L’enfant colérique
Mise en situation :
Lors de la période de jeu, vous intervenez auprès d’un enfant après avoir remarqué qu’il a pris un jeu qui appartenait à son compagnon. Dès vos premiers gestes, l’enfant se jette sur le sol, pleure très fort et devient rouge de colère. Dans ses élans, il entraîne quelques jeux dans les airs. Impossible de le raisonner et cela commence à devenir dangereux, car ses gestes pourraient nuire à sa sécurité et à celle des autres. Que faire?
Vous avez sûrement déjà vu ou vécu une situation semblable à celle-ci. La colère est un sentiment acceptable qui a besoin d’être exprimé par contre tout dépend de la façon qui est utilisée. Nous devons donc apprendre à l’enfant la façon acceptable en lui donnant divers outils. Je vous présente donc des activités et du matériel à fabriquer pour vous aider vous et l’enfant à mieux vivre cette difficulté de comportement.
Suggestions d’activités et de matériel
Bien sûr, ces activités ciblent l’enfant colérique, mais la plupart peuvent être vécus avec l’ensemble du groupe.
Certains enfants mélangent leurs sentiments et ont de la difficulté à identifier ce qu’il ressente vraiment. Lorsqu’ils apprennent à bien cibler et exprimer leurs émotions, certaines crises peuvent être évitées.
- Utiliser des dessins représentant différents visages expressifs (Ouvrir PDF Bonhommes émotions) que vous pouvez plastifier sous forme de cartes. Lors de la causerie, les enfants prennent une carte et expliquent leurs choix. Ces dessins peuvent aussi être affichés dans le local pour permettre aux enfants de les avoir sous les yeux tout au long de la journée.
- Donc lors d’une situation difficile, les enfants sont en mesure de vous dire l’émotion qu’il ressente. Plusieurs variantes et activités sont possibles avec ses images par exemple, un jeu de mime, utilisez votre imagination!
- Plusieurs histoires pour enfants abordent le sujet des émotions tel que : « Tchoupi est en colère ». Vous pouvez même en inventer et raconter par le fait même des situations réelles qui sont vécues par vos enfants. Des marionnettes peuvent jouer le rôle de narrateur, ce qui peut aider davantage à captiver l’intérêt des enfants.
- Prochaine suggestion, les bons de colères. Vous découpez plusieurs petits carrés de papier. Vous ou l’enfant, dépendamment de l’âge, dessiné des visages fâchés. Lorsque l’enfant sent une petite colère monter en lui, il chiffonne ses petits bouts de papier et les lances dans un endroit conçu à cet effet.
- Donner de l’attention à l’enfant lorsque ses comportements sont acceptables. Pour ce faire, prévoir chaque jour un moment seul avec l’enfant. En lien avec cette idée, j’ai instauré dans mon groupe, l’ami vedette. Je planifie chaque jour un moment de jeu avec un enfant en particulier. Cette activité correspond à ses intérêts et aux observations que j’ai faites. J’inscris sur mon affiche en forme d’étoile, le nom de l’enfant ainsi que l’activité que j’ai préparée pour lui. Dans la semaine, j’essaie de passer tous les enfants.
- Il est intéressant de créer un coin de défoulement dans le local pour permettre aux enfants de bouger et évacuer certaines frustrations. Ce coin doit être un peu isolé pour éviter de déranger les autres enfants participant à d’autres activités. Il peut comporter différentes grosseurs de matelas, de coussins, d’objets à lancer et d’objets à frapper ( ex : « punching bag »).
- Sous forme de jeu, montrer différents gestes non verbaux qui nous permettent d’exprimer la colère adéquatement. Comme par exemple : placer les mains sur les hanches, froncer les sourcils….Demander des suggestions aux enfants, je suis certaine qu’avec leur imagination débordante, ils en nommeront plusieurs.
- Établir un code secret avec l’enfant en question. Trouver un geste que l’éducatrice va faire pour montrer à l’enfant qu’il commence à dépasser certaines limites ou qu’il doit se retirer pour prendre une bonne respiration. À l'inverse, l’enfant utilise ce geste pour demander à l’éducatrice de venir l’aider dans une situation problématique qu’il est en train de vivre. Seuls l’éducatrice et l’enfant connaissent ce code donc cela évite certaines humiliations devant le groupe.
- Avec l’enfant, créer un petit espace bien à lui qui lui permettra de se calmer lorsqu’il en sentira le besoin. On peut utiliser un petit tapis, coussin ou simplement délimiter un espace sur le sol avec du papier collant de couleur. Lorsqu’il débute une crise, le diriger vers cet endroit de sorte que sa sécurité et celle des autres ne soient pas en cause.
En espérant vous avoir été utiles et je suis certaines que ces idées vous aideront à en trouver de nouvelles!
Sonia Leclerc Éducatrice
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