Les grands-parents d'aujourd'hui
La famille dans tous ses états
La structure familiale a bien changé depuis l’époque de nos grands-parents dans laquelle il y avait deux ou trois grands-parents vivants pour quatorze petits-enfants. Maintenant, avec les familles recomposées c’est quatre et même huit grands-parents pour deux ou trois petits-enfants ! Le rôle de chacun se trouve inévitablement modifié. Ainsi, les petits-enfants actuels, de même que le parent lui-même, vont aider à définir la façon d’être un grand-parent aujourd’hui.
Devenir grand-parent… oui mais où suis-je ?
Puisque devenir parent c’est chercher un autre type de relation avec ses parents actuels, le rôle des grands-parents sera d’aider et de permettre une certaine distance affective chez son enfant afin de l’aider à développer la confiance en soi en tant que parent. Ainsi, les grands-parents doivent trouver une autre forme de relation que celle qu’ils ont entretenue jusqu’à maintenant, ils ne jouent plus tout-à-fait le rôle de maman ou de papa auprès du nouveau petit ni même de leurs enfants.
Devenir grand-parent… oui mais comment ?
Pour atténuer le fossé qui pourrait s’installer, il serait intéressant que les grands-parents échangent ouvertement avec les nouveaux parents sur les attentes, les désirs et les limites de chacun. Voici quelques questions qui peuvent aider à définir la place des grands-parents :
- Quel type de grand-mère ou de grand-père aimerais-je être ?
- Je vois mon rôle auprès de mes enfants comme étant …
- Jusqu’où puis-je aller dans mes commentaires auprès de mes enfants dans leur rôle de parent ?
- Ce que j’ai aimé et moins aimé de mes parents et beaux-parents lorsqu’ils étaient grands-parents est …
- Ce que j’ai aimé et ce que je garde de mes grands-parents est …
- Je veux que mes petits-enfants gardent de moi…
Qu’est-ce que je peux leur apporter ?
Voici une liste non exhaustive de ce que peuvent apporter, de façon consciente et également à leur insu, des grands-parents à leurs petits-enfants :
- un amour inconditionnel ;
- une écoute et une présence ;
- un modèle d’identification et une figure d’attachement ;
- un regard admiratif sur les petits et sur leurs enfants devenus parents ;
- un accueil différent pour l’enfant (rythme plus lent et moins stressé, règles différentes, mode de vie autre, accueil différent des propos de l’enfant, une distance par rapport aux exigences parentales) ;
- une complicité dans la limite du respect des règles parentales ;
- une transmission de passions et de rêves ;
- le plaisir de la vie au jour le jour (jeu, humour, simplicité) ;
- le fait de ne pas agir comme des gardiens ou des éducateurs mais comme des grands-parents ;
- une stabilité et une continuité dans le temps et les relations en étant seulement présents (surtout lors d’une séparation des parents) ;
- un oasis de paix à travers les tumultes ou la souffrance parentale ;
- une certaine sagesse et des réflexions ;
- des histoires familiales ;
- un confident pour les petits-enfants
Ha… ce n’est pas juste des cadeaux que je peux leur apporter !
Les enfants ont besoin plus que jamais de sentir qu’ils appartiennent à une lignée ; malgré les imperfections ou les tensions du passé dans le lien entre les adultes envers leurs parents, il est possible et même aidant de faire de la place aux grands-parents. Ces derniers sont nécessaires dans cette société de stress, d’exigences, de performance et de technologies qui favorisent l’isolement. La situation d’un nombre croissant de parents seuls et de familles reconstituées augmente les difficultés, de même que le manque de temps et la présence constante des appareils techniques (ordinateurs, jeux vidéos, etc.) briment le développement des relations humaines. Les grands-parents peuvent amortir ces stress de par leur écoute auprès de leurs enfants et petits-enfants, leur présence rassurante en cas de besoin et le temps passé en relation avec eux.
Voici le témoignage de personnalités connues du public qui ont à cœur leur rôle de grands-parents :
Marie Tifo : Je fais partie de l’époque des femmes qui ont dû se sacrifier pour faire carrière ; travailler et être soutien de famille en même temps font en sorte que j’ai l’impression d’avoir moins vu grandir mon fils… mais je me reprends avec mes petites filles !
Jean-Marc Chaput : Pour moi, la différence entre être parent et être grand-parent c’est qu’on a déjà vécu quelque peu l’expérience, celle d’un bébé qui pleure, celle d’un enfant qui fait un coup pendable, celle d’un adolescent avec sa première expérience de l’amour. On a la sécurité du déjà vu même si on n’a pas tout expérimenté. C’est la sagesse qui ne vient qu’avec le poids des âges.
Louisette Dussault : En étant grand-mère, je suis moins saisie et offusquée par les comportements spontanés des enfants.
Nathalie Parent, psychologue
Texte tiré du livre Pour grands-parents seulement!
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