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La motricité libre chez le poupon : partie 2

Pour lire la motricité libre partie 1

 

Dans ma dernière chronique, j’abordais le sujet de la motricité libre chez le poupon. Je vous expliquais en quoi consistait la motricité libre, communément appelée la motricité non entravée. Il s’agit des différents mouvements par lesquels passe le poupon avant d’en arriver à la marche. De plus, je vous expliquais tous les bienfaits associés au concept de la motricité libre.

 

Dans cette chronique, j’aimerais aborder l’aménagement de votre milieu ainsi que le matériel à utiliser. De quelles façons peut-on favoriser un environnement sécuritaire, mais surtout adapté à nos poupons, pour pouvoir les laisser vivre leur motricité libre pleinement? De plus, je m’attarderai aux différentes interventions à utiliser pour encourager l’autonomie des mouvements chez nos poupons. Pour terminer, la clé de la réussite vers une motricité libre réside dans le partenariat entre l’éducatrice et les parents. De quelles façons pouvons-nous travailler de pair avec les parents? Comment peut-on les amener à avoir confiance en ce concept?

 

Tout d’abord, traitons l’aménagement. Lorsque, en tant qu’éducatrice, l’on décide d’instaurer le concept de la motricité non entravée, on peut penser en premier lieu à créer un aménagement adapté, mais surtout sécuritaire pour nos poupons. Tout d’abord, au sol, il faut avoir un revêtement qui amortit les chocs si un poupon tombe par terre. Par exemple, notre petit poupon qui commence à se tourner du dos au ventre fera des essais/erreurs. Lorsqu’il est dans son ballant, il peut arriver qu’il tombe abruptement sur le sol. Un recouvrement de sol de type tapis de jeux (morceaux qui s’emboitent) viendra amortir le choc associé aux différents apprentissages du bébé. Pour le petit poupon qui ne se déplace pas encore, le tapis d’éveil peut aussi être une solution lorsqu’on le dépose à plat dos. Le poupon en motricité libre a besoin de pouvoir grimper et redescendre. Par exemple, des modules de matelas de différentes formes et des coussins de formes et grosseurs variées pourront aussi servir d’obstacles et de défis pour le poupon qui commence à se déplacer en rampant ou avec la marche à 4 pattes. Un peu plus tard, lorsque notre poupon commence à manifester le désir de s’assoir seul ou de se lever avec un appui, on pourra alors installer de petites tables basses pour qu’il puisse s’y agripper dans le but de pouvoir se lever. Les blocs d’exercices représentent aussi une solution pouvant servir de points d’appui, toujours dans le but de permettre au poupon de se lever. De petites barres d’exercices fixées au mur sont d’autres façons d’amener un poupon à vouloir se lever seul.

 

Pour ce qui est du matériel à offrir à un poupon, il est bien de miser sur la simplicité. Y aller avec de petits objets de couleurs et de grosseurs variées tels que des hochets et de petits jouets d’éveil attrayants, avec des textures différentes. Déposer ces objets tout autour du bébé, à proximité, pour qu’il puisse les observer et ensuite les attraper. En mettre aussi un peu plus loin, offrant un léger défi au poupon qui aura à changer l’amplitude de ses mouvements pour pouvoir prendre le jouet convoité. Dans le concept de la motricité libre, en tant qu’éducatrice, il est important de penser à utiliser le moins possible les petites chaises au sol. Celles-ci favorisent le mouvement sédentaire que l’on préconise moins en motricité libre. Les exerciseurs, les sauteurs ainsi que les trotteurs seront aussi à proscrire ou du moins, on doit les offrir que très rarement à un poupon en exploration.

 

Comme intervenante ou en tant que parents, les différentes façons d’intervenir avec notre poupon en motricité libre sont les suivantes : y aller avec des encouragements, sans tomber dans l’exagération. Lorsque l’on réalise que notre poupon a réussi un nouveau mouvement, lui exprimer notre fierté et l’encourager à continuer. Il est important de choisir les bons mots, de peser ceux-ci. Par exemple, pour le poupon en plein apprentissage de la marche ou en train de gravir un obstacle qui se trouve dans une position risquée, l’éducatrice dira : « Attention, j’ai peur que tu te fasses mal, vas-y doucement. » plutôt que : « Descends de là, tu vas tomber et te faire mal. » Il est important de faire confiance au poupon et de se rappeler que la motricité libre développe des réflexes chez le bébé qui feront en sorte qu’en position de risque, il aura plus facilement les moyens et connaitra les façons de se sortir d’une telle position, et ce, sans nécessairement avoir besoin que l’adulte intervienne. En voyant le poupon en position debout, il est facile pour l’adulte de tendre les bras pour l’aider à avancer avec aide. Cependant, lorsque l’on tient les bras du poupon en hauteur, ou qu’on lui tient seulement une main dans le but de l’aider à marcher, l’apprentissage de la marche sera affecté, car ces positions causent un déséquilibre pour le poupon en plein apprentissage. Ce déséquilibre créera alors un sentiment d’insécurité chez celui-ci.

