L’enfant difficile avec les aliments
Certaines routines de vie contiennent plus de défis que d’autres et ce, à la maison comme à la garderie. Pour certains enfants, l’heure des repas est un véritable calvaire. Parmi les petits et grands gouteurs, il y a l’enfant qui refuse certains aliments ou bien différentes textures, l’enfant qui reste peu ou pas en place pendant les repas, sans compter les dizaines de dégâts à l’heure des repas. Au cours de ma carrière, j’ai été témoin de plusieurs comportements différents qui peuvent parfois représenter de véritables casse-têtes pour les parents et les éducatrices.
L’enfant difficile avec les aliments fait partie de la liste des petits « défis » reliés aux repas. L’enfant en bas âge est dans la période où il développe ses gouts, ses préférences envers les aliments. Les nutritionnistes de ce monde pourraient vous informer davantage sur les raisons pour lesquelles un enfant peut être plus difficile en ce qui concerne les aliments. Aujourd’hui, avec mon chapeau d’éducatrice, je souhaite partager avec vous certains trucs, certaines connaissances que j’ai acquis en lien avec les enfants difficiles. Croyez-moi, j’ai même testé le tout dans mon « laboratoire humain » à la maison, car j’ai moi aussi un gouteur très difficile.
Une nutritionniste que j’affectionne particulièrement m’a un jour fait comprendre que lors des repas, diverses responsabilités sont partagées entre l’enfant et l’adulte. Ouf! quel soulagement de savoir ça!
Les responsabilités de l’adulte consistent à :
- choisir des aliments variés;
- cuisiner et offrir des repas équilibrés;
- choisir l’heure et le moment des repas.
Les responsabilités de l’enfant consistent à :
- choisir la quantité de nourriture qu’il mangera;
- choisir de quelle manière il mangera son repas.
Pour aller plus loin, voici certains trucs concrets que vous pourriez appliquer à l’heure des repas pour faciliter la gestion des petits mangeurs difficiles. Rappelons-le, chaque enfant est unique et a des particularités qui lui sont propres.
- Règle générale (sauf en cas d’allergies), tous les gens assis autour de la table mangent la même chose, les petits comme les grands.
- Vous assurer qu’il y ait dans l’assiette au moins un aliment que l’enfant aime. Il aime peut-être moins les petits pois verts, mais il pourra savourer son poulet.
- Ignorer les comportements d’opposition. Les enfants comprennent très vite de quelle manière ils peuvent vous faire réagir, voire comment ils doivent agir pour obtenir ce qu’ils veulent. Si un enfant repousse son assiette, laisser celle-ci devant lui. Lorsqu’il verra les autres manger leur repas, l’effet d’entrainement pourra avoir pour effet de l’inciter à prendre quelques bouchées.
- Ne pas punir avec la nourriture. L’éternel phrase « Tu dois terminer ton assiette pour avoir ton dessert. » est bien connue. Règle générale, tout le monde a droit au dessert et ce, même si l’assiette n’est pas terminée. Attention, la responsabilité du choix du dessert vous appartient. Un dessert santé pourra fournir des nutriments essentiels pour le développement de l’enfant.
- Ne pas insister. Les bouchées pour maman, papa, le frère ou le chien peuvent mettre de la pression sur l’enfant. Rendre l’ambiance agréable lors des repas est le plus beau moyen d’encourager un enfant à manger.
- un menu imagé. Placer près de la table des images représentant les aliments qui composent le repas. Ce n’est pas une recette miracle, mais cela peut préparer l’enfant au repas.
Rappelez-vous ces deux règles. Premièrement, l’appétit des enfants est très variable. Un enfant qui mange moins à un repas se reprendra inévitablement au repas suivant. La deuxième règle : un enfant difficile aujourd’hui pourra ne plus l’être dans quelques semaines. Il développe ses gouts et ses préférences. Soyez patiente, cela peut nécessiter plusieurs dizaines d’essais avant qu’un enfant accepte un nouvel aliment.
Bon repas à tous!
Maude Dubé, éducatrice spécialisée
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