L’autoapaisement
Dans cette chronique, je traiterai l’autoapaisement, c’est-à-dire un retour au calme que les enfants réussissent par eux-mêmes. Le but est que vous soyez en mesure d’aider un enfant vivant une situation pouvant le perturber à se calmer par lui-même de façon positive, même si la situation comme telle est plutôt négative.
Plusieurs façons de faire existent pour aider un enfant à retrouver son calme par lui-même. En faisant appel à l’autoapaisement, vous utilisez une technique positive qui vient mettre l’accent sur la façon dont l’enfant se sent dans une situation quelconque. Plus concrètement, l’autoapaisement est utilisé dans une situation où, par exemple, un trottineur utilise un comportement inapproprié avec un de ses pairs. Dans une telle situation, vous pouvez prendre l’enfant et le mettre en retrait en lui indiquant que vous n’êtes pas d’accord avec son geste. Évidemment, le retrait doit être de courte durée, mais ce dernier viendra inévitablement engendrer de la frustration chez l’enfant.
Pour utiliser la technique d’autoapaisement, vous devez en premier lieu pouvoir offrir un coin, un espace de retour au calme. Cet espace doit être disponible et son utilisation doit être offerte à un enfant vivant une situation plus difficile, une perte de contrôle. Il s’agit de proposer à l’enfant de l’accompagner dans ce coin de retour au calme, mettre des mots sur la manière dont il se sent, nommer ses sentiments, ses émotions. Au début, vous pourrez l’accompagner dans ce retour au calme. Bien sûr, le but est qu’éventuellement, l’enfant prenne l’initiative de s’y rendre lui-même.
Voici ce que ce coin d’autoapaisement pourrait contenir :
- Des images représentant différentes émotions, comme la joie, la colère, la peine, etc. Ces images seront affichées pour les trottineurs et vous pourrez vous y référer pour les aider à identifier les émotions qui les habitent. C’est en mettant des mots sur les sentiments des enfants que vous les aiderez à réduire la présence de comportements plus difficiles.
- Des coussins, des oreillers, des toutous, des balles en mousse, etc. Si un enfant ressent le besoin de lancer des objets, il importe qu’uniquement des objets mous soient alors à sa disposition. Ainsi, vous pourrez le laisser lancer ces objets à sa guise, toujours en le redirigeant dans ce coin.
- Des marionnettes pourraient être offertes dans ce coin. En tant qu’intervenante, vous pourriez utiliser les marionnettes au début, entre autres pour guider un enfant vers cet espace. Par la suite, vous pourrez le laisser tenter de gérer ses émotions. J’ai déjà observé un trottineur dire le mot « fâché » à une marionnette pour lui exprimer comment il se sentait.
- Des jouets sensoriels, des balles antistress et des « Pop it » pour occuper un enfant et l’aider à revenir au calme.
Le but d’utiliser ce coin de retour au calme est que les enfants finissent par comprendre qu’une fois qu’ils ont retrouvé leur calme, ils peuvent alors sortir de ce coin pour retrouver les autres, et ce, par eux-mêmes. Vous devez apprendre aux enfants comment utiliser ce coin. Ils doivent savoir que ce sont eux qui décident du temps dont ils ont besoin pour réussir leur retour au calme. Pour l’avoir déjà mis en place avec un groupe de trottineurs, je peux vous dire que le fait de mettre ce coin de retour au calme en place nécessite énormément de patience, mais qu’avec le temps, il portera ses fruits; les trottineurs l’utiliseront par eux-mêmes.
Il se peut que cette solution ne connaisse pas un succès instantané. Par contre, si vous gardez toujours votre calme devant les comportements inappropriés des enfants et si vous les accompagnez dans cet autoapaisement, vous leur inculquerez alors une attitude positive face à diverses situations qui le sont un peu moins, d’où l’importance de mettre cette stratégie en branle.
Isabelle Rainville
Connexion au Club 