 

Pour ce qui est des vêtements, penser à habiller le poupon de façon confortable, avec des vêtements légers et souples, pas trop amples, mais offrant un confort qui fera en sorte qu’il ne sera pas encombré lorsqu’il exécutera différents mouvements. Laisser le poupon pieds nus le plus souvent possible.

 

La clé du succès pour réussir le cheminement de la motricité libre avec le poupon réside dans le partenariat avec les parents. D’abord, quand cela est possible, offrir des informations et des sites Web aux parents qui attendent un nouveau poupon sur le sujet de la motricité libre. Leur permettre de prendre connaissance du concept de la motricité libre avant la naissance de bébé. Ainsi, ils pourront commencer dès la naissance à la première étape du cheminement de la motricité non entravée. Dire aux parents que le CPE ou le milieu de garde préconise cette façon de faire. À mon CPE, j’ai déjà un texte prêt à être remis aux futurs parents que nous connaissons puisque les frères et sœurs fréquentent déjà notre milieu. De cette façon, les parents sont sensibilisés aux bienfaits de la motricité non entravée. Ils peuvent aussi poser des questions aux éducatrices de la pouponnière au besoin et faire leurs propres recherches. Par expérience, je peux vous dire que les résultats sont spectaculaires lorsque la motricité libre est aussi pratiquée à la maison. Pour ce qui est des nouveaux parents qui arrivent à la pouponnière, mais qui ne connaissent pas la motricité libre, pas de soucis; il est possible de tout de même offrir les informations nécessaires. Même si les parents n’y adhèrent pas, rien ne nous empêche de pratiquer la motricité non entravée dans notre milieu de garde. Faire de petits tests avec les nouveaux poupons. Même si un bébé arrive à la pouponnière alors qu’il est plus âgé, commencer au début, simplement pour constater où il en est dans sa motricité globale, quelles étapes motrices il arrive à faire par lui-même. Pour ma part, lorsqu’un nouveau poupon arrive dans mon groupe, dès qu’il se sent bien avec moi, je le dépose en position plat dos. Ainsi, je peux constater où il en est : s’il se retourne sur le ventre, se met en position assise, se lève avec ou sans appui et ainsi de suite. De cette manière, je pourrai le déposer dans des positions qu’il adopte seul, par lui-même. À plusieurs reprises, j’ai constaté que des poupons assez âgés étaient incapables de se retourner sans mon aide lorsqu'ils étaient déposés en position plat dos. Ils demeuraient en position couchée sur le dos et semblaient inconfortables tout le temps qu’ils étaient dans cette position. Pourtant, ces poupons se déplaçaient habilement en rampant et s’assoyaient seuls. Ils n’avaient à peu près jamais été mis en position plat dos. Faire le test, vous pourriez être surprise. Devant cette problématique, je repars à zéro. Tous les jours, je remets ces poupons en position plat dos pendant quelques minutes seulement, car certains ne sont pas trop à l’aise. Je recommence l’exercice jusqu’à ce que les enfants prennent confiance et en viennent à se tourner seuls.

 

Pour terminer, je vous laisse sur une petite citation d’Emy Pikler (l’investigatrice de la motricité libre) qui dit : « L’enfant qui obtient quelque chose par ses propres moyens acquiert des connaissances d’une autre nature que celui qui reçoit la solution toute faite. » Sur ce, n’oubliez pas qu’un bébé en mouvement libre est un bébé conquérant!

 

Isabelle Rainville

 

 


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Auteur

Isabelle RainvilleIsabelle Rainville

Avec plus de 26 années à son actif avec les poupons et les trottineurs en CPE, Isabelle est une éducatrice d’expérience. 

Passionnée de la petite enfance, elle partage maintenant son temps entre la pouponnière et son nouveau rôle d’agente en soutien pédagogique. 

Elle est bien heureuse de se joindre à l’équipe educatout. 




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