Laisse-moi t’expliquer l’autisme
Ça y est! Depuis le 26 septembre dernier, mon tout premier livre est vendu sur les tablettes de votre librairie favorite! Laisse-moi t’expliquer l’autisme existe enfin en pages et en illustrations.
Mais de quoi ce livre parle-t-il?
Comme son titre l’indique, ce livre aborde l’autisme. Cependant, c’est Coralie, une fillette de 8 ans, qui parle de son quotidien avec son petit frère autiste. À travers des exemples de son quotidien, on arrive à comprendre ce qu’elle vit… et ce qu’elle ressent aussi.
D’où est venue cette idée de livre?
Lorsque j’ai commencé à travailler dans mon domaine, j’en étais à ma première année de baccalauréat en psychoéducation. J’oeuvrais au sein d’un organisme communautaire qui aidait des familles d’enfants présentant des besoins particuliers étant donné une déficience intellectuelle ou des troubles du spectre de l’autisme, entre autres. Lors d’une formation, nous avons visionné une vidéo conçue par la Fédération québécoise de l’autisme (FQA) intitulée Grandir avec toi. Dans cette vidéo, des frères et des sœurs d’enfants autistes parlaient de leur vécu, de leur réalité, de leurs préoccupations et de leurs frustrations. Cela a été un choc pour moi. Je me suis dit : « C’est vrai! Quel est l’impact d’un diagnostic d’autisme sur les membres de la famille? Sur les autres enfants de la famille? » J’ai constaté que nombre d’enfants étaient matures de manière précoce; déjà, à 8 ans, ils pouvaient dire que plus tard, quand leurs parents seraient décédés, ce serait eux qui s’occuperaient de leur frère ou de leur sœur. D’autres encore avaient des difficultés au niveau du comportement; c’était des enfants agités, hyperactifs, anxieux.
J’ai réalisé à quel point il peut être difficile d’avoir un frère ou une sœur parce qu’on doit partager l’attention des parents, parce qu’on se compare, parce qu’on se fait comparer, parce qu’on est envieux des qualités de l’autre, parce qu’on jalouse ses réalisations, parce qu’on ressent un sentiment d’injustice, parce qu’on a l’impression parfois que nos parents aiment plus notre frère ou notre sœur que nous… Je me disais que tout ceci est vrai dans le contexte d’une fratrie autiste, mais que cela engendrait aussi d’autres défis. Imaginez un frère ou une sœur qui fait souvent des crises, qui fait en sorte qu’on doit annuler une activité prévue d’avance, qui a besoin de soutien plus fréquent de la part des parents (parce qu’il n’a pas encore acquis la propreté, parce qu’il n’arrive pas à s’habiller seul, à se laver seul, à manger seul), avec qui on a du mal à interagir parce qu’il communique différemment et qu’il n’aime pas les contacts visuels et physiques. Imaginez aussi un frère ou une sœur qui ne se fait pas punir alors que nous qui avons adopté le même comportement, oui. Pensez à un frère ou à une sœur à qui on ne veut pas porter ombrage à un point tel qu’on sabote nos propres réussites avec un sentiment de culpabilité bien présent, à un frère ou à une sœur de qui on se moque à l’école et à des amis à qui on a du mal à expliquer pourquoi notre frère ou notre sœur fait ceci plutôt que cela.
J’ai aussi pensé à toutes les choses que le fait d’avoir un frère ou une sœur autiste peut apporter : une compréhension de la différence, une plus grande sensibilité, une ouverture sur les autres, une maturité certaine.
Puis, j’ai eu envie qu’un livre soit dédié à ces frères et sœurs d’enfants autistes pour qu’ils reçoivent le message qu’ils ne sont pas seuls dans leur situation, que d’autres les comprennent et vivent une situation semblable à la leur et pour qu’ils se fassent valider dans leurs émotions, dans leur vécu.
Enfin, le moment de la lecture n’est-il pas un moment exceptionnel à partager avec son enfant?
Disponible à la boutique educatout
Bonne lecture!
Stéphanie Deslauriers
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