L’enfant agité et le dodo
Les éducatrices rencontrent toutes, à un certain moment, un enfant plus agité : un enfant qui a besoin de courir, sauter, jouer dehors. On a parfois l’impression que sa réserve d’énergie est inépuisable, qu’il pourrait passer du soir au matin sans s’arrêter. L’enfant agité est unique en son genre. Il a besoin de bouger et demande beaucoup, pour ne pas dire souvent, votre attention. Malgré tout, il est tellement attachant. J’aime bien ces petits êtres plein d’énergie…
J’ai connu deux types d’enfants agités. Il y a ceux qui tombent comme une pierre sur leur matelas l’heure de la sieste venue tellement ils sont épuisés et ceux qui ont la bougeotte pendant longtemps et qui ne semblent jamais trouver le sommeil. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette difficulté à trouver le sommeil : une difficulté à s’arrêter, un épuisement qui empêche de trouver le sommeil, une problématique autre telle que le TDAH, etc. Trop souvent, ces enfants éliminent rapidement la sieste de leur horaire. Sous prétexte qu’ils n’en ont pas besoin ou qu’ils sont trop difficiles à coucher, ces enfants ne profitent plus de l’heure de la sieste. Résultat : ils sont de plus en plus fatigués et de plus en plus irritables. Il est prouvé qu’un enfant épuisé sera hyperactif, irritable, d’humeur changeante, etc. On parle depuis longtemps de l’importance de la sieste et ce, à différents niveaux. Alors, comment aider ces petits à trouver leur calme et le repos sans s’embarquer dans un combat effroyable?
Préserver une routine stable. Elle est bénéfique pour tous, mais les enfants qui vont repousser l’heure du dodo en ont encore plus besoin. La routine devrait somme toute être d’une durée maximale de 30 minutes. On prend le temps de créer une ambiance calme et d’amener les enfants tranquillement vers le repos en posant les mêmes actions chaque jour.
Favoriser les activités calmantes. Elles sont nombreuses et très bénéfiques pour les enfants. Opter pour le yoga, les massages, les séances de relaxation, les méditations guidées. Au besoin, augmenter la durée des activités relaxantes avant la sieste. Certains s’endormiront peut-être avant la fin de celles-ci. C’est parfait. Pour ceux qui ont besoin de plus de temps pour se calmer, une période d’activités relaxantes plus longue sera grandement favorable pour les aider à trouver le sommeil.
Demeurer calme. En toute circonstance, garder votre calme. Bien qu’un enfant fasse des pirouettes sur son matelas, prioriser un ton calme, neutre et rassurant. Dans le cas où vous seriez sur le point de perdre quelques onces de calme, respirer, tenter de vous recentrer et vous retirer quelques minutes au besoin.
Les toutous lourds, des facilitateurs. Pour plusieurs, l’utilisation de toutous lourds placés sur les jambes des enfants est d’une grande utilité. Vous pouvez en fabriquer ou en acheter dans des magasins spécialisés. Ils aident à calmer et centrer les enfants sur leur matelas.
Être constante dans vos demandes. La constance est nécessaire dans l’application de vos règles/demandes. Informer les enfants de ce que vous attendez d’eux et appliquer le tout de façon rigoureuse.
La sieste peut ne plus être nécessaire vers 4-5 ans, mais la relaxation demeure un besoin. Plus les enfants vieillissent, moins ils ont besoin d’une sieste. C’est ainsi pour tous les enfants. Par contre, une période de relaxation est nécessaire. Demander aux enfants de se coucher sur leur matelas, de relaxer pendant plus ou moins une heure et leur offrir des activités calmes ensuite.
Encore ici, il faut travailler de concert avec les parents. Les informer de la situation et identifier des solutions ensemble. Plus vous travaillerez dans le même sens, meilleurs seront les résultats.
Bon repos!
Maude Dubé, éducatrice spécialisée
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