Comment aborder le diagnostic d’un enfant auprès des enfants de son entourage?
Il n’est pas rare que les parents et les éducatrices craignent d’aborder le diagnostic de l’enfant ayant des besoins particuliers auprès des autres, que ce soit les membres de la famille élargie, les amis ou les enfants fréquentant le même CPE.
Une des raisons la plus souvent invoquée est la peur de stigmatiser l’enfant. Cette crainte est-elle fondée?
Dans les faits, il semble que les parents et les éducatrices qui informent les enfants en contact avec l’enfant ayant des besoins particuliers de la problématique vécue aident à développer la compréhension de ces enfants ainsi que leur empathie.
Qu’est-ce que l’empathie?
L’empathie commence à se développer vers l’âge de 2 ans, lorsque les enfants sont capables de se reconnaitre dans le miroir puisqu’ils développent leur conscience de soi. Ils savent désormais qu’ils sont une personne à part entière. C’est aussi à ce moment qu’ils commencent à ressentir la gêne, la honte et la fierté. Ils développent la capacité à faire une évaluation d’eux-mêmes : la couleur de leurs cheveux, de leurs yeux ou leurs intérêts par exemple.
L’empathie est donc la capacité à comprendre que l’autre ne pense pas exactement comme nous. C’est être capable de se mettre à la place de l’autre. Cette habileté se consolide au fil des ans. Même à l’âge adulte, tous n’ont pas la même capacité d’empathie.
Comment bien informer les enfants?
Évidemment, il est nécessaire d’adapter votre vocabulaire au niveau de compréhension des enfants. Utilisez des mots simples. Aussi, il est plus facile de rapporter des faits observables qui sont donc concrets et intelligibles pour le groupe. Les enfants pourront se faire une représentation mentale de ce que vous énumérez avec les exemples qu’ils ont en tête. La prochaine fois qu’une des observations que vous aviez nommées se déroulera, faites-le remarquer aux enfants impliqués. Dites, par exemple : « Tu vois, Antoine (nom fictif) agite ses mains près de ses yeux parce qu’il est stressé. Vous rappelez-vous ce que veut dire le mot stressé? »
Il est aussi possible de soulever les activités pour lesquelles l’enfant a besoin d’aide. Les enfants se feront alors un plaisir de collaborer en assistant l’enfant lors de ces moments, lorsque c’est réaliste que ce soit un enfant qui procure le soutien. Ils seront valorisés par l’adulte. Ils verront l’effet positif sur l’enfant et cela agira à titre de renforcement positif pour qu’ils le fassent de nouveau.
Pas encore convaincus?
Lorsque les parents et les éducatrices tentent d’éviter le sujet du diagnostic d’un enfant et des manifestations de celui-ci, ils envoient comme message aux enfants ainsi qu’à celui ayant le diagnostic qu’il y a quelque chose à cacher, un secret à préserver, une honte ou une gêne. Pourtant, tel n’est pas le cas! Les enfants sont très sensibles; ils ressentent tout, sans nécessairement être capables d’identifier les émotions absorbées. Il est ainsi préférable de verbaliser les choses telles qu’elles sont tout en respectant leur niveau développemental afin de vous assurer de leur compréhension. De cette manière, vous créerez une cohérence entre ce qu’ils perçoivent et le message qu’ils reçoivent des adultes significatifs à leurs yeux.
Stéphanie Deslauriers