Le sommeil chez l’enfant : la collaboration entre parents et éducatrices
La sieste, nous le savons tous, représente un moment essentiel pour les enfants. Elle permet, pendant un instant au cours d’une journée mouvementée, de mettre le corps et l’esprit sur le bouton « off » pour refaire le plein d’énergie. De plus, elle favorise la croissance physique et le développement du système nerveux.
Quand nous travaillons avec les enfants, nous pouvons observer que le moment de la sieste, ou le moment de « repos » pour les plus vieux, est primordial pour tous. À l’inverse, un manque de sommeil peut avoir des conséquences négatives à plus ou moins long terme : augmentation du nombre de crises, de l’irritabilité, de la mauvaise humeur, de l’hyperactivité. Les enfants sont alors sans contredit moins aptes à bénéficier des différents apprentissages. Nous n’avons qu’à nous imaginer, en tant qu’adultes, passer quelques nuits plus difficiles pour comprendre les effets négatifs d’un manque de sommeil. Les mêmes conséquences sont présentes chez les enfants.
Malgré toute cette belle théorie, vous avez peut-être déjà rencontré un parent qui vous demandait d’éviter la sieste pour son enfant parce que celle-ci nuisait à l’heure du coucher le soir. Les parents ne font pas une demande semblable dans le but de nuire à quiconque. Un problème est présent à l’heure du coucher et ils tentent désespérément de trouver une solution. Rapidement, ils viennent à la conclusion que la sieste à la garderie retarde l’heure du coucher. Parfois, il se peut que ce ne soit pas si loin de la réalité. Après tout, un enfant qui retarde l’heure du coucher et se lève tôt cumulera moins d’heures de sommeil pour la nuit. Il tentera d’abord de reprendre les heures de sommeil en moins à l’heure de la sieste en étirant celle-ci le plus possible. On embarque alors dans un cercle vicieux et il est important de mettre fin à ce dernier.
Comme tout ce qui touche les enfants, il est primordial de miser sur une collaboration « gagnant-gagnant » avec les parents. Il ne s’agit pas de vouloir trouver le « coupable », mais plutôt de viser à travailler tout le monde ensemble pour trouver une solution qui saura satisfaire les parents, les éducatrices et, bien entendu, l’enfant.
Quelques trucs?
- Clarifier les attentes de chacun et trouver un compromis qui pourra satisfaire tout le monde.
- Offrir une routine à la garderie qui n’aura pas d’impact sur le sommeil du soir. Une sieste d’après-midi entre 13 h 00 et 15 h 00 maximum n’aura pas d’impact sur le sommeil nocturne. Conserver cette routine et veiller à réveiller les enfants au plus tard à 15 h 00.
- Les enfants un peu plus vieux (4-5 ans) n’ont probablement plus besoin de période de sieste. Par contre, permettre une période de repos où ils resteront allongés sur leur matelas pour y trouver un état de calme.
- Donner de l’information et fournir des références pour renseigner les parents. Cela représente peut-être un appel à l’aide et ils sont possiblement à la recherche de trucs. Les sensibiliser sur l’importance de la sieste chez les enfants.
- Tenter de conserver une routine similaire avec les parents lors de la fin de semaine. Partager votre routine avant la sieste avec eux et les inviter à privilégier une routine similaire à la maison. Vous utilisez des pictogrammes? Remettre ceux-ci aux parents; ils pourront les utiliser à la maison.
Pour terminer, la communication est la base de toute collaboration avec les parents. N’hésitez pas à leur faire part de vos commentaires positifs en ce qui concerne vos observations. Vous serez tous gagnants.
Maude Dubé, éducatrice spécialisée