Le doudou
Cette semaine, ma chronique traite le doudou, cet objet de transition que plusieurs poupons et trottineurs s’approprient. Cet article, qui se veut un objet rassurant et sécurisant, permet de réconforter et consoler les tout-petits à la pouponnière. De plus, le doudou peut venir sécuriser les petits lorsque vient le temps de se séparer de leurs parents. Le doudou permet alors de faire la transition entre les parents et l’éducatrice, d’où son appellation d’objet transitionnel.
Lors de l’intégration d’un poupon dans votre groupe, le doudou peut représenter un élément gagnant, car celui-ci apportera un sentiment de sécurité et viendra aider l’enfant à vivre les différents moments de la journée ainsi que toutes les transitions au service garde. De plus, en prenant confiance en vous ainsi qu’en son milieu, vous verrez le poupon délaisser tranquillement le doudou. Au début d’une période d’intégration, certains enfants garderont leur doudou avec eux en tout temps. Graduellement et doucement, ils vont le mettre de côté, mais de manière à toujours l'avoir à la vue d’abord, et ce, jusqu’au jour où leur doudou pourra se trouver dans leur panier. À ce stade, ils le demanderont seulement lorsqu’ils auront besoin de se consoler ou lors des moments de sieste au service de garde.
Certains enfants auront un doudou durant plusieurs années, alors que d’autres vont le délaisser lorsque le langage fera son apparition. Le fait de pouvoir exprimer leurs émotions fera en sorte que certains enfants ne ressentiront plus le besoin d’être réconfortés par leur doudou. Les enfants doivent eux-mêmes décider du moment où ils sont prêts à mettre leur doudou de côté.
Ce ne sont pas tous les enfants qui ont un doudou; certains se contenteront de la suce pour se consoler, alors que d’autres n’auront aucun objet transitionnel vers lequel se tourner. L’adulte viendra tout simplement consoler les peines de ces enfants. Certains enfants ont un seul doudou et aucun autre ne peut le remplacer alors que d’autres poupons peuvent se contenter d’un doudou quelconque, tant que celui-ci est imprégné de l’odeur de leur maison. Pour d’autres enfants, le doudou ressemblera à un simple petit bout de tissu envers lequel ils auront un attachement majeur.
Si je me fie à mon expérience des dernières années en pouponnière, le doudou peut être une arme à deux tranchants. Je m’explique. Évidemment, les doudous peuvent faciliter la vie d’une éducatrice, puisqu’ils viendront consoler les poupons lorsqu’ils éprouvent du chagrin au service de garde. De plus, les doudous ont le pouvoir de simplifier le temps de la sieste. Cependant, qu’en est-il des poupons qui, un matin, n’ont pas leur doudou avec eux et que sans celui-ci, demeurent inconsolables? Pour l’avoir déjà vécu, ce n’est pas toujours évident d’essayer de négocier avec un enfant; le fait de lui offrir un doudou semblable ne règlera malheureusement pas la situation. J’ai vu des enfants avoir des journées difficiles au service de garde, simplement parce qu’ils n’avaient pas leur doudou avec eux.
Le mieux, lorsque vous avez un poupon qui est attaché à son doudou dans votre groupe, est d’en avoir un deuxième identique qui demeure au service de garde en tout temps. De cette façon, vous éviterez plusieurs drames ainsi que plusieurs tracas.
Isabelle Rainville