Quand la collaboration est plus difficile
On le sait et on le dit souvent, la collaboration avec le parent est primordiale. À plusieurs niveaux, cette collaboration peut avoir un impact positif sur le développement de l’enfant dans toutes les sphères de sa vie. Malheureusement, cette collaboration s’avère parfois plus difficile. Peu importe la raison pour laquelle la collaboration est difficile, nous avons l’impression que cela affecte le principal concerné, c’est-à-dire l’enfant.
La collaboration avec le parent peut parfois s’avérer ardue lorsque l’on soupçonne un retard de développement chez l’enfant et ce, que ce soit au niveau langagier ou dans une autre sphère du développement. Pourquoi le parent réagit-il ainsi alors que votre objectif est le bien de son enfant? Que faire?
Tout d’abord, répartissons les rôles de chacun. Le parent a le plein « pouvoir » en ce qui concerne son enfant. En fait, toutes les décisions relatives à son enfant lui reviennent. Il peut, dans le cas d’un enfant avec des difficultés langagières par exemple, décider ou non d’aller consulter une orthophoniste. Vous ne pouvez pas, en tant qu’éducatrice, faire une demande pour l’enfant sans le consentement du parent. Votre rôle en tant qu’éducatrice est d’informer le parent de vos inquiétudes, le supporter dans ses démarches et offrir un milieu stimulant ainsi que des outils au besoin.
Si vous demeurez inquiète par rapport au développement de l’enfant, voici quelques pistes qui pourraient vous aider à favoriser la collaboration du parent :
- Lui faire voir que vous avez tous les deux le même objectif : le bienêtre de l’enfant.
- Faire ressortir les forces de l’enfant. Inscrire des commentaires positifs dans le cahier de l’enfant, valoriser ses bons coups et les belles réussites de la journée devant le parent. Le parent a besoin de sentir que vous voyez du positif dans ce qu’il a de plus précieux dans sa vie : son enfant.
- Aborder le parent doucement, sans jugement. Utiliser le message « je » au besoin : « Je suis un peu inquiète, j’ai observé que… »
- Voir s’il y a possibilité d’utiliser une grille de dépistage avec l’enfant (toujours avec le consentement du parent bien sûr). Certains milieux offrent des grilles de dépistage qui peuvent permettre de cibler certaines difficultés réelles.
- Respecter le rythme du parent. Le parent n’agit pas avec de la mauvaise volonté. Il peut parfois avoir besoin de temps pour assimiler et accepter l’idée que son enfant pourrait avoir des difficultés quelconques. Vous pouvez en reparler un peu plus tard et ainsi vérifier s’il y a une certaine ouverture, c’est-à-dire voir si le parent est prêt à discuter de la situation. Il faut parfois aussi lui laisser du temps pour qu’il puisse lui-même observer ce que vous lui rapportez. Il se peut qu’il n’ait pas remarqué les difficultés chez son enfant.
- Faire attention au vocabulaire utilisé. Certains termes représentent des diagnostics; ceux-ci doivent être utilisés par des professionnels. N’oubliez pas, vous êtes encore à l’étape première pour aborder la situation. Il n’y a alors aucun diagnostic donné et les professionnels qualifiés sont les seuls à pouvoir émettre des diagnostics. Utilisez plutôt des termes tels : inquiète, observations, difficultés, etc.
- Parler de la situation avec votre bureau coordonnateur. Ils ont peut-être des pistes de solutions qui pourraient vous aider.
Une chose est certaine, toutes les personnes qui gravitent autour de l’enfant ne veulent que son bien. Il faut parfois faire preuve de patience, mais un parent qui n’est pas prêt à faire des démarches aujourd’hui le sera peut-être demain. Soyez à l’écoute!
Maude Dubé, TES
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