Établir une relation de confiance avec les parents est un aspect essentiel de notre profession. Par contre, il n’est pas toujours évident d’avoir une bonne communication avec l’ensemble des parents que nous devons côtoyer. Certaines difficultés peuvent être rencontrées, ce qui est tout à fait normal, car concilier des valeurs et des habitudes de vie différentes n’est pas toujours facile.
Une éducatrice m’a fait part du questionnement suivant : « Une maman est insécure et malgré le journal de bord, me demande si j’ai fait ceci ou cela? Comment la sécuriser? »
Cette situation est probablement vécue par certaines d’entre vous. J’essaierai donc de vous suggérer quelques petits trucs afin d’y remédier.
Le début de l’année est commencé depuis quelques mois. Vous avez probablement accueilli un nouveau groupe dans votre local ou de nouveaux enfants dans votre service de garde. Comme nouveaux enfants veut aussi dire nouveaux parents, un changement d’approche est nécessaire.
Malgré les outils mis à leur disposition (journal de bord, fiche d’observation, tableau de planification…) les parents peuvent parfois montrer une certaine insécurité face au déroulement du quotidien de leurs enfants. Ils peuvent avoir tendance à comparer avec l’éducatrice précédente ou l’ancien milieu de garde.
Même si ce n’est pas toujours évident en tant qu’éducatrice, dites-vous qu’il nous arrive toutes de comparer un jour ou l’autre notre situation à une autre même si nous savons que ce n’est pas chose à faire.
Il faut donc reconnaître et comprendre le sentiment exprimé par le parent et lui offrir les moyens nécessaires pour que cette insécurité disparaisse ou du moins qu’elle soit moins importante.
Suggestions d’interventions
- Faire savoir aux parents qu’ils sont les bienvenus à tout moment de la journée. Bien sûr, certaines règles sont à respecter comme par exemple, lors du moment de la sieste. Leur offrir la possibilité de vous contacter par téléphone au cours de la journée. Un simple appel de quelques minutes peut rassurer grandement les parents qui démontrent de l’insécurité.
- Au début de l’année, demander aux parents de remplir un petit questionnaire qui aborde, entre autres, leurs attentes pour l’année à venir. Vous pourrez alors les confirmer, les rectifier au besoin et leur indiquer les moyens que vous prendrez pour y arriver.
- Certains parents peuvent être sur la défensive. Ils peuvent avoir tendance à faire quelques critiques ou reproches car ils ont peur d’en avoir à leur tour. Les accueillir calmement, chaleureusement et détendre l’atmosphère avec des touches humoristiques peut aider à rassurer les parents qui sont naturellement insécures.
- Lorsqu’un parent vous fait part d’un désaccord quelconque, lui montrer que vous êtes réceptive à son message. Reformuler les phrases du parent pour vous assurer que vous parlez de la même chose. L’impliquer dans la recherche de solutions. Trouver ensemble une façon de remédier à la situation qui lui déplaît. Pour ce faire, vous pouvez, entre autres, lui transférer en quelque sorte le problème. Lui demander ce qu’il suggère pour modifier la situation, ce qui serait plus adéquat selon lui.
- Afficher vos couleurs! Faites ressortir votre quotidien vécu en compagnie des enfants. Afficher les œuvres que vous réalisez avec eux, prendre des photos de vos activités. Il est aussi apprécié de bien indiquer le déroulement de la journée. Choisir un carton de couleur flamboyante et bien décoré. Vous y inscrivez chaque moment de la journée et, à côté, l’activité qui s’y déroule.
Par exemple :
- collation a. m. : pique-nique sur le sol
- période de jeux extérieurs : ramasser des feuilles
- dîner : dîner à la chandelle et musique douce
- sieste : yoga.
Les parents pourront ainsi constater que même à travers de petits moments, comme les routines, les enfants vivent sans cesse de nouvelles expériences.
Rédiger un programme d’activités (aussi appelé programme éducatif). Votre mission, vos valeurs, vos services offerts, vos interventions y seront décrits en détail.
Cet outil permet aux parents d’être bien informés sur votre fonctionnement donc ainsi, pas de surprises. Pour celles qui sont affiliées à un bureau coordonateur celui-ci vous en fera probablement la demande et pourra certainement vous aider à la rédaction. Lorsque ce n’est pas le cas, je vous suggère fortement d’utiliser un tel document qui pourra vous éviter bien des soucis et faciliter votre travail.
Des informations utiles sont disponibles à ce sujet sur le site du ministère de la famille.