Désamorcer la colère en 4 étapes
On entend de plus en plus parler de la nécessité de gérer les émotions, dont la colère. Comment doit-on agir avec les enfants? En tant qu’adultes, nous sommes souvent surpris et dépassés par l’intensité de la colère d’un enfant. Ce n’est pas quand on est face à la crise d’un enfant qu’il faut réfléchir à ce que l’on fait. Voilà une des raisons qui m’ont poussée à créer le Jeu de cartes sur la connaissance de soi, un outil pour prévenir les débordements d’émotions. Voici donc quatre étapes utiles :
- Durant la crise, l’important est de reconnaitre l’émotion et de la nommer pour l’enfant, sans ajouter quoi que ce soit. Cela est vrai qu’il vive de la colère, de la tristesse, de l’envie ou de la jalousie. L’adulte devient un peu comme un contenant : « Tu es fâché… », « Cela t’a mis en colère! », « Tu n’es pas content… » Les phrases de ce genre sont aidantes pour le jeune enfant. Elles vous permettront de l’aider à identifier et comprendre ses émotions, ce qu’il est incapable de faire seul.
- Cependant, ce qui va aider l’enfant à se calmer c’est que l’adulte parle calmement, sans être lui aussi en colère. Si l’adulte est en colère lui-même, il est préférable qu’il se calme avant. Sinon, c’est un peu comme si l’adulte qui tient le contenant (pour reprendre l’image) bouge et déverse lui-même ce qu’il y a dans celui-ci.
- Par la suite, il faut réfléchir à ce qui a mis l’enfant en colère. Lorsque l’enfant est calme à nouveau, l’adulte reprend tout ça avec lui. « Est-ce que ça se peut que tu étais fâché parce que tu aurais aimé pouvoir décider? », « Tu étais fâché parce que tu trouvais ça injuste que ce soit lui et pas toi? » L’adulte doit formuler le tout sous la forme de questions pour laisser le choix à l’enfant de dire « oui » ou « non » et éviter qu’il soit enfermé dans une réponse d’adulte. Après tout, ce sont des hypothèses et ce n’est pas parce que l’on est adulte qu’on a toujours raison!
- On peut aussi inviter l’enfant à venir dessiner ou jouer afin de canaliser sa colère à l’extérieur et non sur une personne, par exemple à travers un jeu symbolique comme faire semblant d’être un chevalier qui a le dessus sur un dragon ou encore l’éducatrice qui décide. Dans le Jeu sur la connaissance de soi, les cartes numéros 2, 15 et 21 peuvent aider. Prenons la carte 15 Poubelle : On demande à l’enfant, après avoir nommé ce qui le fâche, de faire comme s’il prenait dans ses mains l’objet de sa colère et le jetait dans une poubelle imaginaire. Cela peut être fait en groupe en demandant à chacun ce qui le fâche (un enfant peut même le mimer afin que les autres puissent deviner!) et en invitant les enfants à déposer le tout dans une poubelle imaginée, au centre du groupe. Cette technique aide à prévenir les débordements…
Amusez-vous avec la colère et les émotions!
Nathalie Parent
Psychologue, auteure, conférencière et formatrice
www.nathalieparentpsychologue.com
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