Pourquoi ne devriez-vous jamais « casser un comportement »
Avez-vous déjà entendu l’expression « casser un comportement »? En d’autres mots, casser un comportement voudrait dire l’éliminer, le briser, forcer son élimination, car il est désagréable. En soi, vouloir éliminer un comportement désagréable n’est pas une mauvaise chose. On aimerait tous ne pas avoir à rencontrer de tels comportements dans le quotidien. En fait, c’est la façon que vous utiliserez pour voir disparaitre un comportement qui est importante.
Personnellement, j’ai souvent entendu des adultes dire qu’ils souhaitaient « casser le comportement » d’un enfant. Les méthodes utilisées faisaient appel, entre autres, aux punitions, aux menaces, au retrait… Rien de positif quoi! C’est pourquoi, au lieu de parler de « casser un comportement », je préfère que l’on parle de l’éliminer en utilisant des méthodes qui respectent l’enfant.
Un comportement est un symptôme, un signe que quelque chose ne va pas. Caché derrière ce comportement, il y a une émotion refoulée, un besoin non satisfait, un malaise que l’enfant veut exprimer. Intervenir en ce sens ne peut qu’apporter du positif à l’enfant. Ainsi, nous n’agissons plus sur le comportement direct, mais plus sur tout ce qui se cache derrière celui-ci. On ne perd plus d’énergie à essayer de « casser le comportement ». On tente plutôt de voir pourquoi ce comportement est présent. On va se le dire une fois pour tout, les interventions punitives, négatives ou coercitives ne donneront jamais le résultat souhaité, du moins à long terme. Elles vous permettront de guérir le bobo rapidement, mais celui-ci reviendra aussi rapidement qu’il est parti. Alors, cessez de perdre votre temps à intervenir négativement. Ensemble, voyons d’autres méthodes.
Être attentive à l’enfant
L’enfant vous transmet un message à travers son comportement. Soyez attentive, tentez de décoder le message caché. Souvent, l’enfant tente inconsciemment de vous signifier que quelque chose le dérange. Au lieu de porter votre attention sur le comportement, amener cette attention positive sur le message caché.
Nommer ses émotions
Les émotions sont le signal d’alarme du corps indiquant que quelque chose ne va pas. L’enfant les ressent, mais n’arrive pas à les nommer. Lorsque l’enfant vit une émotion et l’exprime à travers son comportement, prenez le temps de verbaliser le tout à l’aide d’une phrase simple. Par exemple, vous pourriez dire : « Je vois que tu es en colère… » Le fait que vous voyiez ses émotions, que vous les reconnaissiez et que vous lui donniez le droit de les vivre fera en sorte que l’enfant apprendra tranquillement à nommer celles-ci au lieu de les exprimer en faisant appel à des comportements désagréables.
Voir le besoin derrière le comportement
Un comportement cache un besoin. Un peu dans le même ordre d’idées que les recommandations précédentes, portez attention au besoin caché plutôt que simplement au comportement. Le comportement s’éliminera naturellement lorsque le besoin sera comblé. Donc, au lieu de « casser son comportement », voyez le besoin qui se cache derrière celui-ci et tentez d’y répondre.
Lui faire vivre les conséquences naturelles au comportement
Laissez l’enfant vivre les conséquences naturelles de son comportement. Il apprendra beaucoup plus de celles-ci que des interventions négatives et punitives que vous pourriez utiliser. Tentez donc de trouver les conséquences naturelles en lien avec son comportement. Celles-ci seront doublement efficaces; vous n’aurez plus besoin de casser le comportement de l’enfant.
Si vous voyez un comportement comme un message plutôt qu’une provocation de la part de l’enfant, votre regard changera instantanément. Celui-ci aura un impact important sur votre manière de l’aborder ainsi que sur vos interventions.
Maude Dubé, éducatrice spécialisée