Évolution des textures : Du tout mou aux petits morceaux
Parents et éducatrices se questionnent souvent sur l'évolution de la texture des aliments chez les poupons. Comment faire la transition du tout mou aux petits morceaux?
Comment réagir face à un poupon qui refuse nos tentatives avec des hauts de cœur à nous faire pâlir? La réponse à tout ce questionnement touche à de nombreux principes éducatifs et nutritionnels.
L'enfant est unique 1
Tout dépendra du stade de développement de l'enfant. Il faut s'adapter au rythme individuel de chacun.
Par exemple, c'est donner le biberon à un poupon au moment où il en manifeste l'appétit. C'est également attendre ses indications pour approcher la cuillère ou le verre de ses lèvres!
C'est aussi, graduellement, lui permettre de toucher sa nourriture pour développer sa motricité et que progressivement il se nourrisse en portant les aliments à sa bouche, même si c'est de la purée.
Puis, la cuillère sera offerte dans le bol et on aidera et encouragera l'enfant à l'utiliser. Les dégâts sont inévitables! C'est l'éveil et l'apprentissage de l'autonomie.
En route vers l'autonomie à table2, 3
À l'introduction des aliments complémentaires (anciennement appelés les aliments solides), l'intérêt des enfants est très varié. Certains préfèreront le gout du lait et d'autres se tourneront rapidement vers de nouvelles saveurs.
Plusieurs essais peuvent être nécessaires. La première bouchée est toute une découverte pour un bébé. Il a besoin de temps pour s'habituer à tous ces changements. L'enfant nous guidera pas à pas.
Avant l'âge de 1 an, le lait constitue la base de l'alimentation du poupon. Les aliments complémentaires seront donnés sous forme de purée et d'aliments mous. Le tableau qui suit donne des repères.
Il permet de répondre à un bon nombre de questions sur les différents stades d'évolution de l'alimentation des poupons et les comportements associés. Il fournit également un indicateur des quantités de lait à boire dans une journée complète.
La progression présentée est généralement observée chez l'enfant, mais ne tient pas compte des besoins spécifiques que certains peuvent rencontrer : état de santé, fatigue, maladies virales, retards ou troubles de développement, etc.
Développement du poupon et évolution de la texture des aliments
1. Développement et comportement à table
Entre 6 et 7 mois : Il est prêt à manger quand :
- Il se tient assis sans soutien et qu'il maitrise sa tête pour la tourner (refus).
- Il a de l'intérêt pour les aliments et pour ce qui se passe à table.
- Il serre les lèvres sur la cuillère.
- Il pousse les aliments avec sa langue vers le fond de sa bouche.
7-9 mois :
- Vers 8-9 mois, il prend des petits morceaux avec les doigts.
- Il a de l'intérêt pour la cuillère.
- Laisser l'enfant toucher à la nourriture.
9-12 mois :
- Il est de plus en plus autonome pour se nourrir seul; encouragez-le!
- Il peut mastiquer (même sans dents!), toujours sous surveillance.
- Il apprend tout doucement à boire au verre; il n'a aucun contrôle du débit.
- Il manipule maladroitement la cuillère et préfère manger avec ses doigts.
12 mois :
- Il boit au verre avec un bec et deux poignées.
- Il est de plus en plus habile avec la cuillère et il préfère manger avec ses doigts.
- Il aime beaucoup le jeu et il a parfois moins d'appétit
24 mois :
- Il boit dans un verre sans couvercle, puis avec une paille.
- À 3 ans, il préfèrera la fourchette.
- À 4 ans, il coupera avec la fourchette et il débutera avec le couteau.
- À 6 ans, il coupera sa viande.
2. Texture des aliments
Entre 6 et 7 mois : Purée lisse
- Offrir des céréales pour nourrissons, des légumes cuits et mis en purée lisse ainsi que des fruits cuits ou très murs mis en purée lisse. Un peu plus tard, les viandes et volailles mises en purée lisse.
7-9 mois : Purée grossière
- Offrir de nouveaux légumes cuits comme les pois verts, le maïs, le chou de Bruxelles et le brocoli qui auront été réduits en purée grossière.
- Offrir des aliments cuits ou mous écrasés comme les fruits bien murs et les légumineuses cuites.
