Quand le positivisme n’est plus présent
À plusieurs reprises, j’ai rencontré des parents et des éducatrices complètement épuisés, vidés de toute leur énergie, à bout de ressources, se sentant complètement perdus face aux comportements des enfants. Rassurez-vous, en tant que maman-éducatrice, je me suis sentie découragée par moments devant les comportements de mes enfants que j’ai à gérer quotidiennement. Comme ils disent, je suis en quelque sorte un « cordonnier mal chaussé ». Bien que mon coffre à outils soit rempli de moyens et de trucs pour faciliter le quotidien, le fait d’avoir le nez collé dans un problème nous empêche trop souvent de voir la situation sous des angles différents.
La discipline, avec tout ce qu’elle implique, représente sans doute un nœud important quand on travaille avec les enfants. Je dirais même que, pour plusieurs, la gestion de la discipline représente un cheval de bataille majeur. J’ai vu des éducatrices et des parents basculer dans le découragement pour diverses raisons : un manque de ressources, un enfant plus difficile, une situation nouvelle à laquelle personne n’a jamais fait face, une fatigue physique qui empêche de bien fonctionner, une surcharge de travail… La liste pourrait être longue. Peu importe le motif ou la raison, je crois qu’il est important de se dire que rien n’est totalement perdu. J’aime croire que toute pierre qui se pose sur notre route est là pour nous faire grandir.
Sur papier, c’est bien beau la discipline. Les livres regorgent de conseils et les chroniques que j’écris sont parsemées de trucs et d’astuces à appliquer quotidiennement. Toutefois, entre la « recette » écrite et la réalité, il faut parfois s’ajuster. Après tout, même la meilleure recette peut donner des résultats auxquels on ne s’attendait pas du tout. Que faire lorsque le positivisme n’est plus présent?
Étape 1 : D’abord, il est primordial de vous ARRÊTER. Prenez le temps de recharger vos batteries. Offrez-vous un petit congé, une sortie, des vacances… Prenez le temps de faire le plein d’énergie, c’est la première étape. Un parent ou une éducatrice qui va bien sera armé(e) et confiant(e) lorsque viendra le temps d’intervenir avec les enfants. Voici donc les trois mots d’ordre de cette étape : arrêter, respirer et énergie.
Étape 2 : Une fois votre énergie retrouvée, prenez le temps d’ANALYSER la situation. Écrivez les éléments de votre analyse, mettez sur papier les comportements que vous observez. Très souvent, le fait d’inscrire sur papier ce que vous vivez vous aidera à décoller les yeux de votre situation pendant un instant. Prendre du recul est la meilleure façon d’analyser tous les angles d’une situation. Notez tout sur papier pour vider votre tête de toutes les informations en lien avec la situation. Cela vous aidera à voir cette dernière objectivement.
Étape 3 : Pour le moment, vous percevez probablement votre situation comme une « vraie montagne ». Vous devez DÉDRAMATISER et OBJECTIVER votre situation. À l’étape 2, vous avez mis sur papier des faits observables et mesurables. Maintenant, allez-y une étape à la fois. Identifiez vos priorités, ce que vous souhaitez travailler en premier. Choisissez 1-2 priorité(s) et intervenez énergiquement sur celle(s)-ci pour débuter. Choisissez vos batailles. Ainsi, vous pourrez grimper sur le premier palier de votre montagne. Continuez ainsi, un pas à la fois, une étape à la fois…
Étape 4 : Écrivez un plan d’action… Vous avez établi les comportements rencontrés et vos priorités. Maintenant, écrivez CE QUE VOUS FEREZ concrètement. Créer un plan d’action consiste à écrire les moyens que vous utiliserez pour atteindre le but souhaité. Allez-y simplement. Faites l’exercice pour chaque comportement/difficulté rencontrés.
Étape 5 : Évaluez les résultats, mais misez sur le POSITIF. Relevez les bons coups à tous moments, les vôtres et ceux des enfants. Soulignez vos réussites, les difficultés que vous avez surmontées. Changez votre perception de la situation; un défi a une connotation plus positive qu’une difficulté. Le positif vous donnera de l’énergie et de la force pour passer à travers tout.
Pour terminer, sachez qu’il ne faut pas hésiter à demander de l’aide lorsqu’on se sent dépassé. Ne restez pas seul(e) face à une situation. Des professionnels peuvent agir en tant que consultants ou simplement vous écouter. Très souvent, un regard extérieur neutre peut représenter une aide importante pour régler une situation. À plusieurs, nous sommes souvent plus forts…
Je vous laisse avec ceci :
« Élève tes mots, pas ta voix. C’est la pluie qui fait grandir les fleurs, pas le tonnerre » -Rumi-
Maude Dubé, éducatrice spécialisée