On dort, comme on s’endort!
Les bébés et les enfants fonctionnent par association; c’est leur premier style d’intelligence, si je peux m’exprimer ainsi afin d’éviter une introduction trop scientifique. Les enfants de moins de 5 ans n’ont pas la notion du temps ni le développement intellectuel et cognitif pour saisir les intentions de nos actions et de nos mots (à nous les adultes). Ils fonctionnent en associant leur senti à leurs demandes qu’ils expriment à l’aide de leur non-verbal. Entre autres, ils pourront associer toute la gamme d’émotions, de « Je crie de joie. » à « Je hurle de colère. », à la réponse qu’ils obtiennent, c’est-à-dire aux actions, et ce, beaucoup plus qu’aux mots de l’adulte qui en prennent soin.
En plus court, si un enfant qui pince est amené à s’excuser et à faire un câlin à celui qui a été pincé, il pourrait associer l’action de pincer au plaisir de l’action de câliner et se mettre à vous pincer lorsqu’il veut un câlin. Les excuses (les mots), sont secondaires. Je sais, cela semble tordu comme raisonnement, mais c’est ainsi que les enfants fonctionnent, puisque la réflexion n’intervient pas dans leur « stratégie » pour obtenir de l’affection et de l’attention.
Bon, revenons à la sieste.
Comment s’endorment les enfants de votre groupe, lors de la sieste? Est-ce avec un toutou, un doudou, une suce, un mouvement de la main sur leur joue, en tournant une mèche de leurs cheveux, en suçant leur pouce? Est-ce en connexion avec vous, c’est-à-dire en étant bercés, flattés, tapotés, recouchés, caressés, apaisés, cajolés, retournés ou encore dans le pouponbus?
Qu’est-ce qui convient le mieux? Ah! si nous avions le petit manuel de chaque enfant, ce serait si facile! Le meilleur point de repère, c’est le résultat qui vous l’indiquera, et ce, pour chaque enfant.
Par exemple, vous flattez un enfant durant 1 à 2 minutes pour le voir éviter de déranger tout le groupe et il dort ensuite toute la sieste sans se réveiller. Il s’agit alors d’une bonne façon de faire. Reprenons le même exemple. Si vous flattez cet enfant et il se réveille au bout de 30-45 minutes en pleurant pour être cajolé à nouveau, vous devrez sans doute revoir votre façon de faire.
Rappelez-vous que le fait de s’endormir représente une déconnexion de l’environnement et de l’être aimé (vous, dans le milieu de garde!) pour se connecter à soi, dans un espace de zénitude. Si une légère connexion à l’être aimé (toujours vous, dans le milieu de garde) permet à l’enfant de rester connecté à celui-ci lors d’un microréveil, c’est le meilleur des deux mondes!
Il va de soi que si les enfants s’endorment en connexion avec un élément qui les entoure qui sera encore là lors d’un microréveil survenant en cours de sieste, vous aurez plus de chances de les voir se rendormir sans pleurs ni interventions.
Lors de l’intégration d’un nouvel enfant, c’est en expérimentant et en observant la réaction de l’enfant que vous saurez ce qui convient le mieux afin de générer un endormissement agréable et le plus autonome possible pour favoriser une sieste de bonne durée.
Bon dodo!
Brigitte Langevin, auteure et conférencière
Experte en éducation au sommeil
Coach en PNL
Un enfant qui dort bien est joyeux… et ses parents heureux!
Auteur de plusieurs livres dont : Sommeil - boite à outils aux Éditions de Mortagne