Il mouille son matelas durant la sieste (énurésie)

Il mouille son matelas durant la sieste (énurésie)

Faire pipi pendant la sieste est un problème souvent déploré par les éducatrices. La sieste est dérangée, l’éducatrice doit laver l’enfant, lui remettre des vêtements propres, changer la couverture, nettoyer le matelas et le recoucher. Souvent, il ne se rendort pas. On ne parle d’énurésie qu’après l’âge de 4-5 ans, alors que les sphincters, les muscles permettant de se retenir, devraient être en parfaite opération. Il y aurait 1 enfant sur 10 âgé de 4-5 ans qui souffrirait de ce trouble, majoritairement des garçons.

De quoi s’agit-il?

On parle d’énurésie lorsqu’un enfant perd ses urines de manière régulière, après l’âge de 4 ans. Même si la plupart des enfants sont capables de faire la sieste sans porter une couche entre l’âge de 2 et 4 ans, il n’est pas utile de traiter une énurésie avant l’âge de 4-5 ans, car l’enfant doit être conscient de son problème, comprendre certaines de ses implications et avoir le désir de le surmonter. En d’autres mots, le traitement de l’énurésie nécessite une bonne coopération de l’enfant. Aussi, il est important d’interdire les taquineries, les observations négatives ainsi que tous commentaires de l’entourage en lien avec le problème. Les enfants de votre milieu pourraient se montrer cruels et leurs remarques n’aideraient en rien la situation.

Il existe en fait deux types d’énurésie.

1. Énurésie primaire :

L’enfant n’a jamais été propre et il mouille son lit régulièrement depuis une longue période. L’une des causes serait une vessie plus petite que la normale. D'ailleurs, les enfants qui en souffrent éprouvent plus fréquemment un besoin d’uriner pendant la journée. Une consommation réduite de liquides à l’heure du repas du midi et le fait de s’assurer que l’enfant a uriné avant la sieste sont des stratégies couramment employées, mais guère utiles. Avec une vessie trop petite, il risque tout de même de mouiller son matelas dans la 2^e moitié de la sieste. Second point : l’enfant ne perçoit pas les signaux de sa vessie et laisse couler ses urines.

Comment réagir? L’éducation est un élément clé du traitement. L’éducatrice doit travailler en collaboration avec les parents (le problème existe souvent aussi à la maison durant la nuit). Tous doivent comprendre les mécanismes de la miction et les causes de l’incontinence. L’enfant doit savoir clairement qu’il n’est ni paresseux ni méchant et que plusieurs de ses petits camarades affrontent le même problème.

Dans un premier temps, l’enfant devra prendre conscience des sensations de son propre corps; il aura besoin de votre aide. Un petit exercice peut être proposé à l’enfant : le stop-pipi. Pendant qu’il urine, l’enfant doit s'exercer à arrêter le jet au milieu de la miction, uriner encore, puis arrêter de nouveau. L’éducatrice lui donne le signal d’arrêt. L’enfant sentira ainsi qu’il a un pouvoir sur son sphincter, qu’il en possède le contrôle volontaire.

Quand l’enfant sent qu’il peut contrôler à volonté son jet urinaire, il est temps de lui faire éprouver ce qu’est une vessie pleine. Il s’agit d’augmenter ses rations d’eau quotidiennes et de lui demander de se retenir au moins cinq minutes avant d’aller uriner lorsque l’envie se fait sentir. La deuxième journée, il pourra patienter 10 minutes, 15 minutes la troisième journée et ainsi de suite. En plus de dilater la vessie, l’enfant apprendra à reconnaitre la sensation du besoin d’uriner.

Tout au long du processus, les encouragements de la part de l’éducatrice et un tableau d’émulation (autocollants apposés sur un tableau) nourriront la motivation de l’enfant. Les parents peuvent également concevoir un agenda d’entrainement à la propreté où les progrès de l’enfant seront enregistrés. Celui-ci apprendra également à se responsabiliser, c’est-à-dire à assumer la conséquence de ses actes. Par exemple, s’il s’échappe durant la sieste, l’enfant apprendra à aider son éducatrice, à se nettoyer et à changer ses vêtements.

On peut considérer que l’enfant a surmonté son énurésie au bout de 2 semaines de siestes sèches.

2. Énurésie secondaire :

L’enfant se remet à mouiller son matelas à la sieste après avoir été propre durant au moins 6 mois. Le facteur déclenchant est parfois évident : la naissance d’un nouvel enfant dans la famille, un déménagement, la maladie d’un parent, une situation familiale difficile, une hospitalisation de l’enfant.

Comment réagir? Lui laisser le temps de s’adapter. Cependant, une consultation médicale peut s’avérer nécessaire si l’enfant demande de l’aide. Les parents peuvent prendre le rendez-vous et l’accompagner, mais ils devraient le laisser formuler lui-même la demande au pédiatre. Un enfant capable de s’assumer ainsi a de fortes chances de résoudre son problème sans tarder.

Bon dodo!

Brigitte Langevin, auteure et conférencière
Experte en éducation au sommeil
Coach en PNL
www.brigittelangevin.com 
https://www.facebook.com/bonneshabitudesdesommeil/

Un enfant qui dort bien est joyeux… et ses parents heureux!

Auteure de plusieurs livres dont : Sommeil - boite à outils aux Éditions de Mortagne

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