Agir sur l’environnement pour réduire les comportements indésirables
Faire face à un enfant qui mord, qui crie, qui pleure, qui frappe, qui lance un jouet… ce n’est pas exceptionnel pour le personnel des services de garde. Toutefois, en tant qu’intervenante, ces comportements nous amènent à nous questionner sur la manière dont nous pouvons agir pour remplacer le tout par des comportements moins dérangeants.
Chaque enfant est unique. Ils ont tous leur manière de réagir aux situations auxquelles ils sont confrontés. Bien que l’utilisation de comportements indésirables soit régulièrement attribuable à un besoin d’attention ou à un désir non comblé, une multitude de facteurs peuvent avoir une influence sur le type de comportement qu’un enfant ou un groupe d’enfants adopte face à une situation donnée. Certains de ces facteurs sont attribuables à l’environnement.
Un des moyens pouvant vous aider à déterminer ce qui se cache derrière le comportement d’un enfant est de prendre un recul pour évaluer si cela peut être attribuable à l’environnement plutôt qu’à l’enfant lui-même. C’est donc dire qu’il serait parfois possible d’agir directement sur l’environnement pour réduire certains comportements. Si vous intervenez constamment sur les mêmes comportements, il y a lieu de prendre un temps pour examiner votre local et réfléchir sur les éléments qui le composent.
Voici quelques questions que vous pouvez vous poser face à l’organisation physique de votre service de garde, au choix du matériel ainsi qu’aux activités offertes. Les réponses à ces questions pourront vous aider à réduire les comportements indésirables.
Organisation physique :
- Est-ce que les enfants disposent d’un trop grand espace les encourageant à courir constamment ou à l’inverse d’un trop petit espace leur apportant une trop grande proximité physique?
- Est-ce que chacun dispose d’un espace vital adéquat et adapté au déroulement de certaines activités (ex. : sieste, repas, bricolage, lecture, habillement)?
- Est-ce que les enfants évoluent dans un environnement surchargé ou trop stimulant, c’est-à-dire avec un nombre élevé de distractions (lumière, couleurs, bruits, affiches en trop grande quantité, trop de jouets)?
- Est-ce que l’environnement dispose d’un endroit permettant aux enfants qui ont un trop-plein d’énergie de le dépenser (ex. : coin moteur, coin de retour au calme)?
Matériel :
- Est-ce que les jouets populaires sont offerts en quantité suffisante?
- Est-ce qu’une rotation régulière des jouets est faite de manière à susciter l’intérêt des enfants?
- Est-ce que le matériel mis à la disposition des enfants respecte leurs champs d'intérêt et est adapté à leurs capacités?
Programme d’activités :
- Est-ce que les activités proposées respectent les capacités individuelles de chaque enfant (ex. : besoin de bouger, d’être seul…)?
- Est-ce que les activités proposées tiennent compte des champs d’intérêt des enfants?
- Est-ce que les enfants sont impliqués dans le choix des activités offertes?
- Est-ce que les enfants qui en éprouvent le désir ont la permission de pouvoir se retirer du groupe d’enfants?
S’arrêter sur ces questions ne supprimera pas l’ensemble des comportements indésirables auxquels vous faites face, puisque ces derniers font partie du quotidien lorsqu’on travaille avec de jeunes enfants. Cependant, ces questionnements vous aideront à agir sur les facteurs dits environnementaux, des facteurs sur lesquels vous pouvez avoir un certain contrôle.
Bon questionnement!
Geneviève Beaudet, ps. éd.
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