Blessure anale
Bonjour,
Je viens de lire vos articles, qui sont d'ailleurs très intéressants, sur "les feux tricolores". Je suis inquiète...
Mon fils de 5 ans est arrivé de l'école et m’a dit qu'il avait mal au ventre. Je lui ai proposé d'aller aux toilettes... Après, il m’a demandé de l'essuyer et j’ai vu que son anus était irrité. J’ai donc décidé d’appliquer une crème pour le soulager, comme quand il était bébé.
En pleurs, il a dit qu'il ne voulait pas aller à l'école le lendemain, car son copain lui a mis un doigt dans les fesses pendant la récréation. Il ne s'est pas défendu, car l'autre est plus fort que lui... Il y a quelques mois, l'ATSEM m'a informée que les deux s'embrassaient sur la bouche.
Je suis maman célibataire depuis 3 ans et je fais très attention sur le plan sexuel, car j'ai moi-même été victime de soucis avec un père « pervers manipulateur ».
Je vis dans l'angoisse que mon fils subisse les mêmes problèmes que moi... Ma souffrance a duré jusqu'à mes 25 ans, puisque j’ai tout intériorisé jusqu’au jour où j’ai explosé.
J’apprécierais vos conseils. Dois-je prévenir l'école? L’enseignante? Que faire exactement?
Merci à l’avance pour votre aide et vos précieux conseils.
Bonjour,
À cinq ans, votre fils est en pleine période de découverte. Toutefois, les « jeux » entre votre enfant et son copain dépassent les simples jeux de découverte sexuelle. L’enfant de cet âge peut vouloir observer ou toucher le corps de l’autre ami de son âge, mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas un encadrement, voire une protection à mettre en place pour lui. Au contraire!
Il y a quelques mois, votre enfant « jouait à embrasser » son ami sur la bouche. À cette époque, était-il consentant? Toute exploration, même si elle se retrouve dans la liste des feux verts, doit être vécue sans être imposée par l’autre.
Pour ce qui est des douleurs anales et de l’évidente irritation que vous avez remarquée, voici ce que je vous conseille de faire en ce qui concerne votre enfant :
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Remercier votre enfant de vous en avoir parlé.
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Reconnaitre le fait qu’effectivement, si vous étiez petite et que vous étiez dans sa situation, vous auriez de la difficulté à retourner à l’école en sachant que cela peut se reproduire.
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Dire à votre enfant que vous comprenez la situation et reconnaitre le fait que ces comportements doivent cesser.
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Lui expliquer que vous allez faire en sorte que cela ne se reproduise plus.
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Lui démontrer que vous êtes là pour l’aimer certes, mais aussi pour le protéger et voir à son bienêtre.
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Éviter de revenir constamment sur l’évènement. Votre enfant pourrait en conclure qu’il aurait dû éviter de vous mettre au courant.
Pour ce qui est de l’école, voici ce que je vous conseille :
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Vous rendre à l’école pour parler avec la direction de ce qui s’est passé.
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Demander une rencontre avec la direction, l’enseignante et la personne qui surveillait les enfants lors de la récréation lorsque cela s’est produit.
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Vous assurer qu’un plan d’intervention est mis en place pour prévenir un autre évènement de ce genre.
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Porter, avec les intervenants scolaires, une attention spéciale aux capacités d’affirmation de votre enfant.
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L’autre enfant (et ses parents) devraient être rencontrés par les intervenants scolaire.
Il n’est pas question ici d’établir une argumentation sur quel enfant a fait quoi. Il est question ici de reconnaitre que des comportements inadéquats ont lieu et que vous voulez vous assurer de la protection de votre enfant.
Vous ne devez pas fermer les yeux sur ce qui s’est passé ou attendre qu’un autre évènement survienne avant d’en informer les différents intervenants scolaires.
Il serait bien que l’enseignante utilise « J’explore…» avec les enfants de sa classe et que vous en fassiez le suivi à la maison.
Bonne démarche!
© Sophia Lessard
Sophia Lessard communication Inc.
Sexologue, communicatrice médias, auteure, formatrice et conférencière
Maitre praticienne en Programmation Neuro Linguistique (PNL), hypnothérapeute
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