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Quand le stress et l’anxiété affectent l’apprentissage

Quelques moyens pour aider.

Yan, 5 ans, se prépare à passer de la garderie à la maternelle dans quelques mois. Ces derniers temps, il « parle en bébé » et a recommencé à faire pipi au lit. Il faut dire que ses parents viennent d’avoir un troisième enfant. Yan étant l’ainé de la famille, on lui demande régulièrement de cesser de « parler en bébé », d’aider un peu, d’être grand parce qu’il va bientôt entrer à la maternelle... Dans sa famille, son grand-père paternel est très malade. Cela fait en sorte que son père doit s’en occuper en plus de ses trois enfants à la maison.

 

À la garderie, c’est une nouvelle éducatrice qui s’occupe du groupe de Yan, parce que la précédente est partie en congé de maladie. Sa nouvelle éducatrice doit préparer le groupe d’enfants au niveau de l’autonomie pour qu’ils soient tous prêts pour leur entrée à l’école. Elle constate que Yan ne fait aucun effort pour attacher ses lacets ou apprendre de nouvelles choses. Elle le trouve nonchalant et souvent « dans la lune ». Plus elle insiste en lui demandant de faire « le grand », moins il met d’efforts. Elle commence à se demander si Yan a un TDA (Trouble déficitaire de l’attention, sans hyperactivité). Qu’en pensez-vous?

 

En fait, le cerveau de Yan cherche tant bien que mal à s’adapter à tous ces changements et les émotions qui y sont associées. Il n’est ainsi pas disposé à apprendre; ce n’est pas nécessairement un TDA. Le stress vécu par cet enfant face à tous les changements qu’il vit rend son attention indisponible pour de nouvelles tâches. De plus, sa mémoire ne peut emmagasiner l’information. C’est un peu comme si son contenant à stress était plein. Afin de pouvoir apprendre à nouveau, d’être motivé à le faire, il faudra vider un peu de son contenant à stress afin de faire de l’espace. Comment? Voici quelques conseils :

 

  • En 1er, permettre à Yan de régresser. Le fait qu’il « parle en bébé » et recommence à faire pipi au lit exprime peut-être le désir d’avoir de l’attention comme un bébé plutôt que de répondre à toutes les exigences de son âge. Comprendre et valider ce qu’il ressent ainsi que répondre à son besoin va l’aider à passer à une autre étape. Par exemple, lorsqu’il « parle en bébé », on pourrait lui proposer de jouer au bébé et le cajoler comme lorsqu’il était bébé. Par ailleurs, on pourrait le prendre et lui dire : « Tiens, toi aussi tu aimerais être bébé, viens que je te berce comme lorsque tu étais bébé. »

  • En 2e, parler de ce que tous les changements peuvent faire vivre et faire le deuil de la garderie. Il est possible que Yan vive difficilement le fait d’être à nouveau un grand frère. Il n’a pas choisi de devoir partager l’attention de ses parents. On pourrait le faire parler de ce qu’il ressent ou comment il trouve cela qu’il y ait un autre enfant dans sa famille. On évite de mettre les mots dans sa bouche, on l’écoute parler. On pourrait même jouer à la famille avec lui et voir quel personnage il choisit d’être (le papa, l’ainé, le plus jeune). Il faut garder en tête que ses parents doivent en avoir plein les bras compte tenu des enfants et du grand-père dont ils doivent s’occuper. Parler de la fin de la garderie avec le groupe et faire des jeux en lien avec la fin va également aider à diminuer la tension occasionnée par le stress et les émotions sous-jacentes.

  • En 3e, on pourrait alors penser à présenter l’apprentissage, mais sous la forme de jeu et dans le plaisir plutôt que comme un devoir. Le plaisir, l’humour et le rire amènent un apaisement dans le corps, permettent une meilleure mémorisation de l’information et favorisent le désir d’apprendre. On peut faire des blagues ou des chatouilles, utiliser l’imaginaire ou des personnages que l’enfant aime (on s’habille comme un astronaute ou un chevalier ou c’est lui qui décide de la forme du jeu). La musique, le chant et les comptines peuvent aussi être utilisés lors de l’apprentissage. Il suffit de faire aller notre imagination!

 

Surtout, on doit retenir ceci : dans une situation où le cerveau d’un enfant est en surcharge d’adaptation, il ne faut pas lui mettre plus de pression pour grandir ou apprendre, il en a déjà trop pour ce qu’il peut contenir. Vidons un peu le contenant pour faire de la place aux nouveaux apprentissages!

 

Nathalie Parent

Psychologue, auteure et formatrice

www.nathalieparentpsychologue.com


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Auteur

Nathalie ParentNathalie Parent

Nathalie Parent est psychologue et auteure de plusieurs livres traitant l’enfance et la famille. Elle pratique la psychothérapie auprès des enfants (avec la thérapie par le jeu), des adolescents, des adultes, des couples et des familles. Elle intègre plusieurs approches afin de répondre adéquatement aux besoins de chacun. Chargée de cours à l’Université Laval, elle a agi à titre d’éducatrice ainsi qu’enseigné à des étudiantes en Techniques d’éducation à l’enfance. Elle a aussi supervisé ces dernières dans différents milieux de garde. Elle se consacre maintenant à sa pratique de psychologue, à l’écriture, à la création d’outils pédagogiques et au partage de ses apprentissages à travers des conférences, formations et supervisions dans différents milieux de travail dont les milieux de garde et les écoles.




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