L'enfant hyperactif
Tout d’abord, j’ai choisi d’aborder ce sujet, car il arrive fréquemment qu’un intervenant dans le domaine de l’éducation préscolaire ou scolaire côtoie un enfant atteint d’un déficit de l’attention avec hyperactivité. Par contre, dans la plupart des cas, le diagnostic ne se fait qu’à l’âge scolaire, même si la plupart des symptômes apparaissent avant l’âge de sept ans. Donc, grâce aux observations quotidiennes des éducateurs et éducatrices, il est possible de déceler des symptômes ressemblants de près à ce trouble de comportement et d’agir immédiatement afin d’aider le mieux possible l’enfant ainsi que ses parents à vivre avec plus de facilité cette difficulté.
Il n’est pas toujours évident de partager notre quotidien avec un enfant hyperactif, car il nous demande beaucoup d’énergie et avons l’impression qu’aucune de nos interventions n’est bénéfique. Le quotidien n’est pas plus facile pour ces enfants, car ils ont constamment l’impression que tout bouge dans leur tête et n’arrivent pas à expliquer le pourquoi de leur comportement, car habituellement, ils agissent avant de réfléchir.
Je vais vous citer quelques symptômes présents chez les enfants hyperactifs. La présence de ces symptômes ne veut pas dire automatiquement que l’enfant est atteint d’hyperactivité, l’avis d’un professionnel est primordial. Cependant, leur présence démontre que l’enfant a besoin de vous. L’enfant a souvent du mal à soutenir son attention au travail ou dans les jeux, il se promène d’un jeu à l’autre.
- Souvent, se laisse facilement distraire par des stimuli externes.
- Remue souvent les mains ou les pieds, se tortille sur son siège, reste difficilement assis pendant une longue période (ex. : le dîner).
- Souvent, court, grimpe partout, dans des situations inappropriées.
- Parle souvent trop.
- A souvent du mal à attendre son tour.
Interventions et activités à réaliser
- Je pense que la clé de la réussite est avant tout les félicitations. Peut-être qu’elles ne régleront pas entièrement la situation, mais elles ne peuvent que faire du bien. Essayez de souligner tous les bons coups de l’enfant et faites-le immédiatement, après que la situation se soit présentée. Les félicitations peuvent être dites de façon verbale ou par un geste ou une marque affectueuse (ex: une tape dans la main, un clin d’œil, une main sur l’épaule, etc.).
- Lors du non-respect d’une consigne, privilégiez les conséquences logiques au geste posé et encouragez l’enfant à la trouver de lui-même. Par ailleurs, ce dernier doit être informé préalablement de la conséquence. Essayez de donner des règles brèves et précises et choisissez les plus importantes. Moins elles sont nombreuses, plus l’enfant va les remémorer et aura moins tendance à désobéir. Posez-vous aussi la question à savoir si elles sont bien adaptées à l’âge et aux capacités de l’enfant. N’oubliez pas d’établir un contact visuel avec celui-ci pour assurer sa compréhension. Utilisez des repères visuels un peu partout dans le local pour susciter un rappel chez l’enfant : des images qui représentent les consignes (affichées aux endroits stratégiques), des flèches, des autocollants, des couleurs vives, etc.
- Lors d’une interdiction, il est bien de proposer une solution de rechange pour ne pas que l’enfant ait l’impression de se voir accorder que des refus. Par exemple, « Je trouve dangereux que tu lances des cailloux, mais j’ai un sac rempli de balles que tu peux lancer ».
- Les expériences positives vécues par l’enfant doivent être nombreuses, car pour la majorité des enfants atteints d’hyperactivité, leur niveau d’estime de soi est bas. Ils vivent constamment des échecs et sont identifiés d’une mauvaise façon par certaines personnes de leur entourage. Les activités qui leur sont proposées devront avant tout correspondre à leurs limites et à leurs capacités. Vous retrouverez quelques activités qui leur permettront d’avoir une meilleure image d’eux dans une de mes chroniques précédentes : « Je ne suis pas capable ».
- L’horaire de la journée doit être stable et prévisible. L’enfant doit être avisé à l’avance de tous changements. Par exemple, vous pouvez utiliser un calendrier où les sorties et les fêtes spéciales sont identifiées. C’est face à la nouveauté que l’enfant hyperactif se sent déstabilisé et ne sait plus trop comment agir.
- Prévoyez des moments privilégiés avec l’enfant au courant de la journée. Ces enfants ont besoin de beaucoup d’attention et il est bien de répondre de façon positive à ce besoin. Observez-le et partagez une de ses activités préférées avec lui!
- Utilisez les feux de circulation pour demander un arrêt d’agir. Lorsque l’enfant semble agité, montrez-lui le feu de couleur jaune et s’il continue, le feu de couleur rouge. Il devra ainsi s’asseoir pour se calmer un peu et se reposer. Il pourra recommencer ses activités lorsque le feu aura tourné au vert!
- Pour ce faire, aménagez-lui un petit coin où il pourra se retrouver seul pour retourner à un état plus calme. Il pourra y aller à votre demande où quand il en ressentira le besoin.
- Lorsqu’un événement doit se présenter telle une sortie éducative, discutez avec lui du déroulement de celle-ci, de l’attitude à adopter, de ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Cette discussion peut aussi être faite en grand groupe, illustrée par des images ou faite sous forme de devinettes ou de mimes.
- L’enfant hyperactif a énormément besoin de bouger et se voit faire face à plusieurs contraintes au courant de la journée. Reconnaissez ce besoin et consacrez-lui un espace sans danger pour se défouler et où il pourra manipuler du matériel varié : ballon sauteur, vélo, corde à danser, planche à roulettes, etc. Au courant de la journée, montrez à l’enfant, sur l’horaire, les moments où il sera permis de bouger à sa guise.
Chaque enfant a des qualités et des forces et nous devons les exploiter!
Les stratégies d’interventions possibles sont nombreuses. Si vous vivez cette situation, je vous propose deux documents fort intéressants dont je me suis inspirée.
SAUVÉ Colette, Apprivoiser l’hyperactivité et le déficit de l’attention.
Éditions de l’Hôpital Sainte-Justine.
RAYMOND Dr François, DUCLOS Germain et autres. (2004).
Le déficit de l’attention et l’hyperactivité en 32 questions.
Éditions enfants Québec, Montréal.
Bonne semaine à tous!
Sonia Leclerc
Éducatrice