La zone proximale du développement
La zone proximale du développement est la capacité de réaliser une action avec une difficulté très limitée. Il s’agit donc d’une action qu’un enfant peut faire seul ou avec un peu d’aide.
Avec les enfants à besoins particuliers, cette zone est encore plus importante à surveiller!
Voici un exemple :
Camille, qui a une difficulté motrice, commence à se déplacer à 4 pattes. Son éducatrice décide de lui offrir la possibilité de traverser un matelas avec une légère déviation en plaçant un petit oreiller sous celui-ci.
Camille traverse le matelas à 4 pattes. Elle travaille fort et utilise tout son corps. Son éducatrice place sa main sous son pied pour l’aider légèrement.
La zone proximale de Camille est bien respectée; son éducatrice lui propose un petit défi réalisable. Voici les avantages associés au respect de la zone proximale :
- Les capacités physiques sont respectées (respect du rythme).
- L’enfant vit des réussites (confiance en soi).
- L’autonomie est valorisée.
- L’enfant peut se développer plus rapidement.
- L’enfant pourra passer à une autre étape plus rapidement.
L’éducatrice de Camille ne cherche pas à lui montrer à se mettre debout ou encore à monter des escaliers. Si elle le faisait, elle dépasserait sa zone proximale. Cela ne favoriserait pas son autonomie et ne lui ferait pas vivre des réussites par elle-même!
Observer l’enfant
Pour arriver à trouver la zone proximale d’un enfant, on doit d’abord l’observer. On peut prendre des notes. Par la suite, on ajuste nos attentes, on propose des activités et on place le matériel approprié dans le local.
Quelques exemples :
- Les enfants de votre groupe découpent du papier avec des ciseaux. Loïc a beaucoup trop de difficulté à découper le papier. Vous choisissez de sortir de la pâte à modeler pour que Loïc découpe celle-ci. S’il y arrive avec une légère difficulté, la zone proximale est respectée et il est en position d’apprentissage et d’autonomie.
Reprenons l’exemple du découpage :
- Vous constatez que, finalement, l’action de découper de la pâte à modeler est elle aussi difficile à réaliser. Il se fâche et tente de quitter la table pour faire autre chose. Voilà un bon exemple du non-respect de la zone proximale. L’enfant se décourage et ne vit pas une réussite. Vous lui proposez donc de laisser tomber les ciseaux et de déchirer le papier avec ses doigts. Vous faites de petites encoches dans le papier pour l’aider.
Avec un minimum d’aide, il réussit. Il travaille fort et se sent valorisé. La zone proximale de son apprentissage est respectée. Bientôt, il pourra passer à une autre étape.
La répétition
N’oubliez pas qu’un enfant apprend en répétant plusieurs fois le même geste. Camille, qui escalade maintenant de petites déviations, devra le faire plusieurs fois avant de bien acquérir ce mouvement. Elle le fera sur le lit à la maison, par-dessus les couvertures, au parc pour se rendre à une aire de jeu et dans le local pour passer par-dessus plusieurs grosses peluches.
De son côté, Loïc s’amusera à déchirer des feuilles d’automne à l’extérieur. Il pourra aussi déchirer le papier journal dans le coin maison de votre local.
Chantal Millette
Connexion au Club 