9-12 mois :
- Ajouter de nouveaux aliments granuleux à petits morceaux comme le couscous, le gruau, le quinoa, le millet, le fromage en fines lanières, le pain grillé, les craquelins secs non salés, le riz court bien cuit...
- Légumes cuits, mous et en petits morceaux.
- Fruits pelés, mous et en morceaux.
- Les petits fruits sont particuliers. On recommande pour les bleuets de les réduire en purée et pour les fraises, les framboises et les mures de les écraser à la fourchette ou de les couper en morceaux.
- La pomme est pelée et râpée ou légèrement cuite.
- Les raisins coupés en 4.
- Les fromages fermes doux en lanières.
12 mois : Petits morceaux
- Introduire des légumes crus tendres, coupés en lanières (tomate, avocat, concombre)
- Râper les légumes crus plus fermes, par exemple la carotte.
- Peler et couper en morceaux toutes les variétés de fruits.
- Il mange de tout, mais attention aux risques d'étouffement.
24 mois : Alimentation variée comme les parents.
3. Indicateur des quantités de lait pour 24 heures
Entre 6 et 7 mois : En tout premier lieu, offrir le lait maternel ou le lait commercial pour nourrissons.
7-9 mois : En tout premier lieu, offrir le lait maternel ou le lait commercial pour nourrissons. Quantité totale de lait par jour : environ 750 ml à 850 ml. Vers 8 mois le poupon diminue naturellement sa consommation de lait.
9-12 mois : Vers 9 mois, quand les quatre groupes alimentaires sont introduits, le lait maternel ou le lait commercial pour nourrissons peut être pris avant ou après les aliments complémentaires. Quantité totale de lait par jour : environ 750 ml
Conditions pour introduire le lait de vache
Votre enfant peut commencer à boire du lait de vache à 9 mois, à condition qu'il ait un menu varié. Il devrait maintenant manger chaque jour :
- des légumes, des fruits, de la viande;
- au moins 125 ml (½ tasse) de céréales pour bébés enrichies de fer;
- des aliments préparés avec un peu d'huile ou de margarine non hydrogénée pour combler ses besoins en acides gras essentiels.
Sinon, attendez qu'il ait 12 mois pour lui donner du lait de vache.
12 mois : Quantité de lait de vache 3,25% de m.g. : environ 600 ml à 750 ml par jour.
24 mois : Quantité de lait de vache 3,25% de m.g. ou 2% de matières grasses : environ 500 ml par jour
Note : Se référer au Guide Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans - 2010 pour le détail des choix alimentaires (pages 426 à 429).
Oui mais, je m'inquiète!
Les comportements à table sont de bons indicateurs, bien plus que l'âge du poupon. Ils nous permettent de nous adapter à chaque enfant et de comprendre où il est rendu. Avant de débuter une expérimentation, l'observation est de mise. Elle doit se faire en équipe, parents et éducatrices. Des solutions sont alors envisageables. Ne pas oublier que l'enfant est l'arbitre du jeu.
Parfois, l'observation peut susciter un questionnement plus profond sur le stade de développement de l'enfant. N'hésitez pas de demander l'aide du service de garde et l'intervention d'une éducatrice spécialisée ou de la conseillère pédagogique. D'autres professionnels extérieurs peuvent être consultés au besoin : un ergothérapeute ou une nutritionniste selon l'expertise recherchée.
Références :
1 Accueillir la petite enfance, programme éducatif des services de garde au Québec, 2007
2 F. Ferland, ergothérapeute, Bien grandir, p. 10, juin 2009.
3 Guide Mieux vivre avec notre enfant de la grossesse à deux ans - 2010 -page 418
Christine Gadonneix, Dt.P.
Nathalie Regimbal, Dt.P.
Octobre 2010
Les diététistes chez Manger Futé
Les nutritionnistes de Manger Futé fournissent du coaching pour l’élaboration d’une politique alimentaire adaptée au milieu pour définir rapidement les orientations. Elles analysent les menus et elles forment les responsables de l’alimentation, les RSG, les conseillères pédagogiques et les agentes de conformité pour s’assurer d’offrir aux enfants des menus savoureux qui respectent les recommandations du Guide alimentaire canadien et les exigences du milieu. Elles offrent également des ateliers et des conférences pour les enseignantes, les éducatrices et les parents afin de les soutenir dans leur rôle et responsabilité relativement à l’adoption de sains comportements alimentaires chez les enfants.