Les interventions
Lorsque l’on intervient avec les enfants, cela doit être fait dans le respect de certaines règles. Avec les poupons, de quelle façon doit-on s’y prendre comme éducatrice lorsque l’on doit intervenir? A-t-on tendance à agir rapidement en mode intervention ou prend-on le temps d’analyser la situation avant d’interagir avec les enfants? Que doit-on prendre en considération lorsque nous intervenons dans la vie de tous les jours en service de garde?
Avant toute chose, un des principes à retenir lorsque l’on intervient est de considérer les poupons comme des êtres à part entière. Avant toute intervention, il faut avoir en tête que chaque petit poupon est un enfant unique et le respect de cette unicité est d’une importance capitale.
Deuxième principe à retenir : l’on doit toujours axer nos interventions de manière qu’elles soient en lien avec l’autonomie des poupons. Qu’est-ce que cela implique? Eh bien, avant tout, lorsque l’on intervient, par exemple devant un poupon qui se trouve dans une position incommodante, l’on doit prendre le temps d’analyser la situation dans le but de ne pas faire une action à la place de l’enfant. Il faut soutenir l’enfant et tenter de l’aider à se sortir de cette position. Il faut, dans ce type d’intervention, que les enfants aient la possibilité de faire les choses par eux-mêmes, d’expérimenter le monde qui les entoure, d’agir par essais et erreurs… d’apprendre tout simplement. Le rôle de l’adulte qui intervient est donc majeur pour aider les enfants à forger leur monde extérieur.
Une éducatrice qui travaille avec des poupons doit s’assurer de leur offrir un milieu de vie stable et serein. En mode intervention, il est important que l’éducatrice agisse et réfléchisse; elle ne doit pas réagir. C’est pourtant ce qui a tendance à arriver lorsqu’une situation nous dérange ou « vient nous chercher ».
Peu importe la situation, on doit penser à prendre le temps d’observer afin de ne pas être en mode panique. Ce dernier ne fera qu’engendrer du stress et des pleurs chez les tout-petits qui ne seront pas à même de comprendre ce qui arrive. Prenons, par exemple, un petit trottineur qui décide de mordre un poupon, et ce, sans aucune raison apparente. Cette situation peut en être une qui « vient nous chercher » en tant qu’éducatrice. Il serait facile de perdre patience et d’exclure l’enfant qui a mordu du groupe. Cependant, si l’éducatrice (qui connait nécessairement bien le développement des poupons et des trottineurs) s’arrête quelques secondes pour prendre le temps d’analyser la situation, elle consolera l’enfant qui a été mordu. En mettant des mots sur ce qu’il vit, elle pourra tranquillement inclure l’enfant qui a mordu, en lui montrant la peine de son ami et en mettant l’accent sur les gestes doux, sans plus. Ainsi, elle évitera de dramatiser la situation, même si celle-ci est « venue la chercher ».
L’éducatrice qui intervient avec calme fera en sorte de développer une relation affective significative avec les poupons.
De plus, comme éducatrice, le fait de prendre le temps d’accueillir les émotions des enfants permet de renforcer les liens avec ceux-ci, de développer leur confiance en eux… et en leur éducatrice. Le respect de la colère, de la joie, de la peine et de toute autre émotion vient démontrer aux poupons qu’ils seront acceptés, peu importe le type d’émotion qu’ils vont vivre.
En terminant, les poupons sont de petits êtres constamment en apprentissage. Il est donc important de respecter le rythme de chacun face à leur développement global, et ce, devant tous les domaines de développement. Il faut prendre en considération ce simple principe de base pour pouvoir, à travers nos interventions de tous les jours, les aider à s’épanouir sous nos yeux.
Isabelle Rainville
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