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L'annonce d'un diagnostic

J'ai longtemps été celle qui annonce les choses, les évènements, les hypothèses, les suppositions, les observations, les démarches à entreprendre. J'ai longtemps été celle qui, d'un ton détaché et sans émotions, parlait avec un vocabulaire « de grands », entourée d’une équipe de professionnels avec des parents devant moi. Nous parlions alors de ce que les parents peuvent avoir de plus précieux au monde : leur enfant. Mais voilà que les rôles sont inversés...

 

Si vous avez lu quelques chroniques précédentes, vous avez pu constater que mon fils était en période d'évaluation par un psychologue à l'école pour un possible diagnostic. Plusieurs hypothèses planaient au-dessus de nos têtes. Rien n'était clair, nous étions encore à l'étape des suppositions, l’étape où nous pouvions espérer que finalement, il n'y avait rien de grave...

 

L'heure du bilan a sonné. Le diagnostic est tombé : trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité avec traits d'anxiété. Un beau mélange... Là, j'ai compris; j'ai enfin compris ce que les parents avec lesquels j’ai travaillé au cours des dix dernières années ont vécu. Non, il ne faut pas avoir tout expérimenté, tout connu pour être une bonne intervenante. Toutefois, je peux confirmer qu'on amène notre compréhension du vécu des parents à un autre niveau en le vivant directement.

 

Jonglant encore avec l'incompréhension (heu... ma belle tu as quand même une couple d'années d'études dans tes bagages... réveille), le choc (ben oui, il semble que c’est la première phase du deuil), la peine (parce que oui, j'aurais aimé qu'on me dise que c'est juste une phase normale et que tout entrera dans l'ordre) et un peu de découragement (parce que mon rôle d'éducatrice me permet de savoir à quoi le quotidien avec un enfant TDAH peut ressembler et, croyez-moi, j'en ai vu des parents à bout de souffle), j'ai mis le diagnostic dans ma petite poche, en attendant le bon moment pour en parler. Mais là, je me rends à l'évidence : on doit faire avec. Il nous accompagnera maintenant. Il fait partie de notre famille et nous devons l'accueillir. Bien sûr, j'aurais aimé que ce soit différent, mais j'éprouve quand même une once de soulagement. Je me dis qu’au moins maintenant, on sait ce qui se passe…

 

En écrivant ces lignes, je pense à vous chers parents, mais aussi à vous, chères éducatrices, car vous aussi vous êtes impliquées. Vous êtes tellement près des enfants que l'annonce d'une telle nouvelle peut représenter un véritable choc. Que devez-vous faire? À quoi votre plan de match devrait-il ressembler? Voici des détails qui sauront peut-être vous aider.

 

Respectez les silences. Je n'ai peut-être pas envie d'en parler au premier venu. J'ai peut-être envie de garder cette partie de « nous » un peu plus secrète afin de digérer la nouvelle et réussir à en parler sans que mes yeux deviennent tout mouillés. Un jour, j'en parlerai, quand j'en aurai envie...

 

Un jour à la fois. Oui, un jour à la fois. On m'a parlé d'un doublement d'année scolaire; je ne veux pas en discuter pour le moment, c'est trop loin. Dans l'immédiat, qu'est-ce que je dois faire pour aider mon fils, pour nous aider? Une démarche à la fois, une étape à la fois. On arrivera à bon port tous ensemble.

 

Regarder en avant. Oui, j'aurais envie d'embarquer dans les « Mais pourquoi n’ont-ils rien vu avant… » et les « Si j’avais été consulter au privé il y a quelques années... » Vous pouvez facilement tomber dans les « si... », mais cela ne changera rien. Bien sûr, j’aurais pu faire différemment, mais le résultat serait le même. Je ne peux rien y changer pour le moment. Je peux seulement préparer l'avenir et c'est vers le futur que je dois regarder.

 

Je veux vivre mes sentiments, mes émotions par rapport à la nouvelle. Oui, ils sont là, je ne peux les nier. Je les accepte, je les vis, je les pleure… Une fois qu'ils seront extériorisés, je serai forte pour regarder en avant.

 

Oui, je veux de l'aide. Cordonnier mal chaussé qu'ils disent... On dirait bien. Je suis éducatrice, mais avec mon fils, je suis une maman avant toute autre chose. J'ai besoin que quelqu'un me prépare un plan de match, j'ai besoin qu'on me dise quoi faire, comment m'aligner. Mon cerveau n'est plus en mode intervention, il est en mode maman et tout plein d'émotions sont présentes...

 

À tous les parents et éducatrices qui sont dans le même bateau que moi, rappelez-vous une chose : vous aimez ces enfants, tout comme mon cœur est rempli d’amour pour mon fils. Nous ne les aimons pas moins maintenant qu’une étiquette a été posée. Ils sont ce qu'ils sont, tout simplement.

 

Maude Dubé, éducatrice spécialisée


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