La nécessité de planifier vos interventions
Planifier vos interventions représente une étape essentielle pour intervenir efficacement. Après avoir observé un comportement, vous assoir, réfléchir et planifier une intervention en fonction de celui-ci. Cela vous permettra de cerner les actions pertinentes. Dans le tourbillon du quotidien, tout va très vite et vos interventions peuvent parfois être inconstantes. Les conséquences peuvent donc parfois s’avérer illogiques et avoir peu de lien avec les comportements des enfants. Le retrait prend alors beaucoup trop de place et les enfants ne retirent aucun apprentissage de leurs gestes. Ils vont simplement en « punition » et reviennent ensuite au jeu.
À quelques reprises dans des articles précédents, nous avons parlé de l’importance d’agir face aux comportements et non de réagir. C’est sur ce point majeur que la planification de vos interventions aura un impact. Planifier vos interventions aura comme effet positif de vous permettre d’être constante. Toujours appliquer la même intervention pour le même comportement est un enjeu majeur lorsque vous visez la modification d’un comportement. Prendre quelques instants pour réfléchir vous permettra de mettre en place la conséquence logique en lien avec le comportement. Il sera alors plus facile, dans l’action du quotidien, d’appliquer cette conséquence logique.
Vous considérez que planifier prend du temps? Oui, vous avez raison. Planifier nécessitera que vous vous arrêtiez quelques instants, que vous réfléchissiez et que vous mettiez sur papier des pistes de solution. Idéalement, la planification doit être faite en l’absence des enfants. Après l’observation et la lecture des notes que vous avez prises, prenez quelques instants pour vous assoir et mettre votre plan d’action sur papier. Comment interviendrez-vous face à ce comportement?
Vous vous demandez comment planifier? Il existe différentes façons de planifier une intervention. Je préfère catégoriser les différents comportements en trois catégories. Il y a ceux que je peux ignorer, ceux pour lesquels que peux utiliser la méthode 1-2-3 avec une conséquence logique et ceux qui nécessitent un retrait (souvent, ce sont les comportements agressifs). Je place ensuite cette liste sur un tableau que je garde bien à la vue en guise de rappel.
Vous pourriez aussi créer un tableau simple avec deux colonnes. Inscrivez les comportements d’un côté et les interventions de l’autre. Peu importe le moyen que vous utiliserez, l’important c’est d’avoir le tout sous la main pour vous rafraichir la mémoire et, au besoin, appliquer les interventions que vous avez planifiées.
Planifier vos interventions aura également des avantages considérables pour vous. Vous aurez confiance en vos moyens et en votre capacité de gérer diverses situations. Si les enfants sentent que vous avez confiance, ils seront moins enclins à négocier, à argumenter face à votre intervention. Ils comprendront rapidement qu’ils ne peuvent vous faire modifier une conséquence ou encore y échapper.
Planifier demandera peut-être que vous vous ajustiez à un certain moment. Il est possible que le plan de match du départ ne donne plus les résultats souhaités après un certain temps. De plus, certains comportements disparaitront alors que de nouveaux comportements apparaitront. Lorsque nous travaillons avec des enfants, nous devons constamment nous ajuster.
Je vous encourage fortement à commencer à planifier vos interventions, surtout si vous sentez que certaines petites problématiques tendent à s’installer. Offrez-vous un moment de réflexion afin de mieux intervenir. Accompagnez tout ça d’un bon café, question de rendre la tâche plus agréable.
Bonne continuité!
Maude Dubé, éducatrice spécialisée
Connexion au Club 
