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L’empathie chez les tout-petits

L’empathie, cette capacité à se mettre à la place de l’autre et à reconnaitre et comprendre ce qu’il ressent, est présente dès la naissance. Cependant, c’est par des expériences vécues que l’enfant apprendra à la développer et à l’appliquer dans les différentes situations qui se présenteront à lui. Bien que l’empathie soit innée, l’enfant a besoin de l’accompagnement de l’adulte pour arriver à mieux la comprendre, en identifier les conséquences et connaitre les attitudes à adopter.

 

Les signes de l’empathie peuvent être observés très tôt dans l’enfance. Il vous est certainement déjà arrivé de voir un bébé pleurer parce qu’il en a entendu un autre le faire, ou encore un jeune poupon faire un sourire, car vous lui avez souri. Ces attitudes démontrent déjà que l’enfant est à l’écoute des émotions des autres et que ces dernières provoquent chez lui des réactions. Par diverses interventions et tout en s’amusant, il est possible d’amener l’enfant à apprivoiser l’empathie, et ce, dès la petite enfance. Il pourra ainsi mieux comprendre l’impact de ses gestes auprès de son entourage et par le fait même, créer des liens amicaux plus facilement.

 

Suggestions d’interventions et d’attitudes à adopter

  • Reconnaitre les émotions

    Pour que l’enfant soit en mesure de reconnaitre et de comprendre les émotions des autres, il doit avant tout être capable d’identifier ses propres émotions. Vous pouvez l’aider en verbalisant vous-même les émotions vécues par l’enfant, par exemple en disant : « Tu es triste, car il n’y a plus de camions dans le coffre à jouets. » ou encore « Je vois que tu es en colère; tu es fâché parce que tu aurais aimé avoir plus de temps pour jouer. » Les images d’émotions et les histoires permettent aussi à l’enfant de bien visualiser les différentes émotions qui peuvent être vécues et de les associer à une situation de la vie courante. Lorsqu’il est capable d’exprimer l’émotion qu’il ressent, l’enfant aura davantage de la facilité à nommer les émotions vécues par un compagnon de jeu et à identifier comment il peut se sentir à ce moment, mais aussi les gestes que celui-ci aimerait recevoir.
  • Acquérir de l’expérience

    Pour avoir une petite idée de ce qu’est l’empathie et les gestes qui y sont associés, l’enfant doit avant tout observer et vivre des situations démontrant des attitudes empathiques. Lorsque les enfants sont petits, ils vivent davantage dans le moment présent. Pour cette raison, quoi de mieux que de décrire les gestes d’empathie lorsqu’ils se présentent? Par exemple, vous pourriez dire ceci : « Hugo pleure. Rosalie lui apporte son doudou pour le consoler. » Enrichir l’apprentissage en questionnant l’enfant pour l'aider à comprendre comment il se sentirait dans cette situation. Il pourra ainsi mieux comprendre que les gens de son entourage peuvent vivre les mêmes émotions que lui. Ce n’est que vers la fin de la période préscolaire que l’enfant pourra davantage suggérer des solutions et émettre des hypothèses pour une situation fictive qui ne se passe pas dans l’instant présent, par exemple dans une histoire.
  • Avoir des modèles

    Un enfant est un fin observateur. Bien sûr, il apprend par imitation. Plus il pourra être témoin de gestes empathiques, plus il saura comment agir et plus il reproduira ces gestes lorsqu’une situation similaire se présentera. De plus, l’enfant a besoin de ressentir que l’adulte est empathique envers lui, qu’il comprend ce qu’il vit et ce qu’il ressent. Le lien de confiance entre les deux sera renforcé et l’enfant aura envie d’agir de la sorte avec autrui, puisque cette façon de faire lui fait du bien.
  • Favoriser la collaboration et l’entraide

    Proposer à l’enfant de participer à des projets collectifs et à des jeux coopératifs, par exemple créer une grande peinture, construire une pyramide de blocs très haute ou encore faire une course à relai. Travailler en équipe pour atteindre un objectif commun permet à l’enfant de partager ses idées, d’écouter et de respecter celles des autres et de trouver des solutions où chacun en sortira gagnant. Tout en s’amusant, l’enfant apprendra donc à développer son empathie, entre autres en essayant de comprendre le point de vue de l’autre et de l’adapter au sien.
  • Rendre service

    Encourager l’enfant à vous donner un coup de main ou à aider un ami qui éprouve une difficulté. Le remercier et valoriser son geste en lui démontrant les effets positifs de celui-ci en donnant des exemples concrets tels que : « Rémi a un grand sourire, car tu l’as aidé à terminer son casse-tête. » ou « Je te remercie d’avoir rangé les jouets avec moi, nous allons avoir plus de temps pour aller jouer dehors. » Cet apprentissage permettra à l’enfant de réaliser qu’être serviable est une attitude gagnante à adopter.

 

Faire preuve d’empathie est primordial lorsque nous vivons en société. De simples gestes peuvent changer le quotidien d’un individu. Il est donc essentiel de mettre en place différentes interventions qui permettront aux enfants de développer leur empathie, et ce, dès leur petite enfance. Comme éducatrice, vous êtes un modèle important auprès des enfants que vous côtoyez et votre attitude peut faire toute une différence.

 

Sonia Leclerc, intervenante à la petite enfance


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