La transmission de nos émotions
Cette semaine, j’ai décidé d’aborder la façon dont nous pouvons, en tant qu’éducatrices, transmettre nos émotions aux enfants.
À quel point nos émotions et notre ressenti peuvent-ils être transmis et vécus par les poupons et les trottineurs? De quelles façons notre attitude et notre façon de penser peuvent-elles influencer les comportements des petits?
Règle générale, lorsque l’on travaille avec des enfants, on se doit d’être disponible pour eux et d’être à l’écoute de leurs besoins. On se doit d’avoir une attitude d’ouverture afin de pouvoir bien accueillir les émotions des tout-petits.
Qu’en est-il lorsque vous ne vous sentez pas bien? Vous pouvez, par exemple, avoir eu une soirée difficile à la maison la veille ou encore vivre une situation difficile au CPE (avec une collègue, la direction, les parents). Vous pourriez ne pas vous sentir au sommet de votre forme physiquement. Vous pourriez aussi avoir une blessure. Des scénarios de la sorte peuvent assurément avoir un impact sur vos émotions, votre attitude, etc.
Les enfants sont de vraies petites éponges; ils sont facilement réceptifs à leur environnement, plus particulièrement sur le plan émotionnel.
Voici donc différentes façons dont vos émotions peuvent, au quotidien, avoir un impact sur les petits et les influencer.
- Le climat émotionnel fera en sorte d’affecter la dynamique de votre groupe. Une éducatrice positive, joyeuse, heureuse et démonstrative verra un impact positif sur le climat au sein de son groupe. Si vous démontrez des attitudes positives au quotidien, les enfants se sentiront en sécurité. Ils auront l'impression d'être soutenus.
- Vous êtes un modèle pour les tout-petits, et ce, tous les jours. Les enfants se réfèrent à vous, ils vous observent. Lorsque vous êtes en contrôle de la situation, ceux-ci le ressentent et ils se sentent encadrés, d’où l’importance de gérer vos émotions et de faire preuve d'autorégulation. Cela aura un impact positif, puisque les petits agissent par imitation.
- Lors d’une situation conflictuelle dans votre groupe, votre façon de gérer le tout peut venir sécuriser les tout-petits. Si vous perdez patience et vous criez, les enfants seront perdus et ils se sentiront déstabilisés, craintifs. Ce genre de climat n’est pas souhaitable.
Dans la gestion de vos émotions, il est essentiel que vous soyez stable, que vous preniez votre temps lors de toute intervention et que vous évitiez d’agir sous l’impulsivité. Lors de journées où vous vous sentez dans un état émotionnel plus négatif, acceptez votre état. Gardez cependant le contrôle sur vous, sur vos émotions. Si des émotions comme la tristesse ou la colère prennent le dessus parce que vous vivez une situation difficile, rappelez-vous que les enfants n'ont pas à subir vos états d’âme. Si vous ne pouvez gérer ces émotions, il est préférable que vous ne soyez pas en présence des petits. Prenez alors du temps pour vous et tentez de régler vos problèmes.
Vous contribuez de façon significative au bienêtre émotionnel des tout-petits. Pour cette raison, il importe que vous puissiez contrôler vos propres émotions.
Isabelle Rainville