La gestion des crises
Lorsque l’on travaille avec le groupe des trottineurs, ou lorsque les poupons grandissent pour devenir de joyeux trottineurs, on doit s’attendre à devoir gérer de nouveaux comportements. Chez certains enfants, il y a des comportements qui vont apparaitre plus rapidement. À l’inverse, ces comportements peuvent ne pas faire partie du développement d’autres enfants ou encore être très peu présents.
Dans cette chronique, je vais vous parler des crises, plus particulièrement de la gestion de ces dernières.
Avec les trottineurs, vous reconnaitrez différents types de crises. Il y a, entre autres, la crise lorsqu’ils doivent se séparer de leur parent et la crise lorsqu’ils doivent quitter le milieu de garde en fin de journée. Dans la journée, il y a aussi certains moments et certaines situations qui peuvent favoriser l’apparition de crises. Par exemple, l’arrêt d’un jeu pour passer à une transition, un refus de la part de l’éducatrice ou d’un ami ou encore le fait de devoir patienter peuvent indéniablement faire en sorte que vous devez gérer des crises.
Comme les trottineurs ont encore de la difficulté à s’exprimer par des mots et puisqu’ils ne sont pas encore habiles pour exprimer leurs émotions, ils peuvent utiliser leur colère pour tenter de se faire comprendre des adultes et des amis qui les entourent.
Comment pouvez-vous, dans votre rôle d’éducatrice, essayer de prévenir certaines crises?
- Tout d’abord en essayant de trouver la source d’une crise, c’est-à-dire ce qui a déclenché de la colère chez un enfant.
- En essayant de mettre des mots sur les émotions que l’enfant semble vivre. Vous pouvez clairement dire à l’enfant que vous comprenez qu’il est fâché pour X raisons. De cette manière, il verra en vous une éducatrice à l’écoute.
- En laissant l’enfant exprimer sa colère. J’ai souvent vu des éducatrices ressentir un malaise devant un enfant qui fait une crise. La colère est une émotion comme une autre, il faut laisser à l’enfant le temps de vivre son émotion au même titre qu’une peine ou une joie. Il s’agit donc de lui donner du temps.
- En offrant un coin, un endroit où l’enfant peut se réfugier en pleine crise ou après. Expliquer à l’enfant, lorsqu’il est calme, à quoi ce coin sert. Vous pouvez aussi y déposer de petits jeux à manipuler, des images de retour au calme, des images représentant différentes émotions. Lorsque vous ferez un retour en lien avec sa crise auprès de l’enfant, vous pourrez alors lui montrer l’émotion de la colère.
- Utiliser des pictogrammes représentant le déroulement de la journée avec les trottineurs. Ainsi, vous pourrez vous y référer. Si, par exemple, vous avez une colère à gérer au départ des parents d’un enfant, vous pourrez prendre le temps de lui montrer les pictogrammes en lien avec les activités à venir, notamment le pictogramme représentant la fin de la journée et le retour des parents.
Tenter de raisonner avec un enfant en pleine colère ne donnera pas de résultats concluants. Lorsque vous sentez que sa colère diminue en intensité, vous pouvez commencer à intervenir, à parler avec l’enfant, le rassurer. Autrement, il sera bien difficile de faire passer votre message.
En terminant, l’important en situation de crise, c’est avant tout de garder votre calme et de prendre le temps qu’il faut pour gérer le tout. Habituellement, si vos interventions sont les mêmes de fois en fois, si vous êtes réconfortante et accueillez cette colère, l’enfant et vous en ressortirez gagnants.
Isabelle Rainville
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