Pourquoi les comportements reviennent-ils sans cesse?
« J’interviens, mais rien ne fonctionne. »
Vous arrive-t-il de vous demander pourquoi les comportements reviennent sans cesse? Pourquoi, malgré toutes les bonnes intentions du monde et vos nombreuses interventions, y a-t-il autant de comportements négatifs? Ma réponse : les interventions ne sont pas concentrées au bon endroit; elles visent les comportements, mais non les causes de ceux-ci.
Dans ma pratique auprès des parents, c’est probablement la question qui revient le plus souvent. Les interventions, quoique parfois trop nombreuses, sont là. Cependant, elles ne donnent aucun résultat. S’ensuit une perte d’estime de soi; on perd confiance en nos compétences et on se met à douter de la capacité de l’enfant à comprendre. Les interventions se font alors plus nombreuses, plus négatives… et la spirale est infernale. Une fois qu’on y est, on perd alors l’objectivité nécessaire pour s’en sortir. Les interventions cèdent la place aux réactions émotives.
Il est important de prendre conscience de cette spirale et ensuite, de mettre en place des interventions. Il faut prendre un pas de recul, revoir la situation sous un angle nouveau et repartir sur de nouvelles bases. Lorsque mon travail consiste à défaire cette spirale, je mise sur 4 interventions subséquentes qui sont toutes importantes.
Trouver le besoin derrière le comportement
On part du principe qu’un comportement négatif cache un besoin non satisfait. L’enfant vous démontre, par son comportement, que quelque chose ne va pas, qu’un besoin n’est pas satisfait. Il cherche à le satisfaire d’une manière quelconque. Quel est le besoin de l’enfant? Cela peut être de répondre à un besoin de base (manger, bouger, dormir, relaxer…) ou un besoin affectif (prendre sa place, se sentir aimé, sentir qu’il est apprécié, un besoin d’attention…). Un article écrit précédemment parlait d’ailleurs de ces besoins que l’on doit satisfaire. Il est primordial de trouver le besoin derrière le comportement de l’enfant et de mettre en place les moyens nécessaires pour le combler.
Laisser de l’espace à l’enfant
Quand je dis laisser de l’espace à l’enfant, je parle de lui laisser de la liberté dans le quotidien. Bien sûr, il ne s'agit pas de le laisser faire tout ce qu’il veut. Je pense plutôt à l’approche démocratique. Je propose de lui laisser de l’autonomie, de voir comment il est possible de le laisser faire des choix, prendre des décisions. Le jeu autonome représente une avenue intéressante.
Faire le choix conscient de moins intervenir
Trop intervenir aura l’effet inverse de ce que vous souhaitez. Vos interventions auront moins d’impact sur l’enfant. Afin de mieux cibler vos interventions, choisir consciemment de laisser de côté certains comportements et de miser sur ceux qui sont importants. Y aller par priorité vous fera économiser bien de l’énergie et vous améliorerez votre relation avec l’enfant.
Travailler votre relation avec l’enfant
Pour faire suite à l’intervention précédente, votre relation avec l'enfant est la base de tout. Vous assurer de passer du temps « positif » avec l’enfant et limiter les interventions négatives. Je vous garantis que lorsque vous devrez absolument intervenir, vos interventions seront beaucoup plus positives et efficaces. Si vous ne bâtissez pas une relation positive avec l'enfant, vous aurez continuellement l’impression que vos interventions ne fonctionnent pas. Votre relation avec l’enfant est la base de tout, car sans lien bien établi, il n’y a pas de correction possible en ce qui a trait aux comportements.
Avec ces trucs et interventions, vous aurez tranquillement l’impression que vos interventions sont de plus en plus efficaces, que les comportements négatifs diminuent et surtout, que votre relation avec l’enfant s’améliore. Tout est interrelié.
Maude Dubé, éducatrice spécialisée