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Garçon de 3 ans souffrant d’insécurité

Bonjour,

 

Je vous écris ce matin, car je suis désespérée, tannée et peinée. J'ai un garçon de 3 ans et 2 mois, Casey. Il est en pleine santé, intelligent et tout est normal chez lui. C’est un merveilleux petit garçon. Mais, il y a un problème : il souffre d'insécurité! 

 

Le matin, lorsque je vais le reconduire à la garderie, il fait des crises de larmes. De vraies larmes coulent sur ses joues, il a de la vraie grosse peine. C'est terrible! Il ne veut pas que je le quitte, mais veut plutôt que je le prenne. Il pleure, veut des bisous, etc. Il a l'air tellement désespéré, triste et apeuré. J’ai le coeur totalement brisé! J'appréhende toujours ce moment, le matin. Ça m'inquiète énormément et parfois, je me dis qu'il n'y a rien à faire.

 

Cela fait environ un an qu'il va à cette garderie en milieu familial. Elle est géniale et je sais que ce n'est pas la garderie, ni l’éducatrice le problème. Il y a des périodes où ça va bien. Souvent, il boude toute la matinée et après le dodo, il est correct. Souvent, cela dure quelques minutes après que j'aie quitté. Cette semaine, j'ai recommencé à aller le reconduire moi-même à la garderie, avant d’aller au travail, mais pendant les cinq derniers mois c'était son papa qui y allait. C'était moins pire, mais il avait des périodes difficiles quand même, le matin.

 

Il a eu deux autres garderies avant celle-ci et c'était également difficile à ces endroits, le matin.

 

Je ne comprends pas, nous ne l'avons jamais abandonné! Il n'a pas eu de traumatisme. Par contre, je me reconnais en lui. En fait, il me ressemble beaucoup (il ne peut pas retenir des voisins). Petite, j'étais insécure. Par contre, j'ai vécu un traumatisme. Toute jeune, ma mère quittait pour aller se faire opérer (pontages), elle a également eu un accident de voiture et cela m'a beaucoup affectée. Je l'ai vue souvent en piteux état. J'ai eu beaucoup de difficulté à l'école, je ne voulais pas y aller. Ayant peur qu'il arrive quelque chose à ma mère, je voulais rester avec elle. Cela me causait même des problèmes de santé. Je ne veux pas que mon fils ait des problèmes comme j'en ai eu.

 

Je suis également enceinte et j’accoucherai à la fin mai. Mon fils sait qu'il aura un petit frère. Il en parle et à hâte. Est-ce que cela pourrait l'angoisser?

 

Nous l'aimons tant! On lui montre énormément d'affection, on l'encourage, le félicite, lui donne des bisous et des câlins.  

 

Que devrait-on faire? Devrions-nous consulter un psychologue ou un autre professionnel avec lui? Nous ne savons plus vers qui nous tourner. Aidez-nous! 

Merci à l'avance pour votre aide,


France

 


 

Bonjour France,

 

À travers vos propos, je n’ai aucun doute que vous aimez votre fils et vous semblez bien lui démontrer. Il y a beaucoup d’éléments dans votre description qui peuvent contribuer à ce comportement. 

 

Au niveau de son environnement, vous dites qu’il a connu deux autres garderies. Si vous êtes certaine qu’il va rester à cette garderie et que c’est la bonne, il serait bon de lui dire et de préciser qu’il ne changera pas, comme par le passé. Autre élément, vous êtes enceinte. Félicitations! C’est certain que votre fils peut commencer à réagir à ce début de changement, qui amène une légère distance entre la maman et son enfant, ce qui est sain et souhaitable. Il serait bien de le rassurer en lui disant que même si ce nouveau bébé va amener beaucoup de changements dans votre vie à tous, une chose ne changera pas, c’est que vous allez toujours l’aimer et être là pour lui.

 

Vous pouvez également lui lire des histoires sur l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur, entre autres dans la collection « Caillou » ou « Benjamin", ce que vous avez peut-être déjà fait.

