Les boutons
L’apprentissage du boutonnage représente un pas de plus vers l’autonomie; il permet à l’enfant d’accomplir une tâche d’habillage. En effectuant lui-même la manipulation des boutons, il ne dépend plus de son parent ou de son éducatrice pour mettre ou retirer ses vêtements.
À quoi s'attendre en fonction de l'âge?
Bien que l'efficacité soit à bonifier, généralement, un enfant devrait être capable de boutonner ses premiers gros boutons vers l’âge de 2 ½ ans s'ils sont placés devant lui. Vers 4 ½ ans, il devrait être suffisamment habile pour boutonner la majorité des boutons.
Les capacités requises pour boutonner
Le boutonnage demande une bonne dissociation des doigts, de la force, une bonne perception du toucher et surtout, une bonne coordination des deux mains.
Quand c'est difficile
Lorsqu’un enfant a de la difficulté à accomplir une action qu’il devrait habituellement être capable d’effectuer à son âge, ou encore lorsqu’il refuse d'essayer, notre premier réflexe devrait être de chercher les causes. Les hypothèses les plus fréquentes sont les suivantes :
- La tâche est trop difficile; soit parce son corps n’a pas encore développé les capacités requises ou qu'on lui présente la tâche trop tôt pour son âge.
- La tâche lui semble trop difficile; il a peur d'échouer (même si vous êtes certaine qu'il a tout pour y arriver).
- L’enfant manque de motivation pour être autonome; il préfère laisser son parent le faire à sa place, même s’il est en mesure de le faire.
- Il ne comprend pas la pertinence ou les avantages de réussir de façon autonome.
D'autres considérations
Il ne faut pas non plus ignorer le fait que, selon le type de boutonnage demandé, il est tout à fait normal que les enfants ne progressent pas tous au même rythme. Les niveaux de difficulté augmentent selon :
- la grosseur du bouton;
- la rigidité du tissu;
- si le bouton est cousu très solidement ou non;
- la taille de l’ouverture de la boutonnière (grande ou étroite);
- l’emplacement du bouton (le boutonnage est plus facile sur le devant et plus bas alors qu’il est plus difficile plus haut, sur le côté ou à l’arrière, car l’enfant ne voit pas ce qu’il fait).
Activités d'apprentissage
Voici quelques exemples d’activités classées par groupe d’âge que vous pouvez faire avec les enfants, et ce, en milieu de garde ou à la maison.
12 mois : Ils peuvent jouer avec de très, très gros « boutons » (couvercles de contenants ou autres grosses pièces de différents jouets de forme ronde et plate) qu'ils peuvent mettre dans leur bouche et toucher pour décoder leur forme. Ils peuvent aussi manipuler les tissus pour aiguiser leur perception tactile.
18-24 mois : Commencer à intégrer le principe du bouton qui traverse le tissu en coupant une ouverture plus grande que les boutons dans un tissu facile et agréable à manipuler (sans que le bouton soit cousu).
3 ans : Vous pouvez utiliser l’histoire du bouton pour vous amuser à boutonner et à déboutonner des boutons de différentes grosseurs. Utiliser des séries de 3 ou 4 boutons pour favoriser les mouvements de manipulations de plus en plus automatiques. Les enfants peuvent s'exercer à boutonner devant eux et sur eux.
Voir la vidéo Histoire de boutons ici
4 ans + : Créer un rituel de journée « chic », par exemple un vendredi chic. Lors de cette journée, les enfants sont invités à porter une chemise avec des boutons pour s'exercer à boutonner et à déboutonner.
Besoins particuliers
Pour les enfants à besoins particuliers, présenter des activités d'apprentissage qui correspondent à leur âge de développement sensorimoteur plutôt que leur âge chronologique. Par exemple, certains enfants autistes ont encore beaucoup d'apprentissages à réaliser sur le plan du décodage sensoriel (mettre dans la bouche); les aider en proposant des activités qui le permettent (activité boutons de niveau 12 mois).
Il est surtout important de respecter le rythme de chacun pour éviter que les enfants se découragent. Pour maintenir leur intérêt, favoriser les jeux ludiques et bien graduer les jeux selon les niveaux de difficulté.
À la prochaine!
Josiane Caron Santha, ergothérapeute