Être fier de soi en s’affirmant, en prenant des décisions et en faisant des choix
L’affirmation de soi…
C’est être capable de s’exprimer clairement (oui, non, je veux) tout en respectant les autres. C’est être capable d’affirmer ses décisions et ses opinions.
Très jeune, le bébé nous le démontre bien en détournant la tête devant son biberon de lait lorsqu’il a terminé. Il nous indique ainsi qu’il n’a plus faim.
Respecter ses choix
Respecter le choix du bébé, c’est-à-dire son refus de boire, c’est lui démontrer que ses choix sont importants pour nous. Il se sentira donc respecté et valorisé. « Tu as fini ton lait, d’accord! »
Le trottineur
Nous pouvons bien constater que le trottineur traverse la période du non en affirmant ses choix et en voulant faire les choses seul (18 mois-36 mois). Il découvre l’autonomie. Il aura donc besoin de notre écoute active, mais aussi de découvrir des limites.
Un bagage pour la vie
Apprendre tôt à s’affirmer représente un bon bagage pour la vie entière. Cela implique que l’on montre à l’enfant à choisir, à se positionner et à exprimer ses choix. Ce sont de grands avantages pour un futur harmonieux. Il se sentira fier de lui-même et aura l’impression d’exercer un contrôle sur sa vie ce qui favorisera son autonomie. Il apprend à prendre sa place dans la société.
Des limites
Bien que nous voulons favoriser une belle affirmation chez le jeune enfant, il n’est pas possible de tout lui permettre. Par exemple, il n’est pas possible de céder à un enfant qui exprime son désir d’aller jouer au lieu de faire la sieste! Il faut que les poupons et trottineurs apprennent à vivre avec des refus face à leurs choix. « C’est l’heure de la sieste. Après, tu pourras aller jouer avec ton camion. Regarde, je le place près de la table à langer pour que tu puisses le prendre quand tu te lèveras. »
Offrir plusieurs choix
Puisqu’ils sont tout petits, les poupons et les trottineurs seront valorisés si on leur propose, selon leur âge, deux ou plusieurs choix. Si nous reprenons l’exemple plus haut, un tout-petit qui veut jouer plutôt que dormir, on peut lui offrir une alternative où il sera en mesure de choisir.
« Aimerais-tu regarder le livre de Caillou ou le livre du petit camion bleu? » Lui offrir un support visuel (les deux livres) pour le laisser choisir de façon non verbale.
L’affirmation se développe au contact des autres
Qu’ils soient refusés ou acceptés, les choix des enfants doivent être entendus.
Reformuler les choix, les décisions
Pour bien montrer aux poupons et trottineurs que nous saisissons bien leurs choix, les reformuler.
« Ah! tu as choisi un crayon bleu, ton dessin sera très beau. »
« Je sais que tu es triste, tu aurais aimé manger le morceau de chocolat! Aimerais-tu du fromage ou une pomme? »
Les activités
Pour développer la conscience de soi en amenant les enfants à explorer l’expérience clé « Être fier de soi en s’affirmant, en prenant des décisions et en faisant des choix », proposer aux poupons des activités qui s’y rattachent.
Placer les objets de façon à ce que les enfants aient un choix clair à faire :
En les alignant sur le sol pour favoriser un choix autonome
- Des boites en quantité suffisante pour chaque poupon et trottineur. Chaque boite contient un jouet caché à explorer. Les disposer dans le local et laisser les enfants en choisir une en se dirigeant vers celle-ci. Il est possible de remplacer les boites par des sacs-cadeaux.
- Des tentes de tissu dans le local. Déposer des jouets différents dans chaque tente.
- Aligner plusieurs ballons ou balles devant eux. Vous amuser à les lancer dans un grand panier à linge vide.
- Des livres à manipuler disposés à la verticale pour que les enfants puissent bien les voir.
Proposer deux choix (une dans chacune de vos mains) de façon claire. Le choix se fera de façon non verbale quand un poupon en saisira un.
- Montrer deux napperons différents à chacun pour que les enfants puissent en choisir un pour la collation. En même temps, les napperons deviennent des imagiers.
- Jeu de maquillage. Proposer deux crayons de maquillage et demander aux enfants de choisir.
- Proposer deux gros autocollants à chaque enfant. Une fois leur choix fait, coller l’autocollant sur leur main. Les trottineurs pourront choisir eux-mêmes où ils veulent le coller (retirer l’autocollant à la fin du jeu pour plus de sécurité).
