Les éducatrices représentent une aide essentielle pour les mères en post-partum
Les éducatrices jouent un rôle important auprès des mères qui viennent d’accoucher. Elles peuvent les aider au même titre qu’une mère, une sœur ou une nièce le faisaient autrefois. Les éducatrices représentent même des agentes de première ligne pour détecter un épuisement ou une dépression post-partum. Elles peuvent également agir en tant que soutien et appui si elles sont empathiques devant ces mères qui peuvent souffrir.
Plusieurs mamans aujourd’hui se retrouvent seules avec des sentiments qu’elles n’osent exprimer, parce qu’elles ont honte ou encore se sentent coupables. Ces sentiments peuvent inclure un regret d’avoir leur enfant, une déception face à l’accouchement ou le bébé, un désir de se retrouver seule, le sentiment d’être une mauvaise mère, le désir d’avoir un enfant autre que celui-là, etc. En effet, ce ne sont pas toutes les femmes qui éprouvent un réel bonheur lorsqu’elles ont un bébé.
Comment une éducatrice peut-elle voir qu’une mère a de la difficulté en post-partum? Voici des indices :
- Humeur triste, sans joie, air absent, regard fuyant, soupirs fréquents;
- Changement d’attitude, l’éducatrice trouve la maman fort différente de ce qu’elle était avant l’accouchement;
- Irritable, crie ou s’impatiente avec son enfant, critique ou se fâche pour des riens et cela surprend l’éducatrice;
- Apparence négligée contrairement à avant et sur une période de plus de deux semaines (habillement, cheveux, traits tirés, etc.);
- Laisse son enfant plus longtemps et plus souvent à la garderie;
- Semble agressive ou déprimée;
- Une grossesse ou un accouchement difficile, un handicap, une maladie ou une intolérance chez le bébé peuvent tous augmenter le risque de post-partum difficile.
Que peut faire l’éducatrice pour aider?
- S’informer auprès de la mère pour savoir comment elle va, comment s’est passé son accouchement, comment se déroulent ses journées avec ce nouveau bébé et l’autre enfant.
- Laisser les jugements de côté pour essayer de comprendre ce que vit cette mère; il est plus facile de se mettre à la place du bébé ou de l’enfant plutôt que d’être empathique devant cette maman qui souffre.
- Voir si elle a de l’aide dans son quotidien : parents, amis, conjoint. Sinon, chercher les ressources qui pourraient l’aider sur votre territoire (ressources communautaires, CLSC, médecins, psychologue, etc.).
- Parler au conjoint ou vérifier auprès de lui ce qu’il vit à la maison, par exemple en lui demandant : « Comment ça se passe avec bébé à la maison? »
- Passer par l’enfant pour communiquer un message à la mère. Par exemple, plutôt que de juger la mère qui vient de s’impatienter auprès du petit, dire à l’enfant : « Ta maman a l’air plus fatiguée ces temps-ci… » Cela pourrait permettre à la mère d’en parler ou d’en prendre conscience.
- Offrir un support moral à la maman en paroles : « Ce n’est pas toujours facile après un accouchement… un nouveau bébé, ça fait changement dans une maison! »
- Suggérer des lectures, des activités mère-bébé selon ce que la maman a dit de ce qu’elle vit ou ce que vous croyez semble difficile pour elle.1
Attention, il ne faut jamais négliger des phrases ou des attitudes d’une mère qui pourraient laisser entendre le découragement. Le post-partum est un moment de vie qui fragilise la maman et peut amener des gestes impulsifs qui peuvent être regrettables et irréversibles. Portez donc une attention particulière aux mamans en post-partum.
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1Parent, N., Paquet, J. 2014. Du post-partum à la dépression, renaître après la naissance. Montréal : Québec-Livres.
Nathalie Parent
Psychologue,
Auteure, conférencière et formatrice
www.nathalieparentpsychologue.com
418-575-8520