Dire « non » d’une autre façon
Le mot « non »… y a-t-il un mot plus négatif que celui-là? Certains enfants sont très réactifs au mot « non ». Avec plusieurs enfants, une crise succède inévitablement ce petit mot de trois lettres. Savez-vous qu’il existe différentes façons de verbaliser un refus sans faire appel au mot « non »?
Bien évidemment, je n’irai jamais dans le sens de tout accepter les demandes des enfants et de ne jamais leur dire non, car ils doivent apprendre qu’ils ne peuvent malheureusement pas obtenir tout ce qu’ils veulent et qu’ils ne peuvent agir comme ils le désirent. Le but est principalement d’éviter qu’ils entendent ce petit mot de trois lettres pour ne pas provoquer une réaction négative.
Encore ici, je ne possède pas LA formule magique qui vous évitera toutes les crises, mais il existe différentes façons d’exprimer un refus sans instantanément utiliser la formulation négative. Alors, si vous avez observé que les enfants réagissent beaucoup au mot « non », expérimentez quelques façons différentes. Vous verrez peut-être une amélioration.
La technique du disque rayé est probablement la plus populaire. Elle consiste à répéter la consigne établie jusqu’à ce que l’enfant obtempère. On ne dit donc pas « non »; on répète simplement la consigne donnée.
Détourner l’attention. Ici, il s’agit d’amener l’enfant à penser à autre chose, à jouer avec un autre jouet. Certains enfants peuvent facilement être détournés de leur but « négatif » et donc trouver une alternative.
La formulation différente. Quel est votre réflexe quand vous refusez quelque chose? Souvent, on dit « non » au tout début de notre phrase. Penser à formuler votre phrase différemment; ne pas débuter en disant « non ». Allonger plutôt vos phrases de quelques mots, sans trop les alourdir avec des explications.
Utiliser l’humour. L’humour a toujours sa place, à condition que l’enfant soit capable de bien le prendre.
Relaxer et respirer. Dire le mot « non » rapidement peut provoquer une réaction chez l’enfant. Relaxer, respirer et prendre quelques instants avant de réagir. Est-ce que le refus est justifié? Comment pourrait-il être formulé différemment? Après quelques grandes respirations, vous serez peut-être apte à agir différemment ou bien de constater que le refus n’est finalement pas si justifié…
Parfois, en s’autoobservant, on se rend compte que notre réaction vient alimenter celle de l’enfant. Rappelez-vous toujours que les enfants en bas âge ne sont pas capables de s’autocontrôler. C’est donc très souvent à l’adulte de modifier certaines interventions. Cela pourra vous éviter de devoir gérer des réactions ou des comportements négatifs par la suite.
Maude Dubé, éducatrice spécialisée