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Ses siestes à la garderie l’empêchent de dormir le soir

Les parents se plaignent de plus en plus que la semaine, ils n’arrivent pas à mettre leur enfant au lit, alors que le weekend, il tombe de sommeil à 19 h 00, puisqu’il n’a pas dormi l’après-midi. Peuvent-ils demander à la garderie de cesser la sieste?   Ce n’est pas une bonne initiative. Voyons pourquoi, mais tout d’abord, faisons un parallèle avec le besoin de manger. Manger et dormir sont deux besoins fondamentaux. Imaginez un instant qu’un bébé ne s’alimente pas bien pour le repas du soir; les parents sentent que son appétit est moindre. Leur viendrait-il à l’idée de lui faire sauter son repas du midi lors des weekends? Est-ce qu’ils vous demanderaient de lui faire sauter un repas le lundi matin? Cela aurait pour conséquence de le voir s’empiffrer au repas du soir. Il mangerait, bien entendu, mais il perdrait ses bonnes habitudes alimentaires ou il pourrait en venir à penser que la sensation d’appétit ne doit être comblée que lors d’une rage de faim. Quant au sommeil, oui, il vient plus rapidement avec un épuisement (sieste écourtée ou retirée), mais chez certains, cela peut faire en sorte qu’il est de plus en plus pénible de les voir s’endormir le soir. Que se passe-t-il?

 

Lorsque les enfants voient leur sieste retardée, diminuée ou supprimée, certains tombent de fatigue le soir et ne peuvent même plus jouer leur rôle d’enfant, c'est-à-dire de tester les limites de leurs parents 😉! Qu’on se le dise, c’est le rôle des enfants (au moins les 18 premières années!). Celui des parents est d’encadrer leur enfant afin de combler ses besoins et entendre ses désirs (entre autres). Il est beaucoup plus facile d’encadrer un enfant qui tombe de fatigue que celui qui demande à se relever 20 fois dans le but de retarder l’heure du dodo. Le prix à payer est parfois élevé, puisque l’excès de fatigue peut occasionner des réveils nocturnes désagréables pour tous les membres de la famille, en plus d’obliger les parents à faire face à des soirées qui sont fatigantes pour leur enfant... et éprouvantes pour eux.

 

Par ailleurs, un enfant que l’on empêche de faire la sieste s’habitue à lutter contre les signes de fatigue et a plus de difficulté à s’abandonner aux bienfaits du sommeil, et ce, pendant les siestes, mais aussi le soir venu ou durant la nuit. Il n’est alors pas rare de voir l’enfant faire des siestes ne durant pas plus que 30 minutes, mettre une à deux heures à s’endormir le soir et s’éveiller à 4 h 30-5 h 00. Une autre problématique qui s’ajoute est les terreurs nocturnes. Celles-ci témoignent d’un manque de sommeil. Par ailleurs, l’enfant sera fort probablement plus souvent malade que les autres; une dette de sommeil fragilise le système immunitaire rendant ainsi l’enfant plus susceptible d’attraper rhumes, otites, grippes, gastroentérites, etc.

 

Si un enfant tarde à s’endormir le soir, ce n’est pas en coupant la sieste que le problème se règlera. Il faut plutôt mettre en place des moyens, un horaire stable et un encadrement bienveillant visant à cesser toute forme de stimulation au moment du coucher pour la nuit.

 

Exemples :

  • Un tableau et des cartes de routine afin de s’assurer que tout a été accompli avant l’heure du coucher.
  • Un horaire stable. Les enfants devraient être mis au lit entre 18 h 00 et 20 h 00, selon leur niveau de fatigue (plus près de 18 h 00) et selon l’heure du lever du matin nécessaire à la logistique familiale (plus près de 20 h 00 si les enfants peuvent dormir jusqu’à 7 h 00 le matin).
  • Une période calme (environ une vingtaine de minutes) avant d’aller au lit pour favoriser la détente (histoire, chanson, massage – la télévision n’en fait pas partie) et permettre aux deux parties (parents et enfant) d’emplir leur réservoir affectif afin de mieux vivre la séparation que représente l’état du sommeil.
  • Des consignes claires au moment de la mise au lit : « C’est l’heure du dodo, tout a été fait. Si tu m’appelles, c’est correct, mais Maman continuera de faire ses choses au salon et à la cuisine. Dors maintenant. »
  • Le respect des consignes dans une rigueur bienveillante.

 

Voici les besoins en sommeil chez les enfants, à titre de points repères :

 

Âge

Nombre de siestes et durée

0 à 3 mois

Quatre à six périodes de sommeil dans la journée.

o   Le bébé NE DOIT PAS être maintenu éveillé plus de deux heures à la fois. Durée variable des siestes.

4 à 7-8 mois 

Une sieste le matin, une en début d’après-midi et une autre en fin d’après-midi. Horaire suggéré :

o   Avant-midi : 8 h 30 à 10 h 30

o   Après-midi : 12 h 30 à 15 h 00

o   Après-midi : 16 h 30 à 17 h 15

9 à 18 mois

Une sieste en matinée et une autre en début d’après-midi. Horaire suggéré :

o   Avant-midi : 8 h 30 à 10 h 00

o   Après-midi : 12 h 30 à 15 h 00

2 à 3 ans

Une sieste en début d’après-midi. Horaire suggéré :

o  Après-midi : 12 h 30 à 15 h 00

Si la sieste est engagée vers 12 h 30 avec un réveil avant 15 h 00, elle ne vient pas nuire au dodo de nuit.

 

4 à 5 ans 

Une période de repos de 45 minutes.

o   Après-midi : entre 13 h 00 et 14 h 00

Un enfant de 5 ans qui a besoin de dormir plus d’une heure en début d'après-midi démontre que le sommeil de nuit est en déficit. Il faut en trouver la cause en discutant avec les parents.

 

En terminant, les parents pourraient se sentir appuyés par des exemples qui reflètent bien leur réalité. Vous en trouverez dans le livre Sommeil : la boite à outils (disponible sur la boutique en ligne educatout.com). Cela peut représenter un bel outil si vous n’avez pas toutes les réponses à leurs difficultés nocturnes.

 

Bon sommeil!

 

Brigitte Langevin, auteure et conférencière
Experte en éducation au sommeil
Coach en PNL
www.brigittelangevin.com 
https://www.facebook.com/bonneshabitudesdesommeil/

Un enfant qui dort bien est joyeux… et ses parents heureux!

Auteure de plusieurs livres dont : Sommeil - boite à outils aux Éditions de Mortagne


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Auteur

Brigitte LangevinBrigitte Langevin

Conférencière, auteure et spécialisée spécifiquement dans le sommeil des enfants et des adultes, dont la mission est d’aider à développer (ou de retrouver) de bonnes habitudes de sommeil.

Réputée pour son dynamisme, son humour, sa passion et ses capacités de vulgarisatrice en matière de sommeil, Brigitte emploie son expertise pour outiller le personnel de la petite enfance, les parents et les professionnels de la santé de façon concrète et réaliste. Elle veut ainsi les accompagner pour leur démontrer que bien dormir, c’est à la portée de tous! Les nuits (et les siestes) deviennent satisfaisantes et les journées agréables.

Brigitte Langevin est régulièrement invitée à donner des conférences, des formations et à intervenir auprès des organisations désireuses de prendre soin du sommeil des petits et des grands.




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