Choisir de travailler à la pouponnière, pourquoi?
Bonjour,
J'ai besoin d'information concernant la pouponnière.
- Quelles sont les motivations d'une éducatrice pour travailler dans une pouponnière?
- Quelles sont les responsabilités d'une éducatrice autres que de s'occuper des enfants?
- En pouponnière, est-ce qu'il y a un programme d'activités? Si oui, cela ressemble à quoi?
- Est-ce qu'il y a un système d'évaluation et de reconnaissance lorsque l'éducatrice doit, par exemple, utiliser des moyens pour exprimer aux enfants son appréciation de leur conduite (récompenses/punitions). Si oui, c'est quoi?
Merci d'avance,
Patricia qui aimerait travailler en pouponnière
Bonjour,
Les motivations pour travailler à la pouponnière sont les mêmes que celles ressenties avec les autres enfants, notamment le bonheur de travailler avec eux.
Ayant travaillé plusieurs années en pouponnière, je dirais que de mon côté ce fut un coup de foudre. Je trouve magnifique de voir les bébés découvrir le monde pour la première fois.
Cependant, je peux vous écrire les qualités que je considère importantes pour travailler avec des poupons.
Le respect du rythme de bébé
Chaque enfant se développe à son rythme. À la pouponnière, il est important de respecter ce principe. Chaque bébé a sa routine et ils ne mangeront et ne dormiront pas forcément en même temps.
Le développement du poupon change rapidement et les acquis sont différents. Par exemple, certains marchent et d’autres non. Il faut en tenir compte.
La capacité d’observation
Comme les poupons ne parlent pas ou très peu, il faut vite apprendre à observer les poupons pour répondre à leurs besoins, les comprendre et suivre leurs intérêts pour bien planifier les activités en conséquence.
L’observation vous permet de connaitre les poupons et de prévoir d’avance leurs besoins. Le non verbal des poupons représente ce qu’ils veulent nous dire.
La capacité à travailler en équipe
En pouponnière, on travaille souvent à deux et même à trois éducatrices. Une bonne communication et une bonne entente avec ses collègues sont donc deux éléments importants.
Il faut aimer ce sentiment d’appartenance, car la pouponnière c’est comme une petite famille. La douceur Être capable de prendre les poupons et les câliner est le meilleur moyen d’offrir aux bébés la confiance affective dont ils ont besoin pour bien se développer.
Les responsabilités d'une éducatrice en pouponnière
Je pense que le fait de bien s’occuper des poupons est toute une responsabilité en soi. À cela s’ajoute la capacité d’écrire une programmation adéquate pour chacun et la capacité à bien communiquer avec les parents (de façon verbale et écrite).
Il faut une belle communication avec eux. Cela implique souvent de les rassurer sur la vie quotidienne et sur le développement de leur enfant. Quand on ne peut pas le faire, on leur propose des personnes-ressources avec qui communiquer.
Pour mieux approfondir les sujets abordés plus haut je vous propose un livre :
Le bébé en services éducatifs
Éditions Presses de l’Université du Québec
La programmation d’activités
En pouponnière, on ne se lance pas dans les grandes activités élaborées. Vous allez vous épuisez et perdre leur intérêt. Comme cité plus haut, en les observant, on décode rapidement ce dont chaque poupon a besoin.
Par exemple, si un poupon s’amuse à vider et remplir son bol de fruits, on lui offrira une activité qui répond à son besoin en lui donnant des récipients et des jouets à vider et à remplir…
Une bonne piste est de se fier aux 5 sens. Les poupons explorent et découvrent le monde avec leurs 5 sens. Ils touchent, goutent, écoutent et regardent ce qui les entoure.
Offrir des activités stimulantes et amusantes qui permettent aux poupons de découvrir leurs sens est tout indiqué.
Je vous propose donc de consulter le site boite des bébés :
http://pages.infinit.net/poupon/
Il ne faut jamais oublier que les enfants apprennent en s’amusant…
Une autre approche, qui est pour moi complémentaire aux 5 sens, est de trouver des activités qui touchent des actions que les poupons aiment faire : ramper, remplir, dessiner, etc.
Le programme « Jouer c’est magique » adapté à la pouponnière utilise cette méthode en exploitant des expériences-clés qu’ils ont répertoriées.
Voici un livre qui développe justement ce principe à la pouponnière :
Prendre plaisir à découvrir
Éditions : Gaëtan Morin.
Pour ce qui est de la dernière question, je ne suis pas sure de bien la saisir. En ce qui concerne les récompenses-punitions, je ne crois pas qu’elles s’appliquent à de jeunes poupons. Il faut plutôt approcher l’enfant de façon positive en lui montrant le bon comportement à aborder et en dirigeant le poupon vers une autre activité plus adéquate. Le sujet étant laborieux à expliquer ici, je vous donne un exemple.
Le poupon est en apprentissage et il lui arrivera peut-être, par exemple, de tirer les cheveux d’un ami. Il le fera surement pour exploiter la relation cause à effet vers l’âge de 6 mois. « Si je tire les cheveux, mon voisin crie… » Il expérimente. Je pense que plutôt que de penser à le punir, il faut intervenir de la façon suivante.
On se met à sa hauteur et on utilise une communication positive. On va plutôt lui dire « doux doux ». On glisse un de nos doigts sous sa main et on caresse les cheveux de l’autre enfant avec lui (pour lui montrer le bon comportement).
Par la suite, on le dirige vers un jeu qui lui permet de tirer autre chose comme, par exemple, tirer le gazon pour répondre à son besoin d’apprendre.
Pour conclure, je vous propose aussi de suivre la formation suivante si la pouponnière vous intéresse toujours : Les expériences, exigences et préférences de bébé. Elle est disponible à la boutique du site educatout.com
Chantal Millette
Éducatrice