
Les enfants ayant un TSA : intégration ou inclusion?
Depuis quelques années, au Québec, on assiste à une augmentation constante des diagnostics du trouble du spectre de l’autisme (TSA, aussi appelé Trouble Envahissant du Développement/Autisme jusqu’en mai 2013).
Pourquoi une telle augmentation?
Cette augmentation semble expliquée par une meilleure connaissance des chercheurs à cet effet, mais aussi par le fait que les intervenants et les membres de la population générale, connaissant davantage le TSA, sont plus à même de reconnaitre les signes précoces. Ils peuvent donc faire diagnostiquer les enfants pour ensuite leur offrir des interventions qui ont fait leurs preuves au fil des ans.
On remarque aussi que cette augmentation du nombre de diagnostics concorde avec la modification des critères diagnostiques. Ces derniers étant plus généraux, ils englobent un plus large éventail d’enfants présentant des manifestations du TSA.
Quels sont les effets de cette augmentation sur les milieux de garde?
Pas étonnant que, dans nos installations, on accueille de plus en plus d’enfants ayant un diagnostic de TSA. Ces derniers sont tous uniques, malgré qu’ils présentent des caractéristiques semblables qui peuvent influencer leur langage, leurs comportements, leurs interactions avec les autres, leur gestion des bruits, leur compréhension des consignes ainsi que leur expression et leur gestion des émotions.
Il arrive que cet accueil soit accompagné de services, par exemple d’un psychoéducateur ou d’un éducateur spécialisé du CLSC ou du centre de réadaptation. Quand les services au public tardent à venir, certains parents font le choix de se tourner vers le secteur privé, à leurs frais, pour faire appel à ce type de professionnels. Que ce soit un orthophoniste, un ergothérapeute ou un psychologue, ces intervenants se spécialisent dans le TSA et peuvent aider les membres du milieu de garde à mieux comprendre l’enfant et assurer une intégration réussie.
Mais, est-ce que le terme « intégration » est exact?
Non. En fait, on parle davantage d’inclusion lorsqu’on fait référence à un individu (un enfant, dans ce cas-ci) qui arrive à trouver sa place au sein d’un groupe parce qu’on lui en fait une. L’intégration fait plutôt penser à un enfant qui suit le groupe, qui fait des activités en parallèle sans y être tout à fait inclus.
Quelles sont les stratégies gagnantes pour une inclusion réussie?
- La communication positive et constructive est, sans grande surprise, LA clé. Plus la communication est fluide entre le milieu familial et le milieu de garde, plus les deux parties ont les informations exactes et plus elles peuvent s’ajuster, se comprendre et se conseiller, tout cela sans jugement. On peut ainsi demander à une partie ce qui fonctionne dans son milieu afin d’appliquer ces stratégies dans le nôtre et vice versa. De cette façon, l’enfant évolue dans des milieux complémentaires et cohérents. Cela facilite son adaptation et ses apprentissages.
- La collaboration axée sur le bienêtre et les besoins de l’enfant. Lorsque le ton monte, lorsque la friction se fait sentir, il est toujours bien de se rappeler que l’enfant représente l’objectif n°1 de la collaboration.
- La formation est également très importante. En effet, personne n’est parfait. Personne ne possède la science infuse ni toutes les connaissances. On peut donc faire preuve d’humilité, d’abord en avouant qu’on ne connait pas tout (et c’est correct ainsi… on continuera d’apprendre toute notre vie et c’est ce qui fait en sorte que grandir et vieillir est si beau), puis en demandant à notre directeur l’opportunité d’aller chercher les outils nécessaires via des formations pertinentes.
- Enfin, on se donne le droit de faire des essais, des erreurs. On se pardonne, on demande l’aide nécessaire, on communique nos besoins, on maintient le lien avec la famille et on se rappelle qu’on fait ceci pour le bienêtre de l’enfant.
À suivre : Les bienfaits et les limites de l’inclusion pour l’enfant TSA et les enfants sans diagnostic.
Stéphanie Deslauriers