La discipline et l’empathie
Êtes-vous quelqu’un d’empathique? Êtes-vous de celles pour qui l’empathie est facile à appliquer quotidiennement? Pour ma part, en tant que maman, je me suis rendu compte que j’étais beaucoup moins empathique que je le pensais. Cela est possiblement à cause du flot du quotidien, le stress ou la fatigue, mais une chose est certaine, j’ai dû lire et apprendre à devenir empathique avec mes enfants. J’imagine que certaines d’entre vous ont fait le même constat. Que vous soyez éducatrice, maman ou les deux à la fois, rester empathique envers les enfants est une branche importante de la discipline positive…
D’abord, qu’est-ce que l’empathie? En trois mots simples, c’est accueillir, comprendre et accompagner les émotions des enfants. C’est se mettre à la place des enfants et comprendre ce qu’ils vivent. C’est accueillir les émotions des enfants sans en faire les vôtres, car ces émotions leur appartiennent. Il y a une grande différence entre la sympathie, qui signifie partager la peine des autres lors d’un évènement malheureux, et faire siennes les émotions ou les peines vécues par les enfants.
Concrètement, dans le quotidien, l’empathie pourrait se traduire par cinq (5) petites actions simples. Ces petites interventions vous aideront à développer votre empathie et vous verrez, les principes de la bienveillance et de la discipline positive s’appliqueront alors d’eux-mêmes.
Utilisez un ton de voix chaleureux
Les enfants peuvent être sensibles au ton de voix utilisé. Tenter d’être empathique avec un ton de voix criard ou trop fort aura l’effet inverse que ce que vous souhaitez. Utilisez un ton de voix chaleureux lorsque vous interviendrez auprès des enfants. Un ton de voix calme pourra avoir un effet apaisant pour les enfants lorsqu’ils sont en pleine crise d’émotions.
Soyez à l’écoute des enfants, accueillez et validez leurs émotions
Lorsque les enfants sont en pleurs ou très fâchés, observez leurs émotions. Celles-ci sont trop grandes pour eux. Puisqu’ils sont petits, ils sont en apprentissage. C’est de cette façon que vous devriez voir les enfants. Vous pourriez, par exemple, utiliser cette phrase : « Je vois que tu es fâché de ne pas pouvoir mettre tes bottes seul… Je suis là si tu as besoin. » Cette phrase envoie le message à l’enfant que vous comprenez ce qu’il vit et que vous êtes présente pour lui au besoin. Avec ce regard, vous ressentirez de l’empathie envers l’enfant plutôt que de l’impatience et de l’exaspération.
Établissez une relation positive avec les enfants
Bâtir une relation avec les enfants sera bénéfique pour plusieurs aspects, dont l’empathie. Le fait d’avoir une relation bien établie avec eux fera en sorte qu’il sera plus facile pour vous d’être empathique envers eux. Je dis souvent qu’avant d’imposer des règles et des conséquences, il est important d’établir une relation positive avec les enfants.
Soyez proche d’eux, intéressez-vous à eux
Ce principe est en lien direct avec le précédent. Lorsque vous allégez votre horaire, lorsque les enfants s’adonnent à une activité libre ou encore pendant la causerie, prenez le temps de vous intéresser à eux, à leurs champs d’intérêt. Être proche d’eux n’est pas de faire de la discipline avec eux; c’est d’apprendre à les connaitre, découvrir ce qu’ils aiment, leur personnalité.
Restez neutre et sans jugement à l’égard de ce qu’ils vivent
Votre regard d’adulte peut différer de celui des enfants. En posant votre regard « de grande personne » sur la situation, vous pourriez, entre autres, trouver le tout « ridicule » ou minimiser les impacts pour les enfants. Cependant, pour eux, dans leur monde d’enfance, ce qui leur arrive est vraiment catastrophique. Si vous souhaitez instaurer l’empathie avec les enfants, vous devez laisser de côté les jugements en lien avec la situation et rester neutre. Intervenez avec un ton de voix neutre, sans critique ni jugement et accompagnez les enfants dans leurs émotions.
Les jeunes enfants ne sont pas naturellement empathiques envers les autres. Encore trop dans leur bulle égocentrique, les enfants de 3 ans et moins feront très peu preuve d’empathie envers les autres. À partir de 4 ans, les relations sociales prennent un peu plus de place dans leur vie et l’empathie se développe tranquillement. Somme toute, les enfants apprendront par votre exemple; en intervenant avec eux de façon empathique, vous leur montrerez comment intégrer l’empathie dans leurs relations sociales.
Maude Dubé, éducatrice spécialisée