Attitude négative chez l’enfant

Tout comme les adultes, chaque enfant a un tempérament et une personnalité qui lui est propre. En tant qu’intervenante en petite enfance, nous sommes amenée à jongler avec les différences et particularités de chacun afin d’établir une vie de groupe harmonieuse.

Par contre, certains tempéraments peuvent être plus difficiles à gérer que d’autres pour une éducatrice. L’enfant ayant fréquemment une attitude négative peut demander davantage de créativité de la part de celle-ci afin d’adapter ses interventions pour faire renaitre un côté optimiste chez l’enfant. Un enfant qui, entre autres, dénigre ses dessins, ne veut pas participer aux activités, est constamment en désaccord avec ce qu’on lui dit et parle négativement des gens qui l’entourent, peut démotiver l’éducatrice.

Lorsque nous parlons d’un enfant, nous avons souvent en tête un petit être souriant, dynamique, ayant le gout constant de s’amuser, de créer. Lorsque le contraire se produit, nous sommes déstabilisés et souvent, nous démontrons une certaine incompréhension face à cette façon d’agir.

Je suis certaine qu’il est primordial pour chacune d’entre nous d’intervenir positivement auprès des enfants dont nous avons la charge. Par contre, pour certains enfants faisant preuve de comportements semblables à ceux décrits ci-dessus, des méthodes éducatives particulières doivent être mises en place afin de leur apporter l’aide dont ils ont besoin.

Suggestions d’interventions

• Augmenter l’estime que l’enfant a de lui-même peut améliorer de beaucoup son attitude. Lorsqu’un enfant se perçoit de façon plus positive, il est plus facile pour lui de voir le monde avec plus d’enthousiasme et d’optimisme. L’estime de soi peut être bonifiée par de simples gestes du quotidien : donner des responsabilités, féliciter l’enfant, reconnaitre ses efforts et l’aider à mieux se connaitre (ses talents, ses gouts, ses forces…) Pour des suggestions supplémentaires concernant l’estime de soi, je vous réfère à une de mes chroniques précédentes.

• Lorsque l’enfant est confronté à plusieurs difficultés, il peut être amené à ressentir de la frustration et du découragement face aux activités futures. Bien observer l’enfant et planifier des activités en fonction de ses capacités et en tenant compte d’où il est rendu dans son développement. Les activités qui lui seront présentées pourront être divisées en petites étapes, ajoutant ainsi un degré de difficulté de façon progressive. Mettre l’emphase sur le déroulement de l’activité et non le résultat final.

• Encourager la participation active de l’enfant. Faire attention de ne pas offrir des activités davantage passives où c’est l’éducatrice qui a le rôle principal. L’enfant doit garder un bon souvenir des activités réalisées afin d’en parler positivement et avoir le gout de reproduire l’expérience. Une activité qui demande une participation active se veut une activité qui exige de l’enfant des actions répétées, il est donc constamment en mouvement. L’enfant devra être aux premières loges : toucher, gouter, sauter, danser, découper, dessiner… S’il est en pleine action et vit de multiples expériences et découvertes, l’enfant ne pourra qu’en être ravi.

• Tout comme nous, les enfants démontrent et vivent leurs émotions à des degrés divers. Pour certains, il est donc pratiquement impossible de leur demander d’être en tout temps souriant ou de sauter de joie face à un évènement heureux. Par contre, même si l’enfant correspond à ce type de tempérament, il n’est pas plus tolérable de dénigrer les autres et d’être constamment négatif face à ce qui l’entoure. Il ne faut certes oublier que c’est le comportement en tant que tel qui doit être réprimandé et non l’enfant en tant que personne.

Intervention non adéquate : «  Tu n’es pas gentil, tu nous fais constamment de la peine lorsque tu dis que tu n’aimes pas ton frère. Tu es méchant. »

Intervention adéquate : « Ton frère n’aime pas entendre que tu ne l’aimes pas. C’est une phrase blessante. »

• Encourager l’enfant dans la recherche de solutions et lui faire confiance. Lui expliquer ce que ses gestes impliquent et les conséquences que ceux-ci peuvent avoir à court et à long terme. Afin de le guider dans sa réflexion, lui suggérer quelques pistes de solutions.

• Nous savons tous qu’une des formes d’apprentissage la plus efficace est l’imitation. Vous ne serez donc par surprise si je vous mentionne qu’il vous faut avant tout adopter une attitude positive à travers tous les petits moments que vous vivez avec les enfants. Nous pensons tous le faire mais lorsque nous y portons une attention plus particulière, on peut s’apercevoir que certains aspects de notre comportement peuvent être améliorés. Une bonne mise à jour du langage que nous utilisons, autant avec les adultes que les enfants, de notre non verbal et de notre attitude en général ne peut qu’être bénéfique pour tous.

• Les enfants ont besoin de notre aide afin de  développer leur pensée positive. Il est possible, entre autres, de le faire en mettant l’emphase sur les évènements positifs qui surviennent ainsi que les gestes posés.

• Dans votre local, à la vue et portée de tous, afficher des images représentant des actions positives telles que partager, être doux, s’entraider…

• Leur présenter des histoires, pièces de théâtre et scénarios avec des marionnettes qui démontrent concrètement comment il est possible d’agir positivement lorsque ces situations se présentent.