Aider l’enfant qui vit une séparation parentale
Pour un enfant, la séparation de ses parents est sans contredit le plus important changement qu’il puisse vivre. De nos jours, les statistiques sont assez importantes. Il est donc probable que vous ayez rencontré, au cours de votre carrière, des enfants qui vivaient cette situation difficile. Souvent, dans toute cette tempête, les parents deviennent un peu moins disponibles, car ils sont eux-mêmes aux prises avec des émotions difficiles à contenir, sans compter tous les changements et toutes les préoccupations que cela amène. Votre présence est importante. Cependant, nombreuses sont les éducatrices qui ne savent pas trop comment jongler avec tout cela. Je vous ai préparé un résumé des 4 interventions que je vous recommande de prioriser afin d’accompagner un enfant dans cette tempête familiale.
La collaboration avec les parents est primordiale
Dans un contexte comme celui-ci, la collaboration est primordiale, même si on doit être réaliste face à l’état émotif des parents. Tout comme l’enfant, il n’est pas facile pour les parents de jongler avec la séparation, les émotions et tous les changements que la situation impose. Être accueillante et bienveillante avec les parents sera votre meilleure approche. Jasez avec eux de la situation et de la façon dont l’enfant vit les changements. Déterminez ensemble la meilleure façon de l’accompagner. Si, verbalement, cela demeure plus difficile, mettez en place un cahier de communication (agenda, courriel ou autre) afin de transmettre vos observations et interventions aux parents par écrit.
Créer de la prévisibilité
Tous ces grands changements dans la vie de l’enfant amènent beaucoup d’insécurité. Soyons honnêtes, une séparation parentale est l’un des plus gros changements auxquels un enfant peut être confronté. Il est important ici de créer beaucoup de prévisibilité dans l’horaire, dans le rythme quotidien, voire dans les changements de garde. J’avais même déjà proposé à une éducatrice de faire un calendrier personnel pour un enfant en garde partagée qui avait de la difficulté à intégrer le changement. Chaque jour, l’éducatrice y affichait la photo du parent qui devait venir le chercher.
Accueillir avec empathie les émotions de l’enfant
L’enfant vivra toutes sortes d’émotions. Son petit vase émotif sera rapidement complet et il se peut bien que les déversements, sous la forme de crises ou d’irritabilité, soient plus fréquents pendant cette période. Tout est temporaire, soyez patiente. Pendant ce temps, soyez empathique et accueillez ses émotions. Prenez le temps de le réconforter, de le prendre dans vos bras, d’être près de lui afin de l’aider à calmer ses émotions. C’est LA meilleure présence que vous pouvez lui accorder.
Créer des ilots de sécurité
Les ilots de sécurité que vous intègrerez dans le quotidien aideront l’enfant à maintenir un niveau convenable dans son vase émotif. Ils lui permettront d’éviter les débordements soudains et trop fréquents. Ces petits ilots de sécurité peuvent prendre la forme de moments plus calmes dans la journée, de petits tête-à-tête avec l’enfant pendant les jeux libres ou un moment de réconfort après la sieste. C’est à vous de voir ce qui est possible dans votre quotidien, mais le but est de vous rendre disponible pour lui, pour le réconforter et le sécuriser.
Il est important de garder en tête que tous ces changements sont temporaires. Ils peuvent être présents plusieurs semaines, voire quelques mois. L’intensité des émotions sera différente d’une semaine à l’autre. Soyez empathique envers la situation, l’enfant et ses parents. Le fait de représenter une présence humaine stable demeurera, pour l’enfant, la plus belle intervention. Sachez qu’à ses yeux, il se pourrait que vous soyez en quelque sorte un pilier solide pendant sa petite tempête.
Maude Dubé, éducatrice spécialisée
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