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Il cherche constamment l’attention

Bonjour Madame,

 

Je cherche beaucoup d'articles, de témoignages et surtout, de trucs qui « marchent » pour mon enfant qui tape, crie et veut se faire remarquer, surtout à l'école. Lors de chacune de mes recherches, je suis arrivée sur votre site. C'est pour cela qu'aujourd'hui, je tente de vous écrire.

 

Mon enfant a 3 ans et demi (4 ans en juillet). Il est en petite section et a deux grands frères (7 ans et 5 ans et demi) qui eux, n'ont jamais eu ce genre de comportement à l'école ou ailleurs.

 

Il ne fait que taper, crier, gribouiller sur les dessins des copains, les embêter… Bref, il cherche sans cesse l'attention des adultes. L’enseignante nous a dit que lorsqu'il est seul et qu'un groupe se forme, il faut qu'il intervienne, mais toujours en mal (par exemple, si les enfants lisent un livre ensemble, il prend un livre et le lance parmi eux).

 

Nous avons rencontré l’enseignante en janvier. Elle nous a dit que cela se passait tous les jours. Depuis, nous avons essayé beaucoup de moyens. Nous avons mis en place un cahier avec des bonshommes : bonhomme jaune = content; bonhomme gris = moyen; bonhomme rouge = colère. Ces bonshommes sont utilisés le soir ou le weekend à la maison et pendant la journée à l'école (deux colonnes par jour). L’enseignante joue bien le jeu et nous explique toujours pourquoi il a obtenu un bonhomme rouge. Vous comprenez que, si je me tourne vers vous, c'est qu’il n’obtient pas souvent des bonshommes jaunes...

 

Je l'ai emmené voir un somatopathe qui m'a dit des choses. Il l'a vu deux fois. Les premiers jours ont été bénéfiques : il a obtenu des bonshommes jaunes deux jours de suite. Ensuite, les bonshommes rouges ou gris sont réapparus. Il a fait un pacte avec l’enseignante où il a dit : « Promis, je ne tape plus. » Il a tenu sa promesse 2 ou 3 jours. Hier soir, il a apparemment donné un coup de pied à un enfant qui a eu une bosse sur la tête (propos rapportés, car nous n'étions pas là). Le papa n'était pas content et je peux comprendre... J'ai peur qu'un parent se tourne contre nous, croyant que nous ne faisons rien pour « calmer » notre enfant, que nous sommes de mauvais parents...

 

Nous le punissons, mais à distance. Cela n’est forcément pas évident. Nous lui parlons beaucoup. Nous lui expliquons les choses, mais nous avons l'impression qu'il s'en fiche. Il sourit tout simplement. Avec moi, sa maman, les choses sont encore plus difficiles : il m'en fait voir de toutes les couleurs, n'écoute pas... Pourtant, il recherche sans cesse les bisous. Je suis désemparée, je ne sais plus quoi faire. Je suis fatiguée d'entendre que mon enfant a fait ceci ou cela... Je n’ai jamais de commentaires positifs, ou très rarement.

 

Aidez-moi svp.

 

Merci à l'avance.


 

Bonjour à vous,

 

Tout d’abord, merci de vous être tournée vers nous. Les comportements négatifs de nos enfants nous laissent parfois sans mots, sans réponses. Parfois, un regard extérieur à la situation peut grandement aider à y voir un peu plus clair. Je vais tenter de vous répondre à la lueur de la description que vous avez faite de votre enfant.

 

À première vue, et je crois que vous l’avez très bien identifié : votre enfant est à la recherche d’attention de l’adulte. L’attention, pour un enfant, est un besoin fondamental et ce, au même titre que de manger et de dormir. Il fera alors tout pour combler son besoin d’attention d’une quelconque façon. Malheureusement, ici, je crois que votre garçon a très bien compris que ses comportements « négatifs » attiraient votre attention et celle de son enseignante. Avec une recherche d’attention négative comme celle de votre enfant, vous devez, vous et son enseignante, être plus malignes que lui et lui envoyer le message contraire : tu auras notre attention lorsque les comportements seront positifs, acceptables. Aucune attention ne sera donnée aux comportements négatifs. Alors, comment faire?

 

Pour débuter, je vous propose de diviser les comportements de votre fils en 3 catégories : rouges, jaunes et verts.

 

Étape 1 : Faire une liste des comportements susceptibles d’être rencontrés avec votre fils.

 

Étape 2 : Associer chacun de ces comportements à l’une des 3 catégories mentionnées ci-dessus.

 

Verts

Jaunes

Rouges

Types de comportements : Comportements désagréables qui n’ont pas d’impact sur les autres.

Types de comportements : Comportements désagréables qui peuvent provoquer une conséquence pour lui, pour les autres ou l’environnement.

Types de comportements : Comportements « tolérance zéro » (comportements agressifs, violents, langage vulgaire, manque de respect).

Intervention : Ignorance intentionnelle (ignorer volontairement le comportement, même si le comportement peut vraiment vous faire réagir intérieurement).

Intervention : Méthode 1-2-3 (1 = avertissement; 2 = avertissement; 3 = avertissement + conséquence logique au comportement).

Intervention : Mise en retrait (1 minute par année de vie, donc pour votre fils, 3 minutes).

 

 

 

 

Une fois que les comportements sont catégorisés, il faut alors miser beaucoup sur l’attention positive. Dès que l’enfant adopte un comportement positif, aussi minime soit-il, vous devez le renforcer positivement. Comment? En le félicitant, en le prenant dans vos bras, en lui offrant un câlin, un autocollant, un bisou… Bref, vous devez utiliser une manière quelconque pour lui démontrer que vous êtes fière de lui. En adoptant le renforcement positif, vous lui enverrez le message qu’il est plus avantageux pour lui d’adopter de bons comportements.

 

Progressivement, vous verrez probablement une diminution des comportements négatifs adoptés chez votre fils. Du moins, c’est le but ultime. Un bon plan de match établi de concert avec son enseignante sera nécessaire pour que tout le monde puisse travailler dans la même direction.

 

Pour le moment, je laisserais le cahier des bonshommes de côté. Pourquoi? Il met l’accent sur les journées rouges, c’est-à-dire les comportements négatifs, et c’est ce qu’on veut éliminer. Continuez de renforcer ses « belles » journées et évitez de trop mettre l’emphase sur les « mauvaises » journées.

 

Si, malgré vos interventions, le problème persiste au-delà de plusieurs mois, je vous conseille d’aller consulter un professionnel. Celui-ci pourra observer votre enfant et ses interactions avec les adultes et vous proposer des alternatives adaptées à lui.

 

J’espère avoir répondu à vos questionnements et je vous souhaite la meilleure des chances.

 

Maude Dubé, éducatrice spécialisée


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