Les 4 étapes pour le retour sur une situation
Apprendre l’empathie aux enfants, c’est un travail qui se fait sur une longue période. Les enfants ne sont pas instinctivement empathiques envers les autres, puisque leur conscience est beaucoup tournée sur eux-mêmes. Il en revient à nous, les adultes, de faire un retour sur diverses situations à travers notre accompagnement et nos paroles. Cela pourra tranquillement mettre les enfants sur le chemin de l’empathie. Plus les enfants sont petits, plus ils auront besoin de notre soutien et plus le retour devra être court et captivant pour eux. Cependant, plus les enfants apprendront tôt, plus l’empathie fera son apparition tôt dans leur vie. Je vous propose ci-dessous quatre (4) étapes qui vous permettront de faire un retour sur une situation à expérimenter avec les enfants. Ces étapes pourront être réalisées une fois que vos émotions d’adulte sont contrôlées, une fois le calme intérieur revenu. Les enfants ont besoin d’un soutien sans jugement et sans émotion pour les aider à prendre un pas de recul et observer une situation. Les enfants sont en cheminement, en apprentissage. Il est donc approprié de les aider, de les accompagner afin de leur permettre de faire mieux la prochaine fois.
Que s’est-il passé?
Il nous arrive trop souvent de rapidement poser un jugement sur les agissements des enfants (il fait exprès, il cherche mon attention). Le fait d’apprendre à demander à un enfant ce qui s’est passé vous permettra d’éviter de tomber dans les jugements. Sur le moment, il est parfois difficile de faire un retour sans juger une situation, notamment si les émotions sont trop présentes. Dans le calme, il est plus facile d’explorer la situation avec l’enfant sans jugement. Comment pouvez-vous faire un retour? À la suite d’une situation quelconque, il suffira d’ouvrir la discussion avec l’enfant concerné lorsque le calme est revenu. Très souvent, les enfants réagissent à certaines situations. Leur réservoir affectif est vide, ils résistent à la contrainte ou aux ordres, ils vivent un stress, etc. En ouvrant la discussion, vous serez en mesure de tout comprendre.
Quel besoin tentais-tu de combler?
Derrière chaque comportement se cache un besoin que les enfants tentent de combler. Les enfants utiliseront différents comportements pour exprimer le tout. Ils peuvent avoir faim ou soif ou encore avoir besoin de se reposer ou d’être entendus. En observant les enfants et en discutant avec eux, vous pourrez mettre des mots sur les besoins à combler.
Comment penses-tu que les autres ont vécu la situation?
Le réflexe de penser aux autres et à leurs besoins n’est pas naturel et spontané pour les enfants. Ils ont besoin de développer leur empathie et leur bienveillance envers les autres pour y parvenir. Une fois que vous aurez identifié le besoin exprimé par un enfant, votre objectif sera de l’éveiller aux besoins des autres. Le but n’est pas de culpabiliser les enfants ou de leur faire vivre des remords, mais plutôt d’utiliser des stratégies qui leur permettront de considérer les autres davantage. Lorsque le retour est fait dans le calme, les enfants peuvent tranquillement considérer la réalité de l’autre, que ce soit un adulte ou un autre enfant. Il est bon de nommer, avec des faits et sans aucun jugement ni aucune culpabilité, les besoins de l’autre. Vous pourriez, par exemple, dire ceci : « Lorsque tu courais et criais dans le local, je me demandais comment tes amis pouvaient dormir. »
Que peux-tu faire différemment, la prochaine fois?
L’objectif ici est d’apprendre aux enfants à ajuster leur tir, par exemple à respecter leur besoin de bouger, tout en considérant les besoins des autres. Ici, vous devez trouver des solutions qui tiendront compte des besoins de tous pour une prochaine fois. Par exemple, vous pourriez demander ceci à un enfant : « Que pourrais-tu faire la prochaine fois pour combler ton besoin d'être actif et respecter le besoin de repos des autres enfants? » Par la suite, énumérez des solutions. Vous pourriez même les inscrire sur un carton ou encore les illustrer et les afficher comme aide-mémoire.
Maude Dubé, éducatrice spécialisée