Proposer des bacs pour qu’ils puissent fouiller et choisir eux-mêmes
De nombreux bacs peuvent être créés au fil du temps. Il vous faut des contenants et des jouets ayant le même thème à manipuler. Voici quelques exemples qui incitent les enfants à faire des choix :
- Un bac de livres ou de toutous. Les enfants pourront en choisir un avant la sieste.
- Bac de marionnettes.
- Bac de chapeaux.
- Bac de cartes de souhaits musicales (plastifier les cartes et les ouvrir pour entendre la musique).
Pour développer encore mieux le principe des bacs, lire cette chronique : Les bacs
Penser aussi à proposer des choix à l’extérieur du service de garde
- Pendant une balade avec les trottineurs, offrir des choix par rapport au trajet. « On tourne ici pour le parc ou on va voir le marchand de fleurs (par ici ou par là)? »
- Dans la cour, ne pas déposer un poupon ou un trottineur qui se déplace à un endroit précis, par exemple dans la balançoire. Le déposer plutôt au sol et lui laisser quelques secondes pour qu’il puisse choisir où il veut aller. Cela favorise grandement l’autonomie.
- Durant l’été, placer plusieurs petites piscines ou de grands plats de plastique au sol. Y verser de l’eau ou autres variantes.
Exemples : Une avec du savon, une avec des bateaux, une avec du colorant et des pots pour vider et remplir, etc. Laisser les enfants choisir eux-mêmes quel jeu d’eau ils désirent manipuler.
- Penser aux bacs extérieurs (voir le sujet « Proposer des bacs » ci-dessus).
Des coins pour votre local
Offrir des coins en permanence dans votre local est un bon moyen de mettre les enfants dans une position de choix à tous les jours. Délimiter les coins par des meubles bas pour vous assurer de bien voir les enfants. Placer, si possible, le coin calme d’un côté et le coin plus moteur de l’autre. Choisir des coins permanents. Voici 4 exemples :
- Un coin livres qui représente votre coin calme (oreillers, livres, photos à manipuler, toutous)
- Un coin construction (blocs de bois, blocs Duplo, boites de carton)
- Un coin imitation (poupées, biberons, nourriture et vaisselle en plastique, outils en plastique)
- Penser à vous garder un coin complètement vide où vous placerez vos bacs d’exploration en alternance… bac de musique, bac de tissus à manipuler, bac d’objets lumineux, etc.
Éviter d’encombrer vos coins de jouets. Faire plutôt une rotation. Vous pouvez, par exemple, enlever les boites de carton et ajouter les camions.
Les ateliers
Commencer à proposer de petits ateliers aux poupons. Offrir deux ou trois choix pour débuter. Les ateliers sont parmi les éléments abordés dans le programme « Jouer c’est magique ». Ils favorisent l’autonomie en plaçant les enfants devant des choix de jeux.
Comment procéder :
- Ranger tous les jouets bien en vue.
- Choisir 3 coins très visibles, mais distinctifs.
Exemples d’ateliers :
Dans un coin du local, déposer un bac de chapeaux et un miroir.
Dans le deuxième coin, offrir une petite table, des crayons et des feuilles.
Dans le dernier, déposer des instruments de musique.
- Laisser les poupons et trottineurs observer le tout et choisir un coin de jeu. Ils s’amuseront à se déplacer d’un coin à l’autre.
Ils sortiront peut-être les jouets des différents coins. Ce n’est pas grave; le but premier est une initiation aux coins.
Pendant plusieurs périodes de la journée, planifier des moments sans programmation où les poupons et trottineurs font leurs propres choix de jeux parmi les jouets à leur disposition. Varier les jouets souvent et faire une rotation des jouets qui sont disponibles pour les poupons et trottineurs.
Offrir des occasions pour que les poupons et les trottineurs puissent exprimer leurs décisions (oui–non)
- Avant de prendre un poupon par-derrière, lui demander la « permission » en vous positionnant devant lui et en lui tendant les mains. « Veux-tu venir dans mes bras pour ________? » Attendre qu’il réponde « oui » ou « non » à l’aide d’un signe non verbal comme tendre les mains. Intégrer les poupons et trottineurs dans votre programmation en leur offrant de venir dans vos bras pour danser, se faire bercer, faire changer leur couche, regarder une image au mur, etc. Inclure des moments où le « non » peut être accepté et respecté!
- Pour les trottineurs qui deviennent peu à peu capables de dire « oui » ou « non », penser à leur proposer, dans la journée, la possibilité de dire « oui » ou « non » avec des mots ou avec un signe de la tête : « Veux-tu une paille pour boire ton lait? Veux-tu venir avec moi chercher le diner? »
Un jeu d’imitation simple
Vous amuser à faire des « oui » et des « non » avec la tête.
Chantal Millette
Éducatrice