L’accueil des émotions des enfants
On parle beaucoup d’accueillir les émotions des enfants dans l’approche bienveillante et positive. Il s’agit d’être capable d’ouvrir son cœur pour voir un enfant et ses émotions ainsi que de démontrer une belle empathie envers ce qu’il vit. Ce que j’aborde beaucoup avec les gens avec qui je travaille ces derniers temps est avant tout l’importance de valider les émotions des enfants, de leur enseigner qu’ils ont le droit de vivre de la peine, de la tristesse et de la peur, entre autres, et que ces émotions sont normales. Par ailleurs, les enfants doivent être accueillis et se sentir suffisamment en sécurité sur le plan émotionnel pour exprimer leurs émotions à leur façon à un adulte de confiance. Ce petit geste semble peut-être bien simple pour les adultes. Pourtant, il laissera des traces énormes chez les enfants en plus de favoriser le développement de leur intelligence émotionnelle.
Nombreux sont les adultes qui me racontent que quand ils étaient petits, il y avait peu de place pour leurs émotions. Combien de fois avons-nous entendu : « Ne pleure pas, cela ne fait pas mal. » ou « Arrête d’avoir de la peine et prends un autre jouet. »? Ces paroles sont trop souvent prononcées et quoique les adultes n’ont aucune intention de blesser les enfants, ces phrases envoient le message aux enfants qu’ils n’ont pas à vivre de telles émotions. Ces derniers grandiront donc avec cette idée que les émotions n’ont pas leur place.
Alors, comment pouvons-nous accueillir pleinement les émotions des enfants et valider leurs ressentis? Voici les 4 étapes simples à suivre…
Éliminons de notre vocabulaire certaines phrases
La première étape à faire est d’éliminer de notre vocabulaire certaines phrases automatiques qui « invalident » indirectement les émotions des enfants. Parmi celles-ci, on trouve les fameuses phrases suivantes : « Ne pleure pas, cela ne fait pas mal. », « Arrête d’être en colère, ce n’est pas gentil. » et « Arrête de pleurer juste pour ça. » Ces phrases envoient le message que les enfants n’ont pas à exprimer leurs émotions. Parfois, les enfants ont uniquement besoin d’être accueillis et entendus par l’adulte, rien de plus… Gardons plutôt des phrases d’accueil en tête afin de favoriser ce sentiment de sécurité face à l’expression de leurs sentiments.
Nommons les émotions des enfants
Il est important de nommer leurs émotions encore et encore… Très vite, les enfants commenceront à associer les mots justes à leurs émotions, à ce qu’ils ressentent. Tranquillement, les enfants feront le lien : je ressens ceci, donc c’est l'émotion X. Ils seront donc enclins à nommer leurs émotions, à vous les exprimer. Plus ils auront de modèles positifs, plus ils se sentiront accueillis, plus ils sentiront que l’espace nécessaire est disponible et plus leurs émotions seront exprimées adéquatement.
Normalisons les émotions
« Je te comprends, tu as le droit d’être fâché parce que ton ami t’a enlevé ton camion… », « Je comprends ta colère, tu voulais cette place, mais ton ami l’a prise avant toi. » ou encore des phrases commençant par les mots : « C’est normal de te sentir comme ça... » sont tellement rassurantes pour les enfants. Pour eux, les émotions sont étranges et parfois même douloureuses et désagréables. Ils ne savent pas quoi en faire. Validons leurs émotions et démontrons-leur qu’il est normal de ressentir ce qu’ils vivent face à diverses situations. Attention, ici nous ne normalisons pas les gestes des enfants, mais bien les émotions ressenties. Si un enfant en frappe un autre parce qu'il est en colère, nous devons intervenir auprès de ce dernier. L’expression de l’émotion devra être revue avec l’enfant, mais il est important de préciser que l’émotion comme telle est saine.
Offrons notre présence rassurante et réconfortante
Parfois, les enfants ont juste besoin de sentir que nous sommes là pour eux. Ils ont besoin de savoir que nous sommes présentes, que nous les écoutons et que nous pouvons les réconforter en les prenant dans nos bras. Ils n’ont pas toujours besoin d’interventions spécifiques; parfois, le simple fait d’être là suffit. Il faut alors simplement être présentes jusqu’à ce qu’ils nous signifient que ça va et qu'ils se sentent à nouveau bien.
Maude Dubé, éducatrice spécialisée
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