
10 faits sur les relations dans la fratrie
Les relations dans la fratrie sont remplies d’harmonie et de conflits. On a souvent l’impression de valser sur la vague entre chaque « haut » et chaque « bas ». En cette période où les enfants seront davantage ensemble dans la maison, les conflits risquent d’être plus nombreux. Voici donc 10 faits qui vous aideront à comprendre et à intervenir en lien avec les conflits afin d’éviter d’en perdre tous vos moyens.
Les conflits sont normaux
Bien que les conflits puissent représenter un irritant pour l’adulte, ils sont normaux dans la fratrie. Savez-vous qu’entre les enfants jusqu’à 3,5 conflits peuvent survenir à l’heure? Cela fait beaucoup en fin de journée, on le sait tous! Il ne faut pas s’en inquiéter, mais il faut être conscients que, malgré la normalité de la quantité de conflits, on se doit de porter attention à nos interventions et trouver moyen de faire diminuer la fréquence de ceux-ci, ne serait-ce que pour votre bien psychologique…
Vos interventions auront un impact positif ou négatif sur la fréquence des conflits
Vos interventions, vos choix de mots et votre façon de réagir auront un impact positif ou négatif sur le nombre de conflits auxquels vous ferez face dans la fratrie. Parfois, nos paroles font en sorte que le sentiment de compétition ou d’injustice entre les enfants soit intensifié. Ces sentiments augmenteront les comportements négatifs et les conflits. Les enfants rechercheront davantage leur place. Il est important que vous choisissiez vos mots judicieusement.
Les émotions négatives présentes lors d’un conflit doivent sortir
Pendant un conflit, les émotions des enfants seront souvent négatives. Celles-ci se doivent d’être extériorisées et exprimées de façon adéquate. Une émotion refoulée devra tôt ou tard sortir à nouveau. Cela se fera par le biais d’une crise ou d’un débordement émotif ou encore par la provocation d’un autre conflit. Prendre le temps de nommer les émotions et de permettre aux enfants de les exprimer adéquatement.
Décrire ce que vous voyez sans interprétation ni jugement aura comme impact de diminuer la rivalité
Lorsque l’on intervient avec les enfants, la première étape est d’exprimer ce qui se passe. On rapporte les faits que l’on observe, sans poser de jugement sur l’un ou l’autre des enfants. Les enfants se sentiront alors compris et ils n’auront pas l’impression que vous prenez le parti de l’un d’entre eux.
Les enfants sont égocentriques, ils ramènent tout à eux; il est donc normal que les conflits soient nombreux
Une partie de l’explication du nombre de conflits présents dans la fratrie réside dans l’esprit égocentrique des enfants. Jusqu’à 5 ans, ils sont très centrés sur eux-mêmes, leurs besoins, leur vision… Donc, si un enfant désire avoir tous les camions rouges, il fera tout en son pouvoir pour satisfaire son envie, même si cela implique d’enlever un camion rouge à son frère. Tranquillement, amener les enfants, par des paroles douces et attentives, à s’ouvrir sur les sentiments des autres et leurs pensées.
La comparaison entre les enfants augmentera les conflits
La comparaison entre les enfants aura un énorme effet négatif en ce qui concerne les conflits! Il faut faire preuve d’extrême prudence dans nos paroles pour éviter d’étiqueter et comparer les enfants entre eux. Toute comparaison augmentera le nombre de conflits de façon considérable. Faire attention à vos paroles.
Laisser chaque enfant avoir son espace diminuera les conflits
Les enfants ont besoin d’espace. Le fait d’être constamment en présence d’autres enfants peut devenir un irritant pour eux. Leur besoin d’espace, d’avoir leur propre bulle pourra être la source de certains conflits. Prévoir des moments dans l’horaire pour séparer les enfants et en profiter pour prioriser les jeux libres autonomes.
Les étiquettes et les rôles donnés aux enfants influenceront la quantité de conflits
Un peu dans la même optique que la comparaison, les étiquettes posées aux enfants intensifieront la compétition entre eux. Quand, par exemple, on dit à un enfant : « Toi, tu es mon petit sportif, », l’autre enfant perçoit le double sens de ce message et comprend que lui, il n’est pas bon dans les sports. Ce sentiment d’incompétence augmentera la compétition entre les enfants, ce qui aura pour effet d’augmenter les conflits.
Jouer le rôle de l’interprète plutôt que celui de juge devant un conflit viendra diminuer les conflits entre les enfants
En tant qu’adulte, vous jouez le rôle de médiateur dans un conflit, pas le rôle d’un parent qui prend pour la « victime » et punit l’enfant qui a provoqué le conflit. Votre rôle? Exprimer les faits observés, nommer les émotions ressenties, proposer des solutions et vous assurer de la mise en application de ces dernières. Un enfant ne doit en aucun cas sentir qu’il est « méchant » alors que l’autre est « gentil ».
Plus les enfants sont petits, plus ils auront besoin de votre accompagnement
Plus les enfants sont petits, plus ils auront besoin de vous. Par ailleurs, plus vous les accompagnerez pendant cette période, plus ils développeront rapidement les habiletés nécessaires pour régler leurs conflits de façon autonome. Tranquillement, vous observerez que les enfants sont en mesure de gérer leurs conflits. Vous pourrez alors avoir une oreille attentive lointaine afin de vous assurer que tout se passe bien et intervenir uniquement en cas de force majeure.
Maude Dubé, éducatrice spécialisée