Merveilleux, ce petit être que l’on vient de déposer sur le ventre de sa maman. C’est le plus beau bébé du monde! Fille ou garçon, cela n’a plus aucune importance : lorsqu’il lance son premier cri, vous savez qu’il est vivant, qu’il est votre enfant et que vous êtes ses parents pour toujours. Cependant, le bébé né avant la 37e semaine de grossesse et pesant mois de 3000 g est dit prématuré. On appelle grand prématuré un bébé né à moins de 30 semaines de gestation.
Au Québec, on estime que 7,5% des naissances vivantes surviennent prématurément. Mentionnons que dans plus de 50% des cas, les médecins ignorent les causes du déclenchement précoce de l'accouchement. La naissance survient alors que la grossesse se déroulait tout à fait normalement.
LES CARACTÉRISTIQUES DE SON SOMMEIL
Les bébés prématurés ont besoin de soins très particuliers. Les progrès technologiques rendent actuellement possible la survie d’un bébé prématuré à un âge gestationnel de plus en plus jeune. La condition prématurée du nouveau-né est toutefois très problématique et exige des soins complexes et extrêmement exigeants. Outre son besoin de respirer assuré par un appareillage et celui de s’alimenter par gavage ou par un soluté intraveineux, le nouveau-né prématuré dort entre 15 et 22 heures par jour. Afin de le réconforter, il est recommandé aux parents de lui parler et de caresser leur petit, quand c’est possible.
Un autre point qu’il importe de souligner est son besoin de chaleur et d’amour. Dans le ventre de sa mère, bébé vivait à une température moyenne de 37°C. Le nouveau-né prématuré n’a pas suffisamment de tissus adipeux pour le protéger du froid. L’incubateur (ou couveuse) devient la nouvelle maison de bébé. Certains hôpitaux vont offrir aux parents de procurer au bébé prématuré de la chaleur humaine par la méthode kangourou qui favorise également le lien d’attachement entre parents et bébé. Cette méthode consiste pour le parent à tenir leur bébé prématuré contre lui, peau contre peau, 24 heures sur 24. De récentes recherches ont démontré que cette technique se compare avantageusement à l’utilisation de l’incubateur.
Un enfant né avant terme doit récupérer les semaines qu’il n’a pas passé dans le ventre de sa mère. L’étude des états de vigilance du prématuré démontre que le développement de son sommeil et de l’activité électrique du cerveau ne dépendent que de son âge conceptionnel. Par exemple, un nouveau-né prématuré de 28 semaines (ou né à six mois de gestation) aura à trois mois d’âge une organisation de sommeil pratiquement identique à celle d’un nouveau-né à terme de quelques jours, donc conçu au même moment que lui. On dit alors qu’il a 3 mois d’âge corrigé. En d’autres termes, si un prématuré va bien, son sommeil évoluera de la même manière que s’il était demeuré dans le ventre de sa maman.
Un bébé né à 24 semaines de grossesse passe pratiquement tout son temps à dormir et ses yeux sont constamment fermés. Ce n’est qu’à partir de la 36e semaine que le bébé, maintenant proche du terme, va présenter de toutes petites périodes d’état de veille calme. Il ouvre souvent les yeux et devient plus conscient.
PIÈGE À ÉVITER : CONSERVER LA MÊME ATTITUDE
Un bébé prématuré demande beaucoup de soins, nous venons de le voir. Les parents répondent promptement et sans faillir à tous ses besoins. Le risque c’est que les parents conservent la même attitude face aux besoins de l’enfant, même lorsque celui-ci aura enfin atteint un stade de maturité, c'est-à-dire sans danger pour sa santé.
Le bébé prématuré passe un temps considérable en contact peau à peau avec sa mère et son père étant donné son important besoin de chaleur. Il aura donc pris l’habitude de dormir en présence de ses parents si bien qu’il devient difficile (mais possible avec un accompagnement adéquat), une fois les rythmes du sommeil du nouveau-né installé, de lui permettre de transformer ses habitudes, afin qu’il puisse s’endormir seul.
STRATÉGIE : LUI PARLER TENDREMENT AU QUOTIDIEN
Tel que mentionné précédemment, il y a lieu de parler fréquemment au bébé, à tous les jours et plusieurs fois par jour. Même si vous croyez qu’il ne comprend pas, il retiendra l’intonation de vos mots. Expliquez-lui que vous passez beaucoup de temps près de lui et avec lui étant donné sa condition précaire et que c’est avec plaisir, le moment venu, que vous lui permettrez une plus grande autonomie. Lorsque le temps d’une séparation viendra (dormir seul quelques instants ou être séparé du contact de votre corps), dites-lui que vous avez confiance en ses capacités, encouragez-le, et surtout félicitez-le d’avoir réussi à vivre cette étape, même s’il a pleuré.