 

Au niveau affectif, j’aime bien quand vous dites que votre fils ne peut pas retenir des voisins! Effectivement, les enfants renvoient aux parents leur propre image ou encore les ramènent à un passé plus ou moins réglé, ce qui semble vous ramener à votre histoire avec votre mère malade.

 

Je ne sais pas si vous avez déjà consulté un psychologue pour ce traumatisme, mais il serait bon de le faire puisque c’est une des épreuves les plus marquantes pour un enfant, qui influencera le comportement futur et peut avoir un impact sur la génération suivante. Maintenant que vous êtes adulte, vous allez pouvoir réparer cette blessure et faire la différence entre votre vécu à vous et celui de votre enfant (et de celui à venir!) qui a deux parents en bonne santé! Lorsque vous dites « nous ne l’avons jamais abandonné! », peut-être s’agit-il d’une projection de votre peur étant enfant et non la sienne? Peu importe, vous pouvez alors lui dire que vous ne l’abandonnerez pas et serez là, ou de retour, à tel moment de la journée, pour ainsi le sécuriser et également vous faire du bien.

 

Vous dites que lorsque son père allait le reconduire, ça allait un peu mieux. J’ai tendance à aller dans le même sens et proposer aux familles de laisser le père aller reconduire l’enfant à la garderie. Une des fonctions premières du père, lorsque ce dernier assume bien son rôle, est de distancer l’enfant de sa mère et favoriser son autonomie. Les pleurs de l’enfant, au moment de la séparation, sont plus envahissants pour la maman qui est davantage « collée » à  son enfant, dû au fait qu’elle l’a porté, nourri et qu’elle devine ses besoins.

 

Je vous suggère de créer une routine stable, donc que ce soit toujours la même personne qui va reconduire votre fils et à peu près à la même heure, du moins pour une période de temps déterminée.

 

Dites à votre fils que vous avez besoin qu’il vous aide à régler cette difficulté. En allant le reconduire, pour pouvez nommer, avec votre enfant, les étapes à venir : « Arrivés à la garderie, je vais t’aider à te déshabiller. Tu vas voir, les autres enfants (les nommer avec lui) et ton éducatrice (nommer son nom) vont t’accueillir et ensuite, je vais te donner X bisous (pas plus afin d’éviter d’éterniser la séparation), te faire un salut de la main par la fenêtre et revenir te chercher à tel moment (donner un point de repère précis pour l’enfant, par exemple après le dodo ou avant la collation) ».

 

Lors du départ, prenez le temps de le regarder dans les yeux et de lui dire fermement et avec conviction (si vous êtes convaincue, vous allez être convaincante!) : « Je sais que tu es bien ici, que tu peux t’amuser si tu le veux et je serai de retour à... Je t’aime et passe une belle journée! ». Ce ne sera pas facile, mais si votre enfant sent votre sécurité intérieure, il en fera sienne.

 

Si cela persiste, n’hésitez pas à consulter. Je vous souhaite succès et bonheur!

 

Nathalie Parent
Psychologue


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Auteur

Nathalie ParentNathalie Parent

Nathalie Parent est psychologue et auteure de plusieurs livres traitant l’enfance et la famille. Elle pratique la psychothérapie auprès des enfants (avec la thérapie par le jeu), des adolescents, des adultes, des couples et des familles. Elle intègre plusieurs approches afin de répondre adéquatement aux besoins de chacun. Chargée de cours à l’Université Laval, elle a agi à titre d’éducatrice ainsi qu’enseigné à des étudiantes en Techniques d’éducation à l’enfance. Elle a aussi supervisé ces dernières dans différents milieux de garde. Elle se consacre maintenant à sa pratique de psychologue, à l’écriture, à la création d’outils pédagogiques et au partage de ses apprentissages à travers des conférences, formations et supervisions dans différents milieux de travail dont les milieux de garde et les écoles.




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