Faire vivre les conséquences logiques au comportement
Parents et éducateurs me demandent souvent quelle est la meilleure façon de donner des conséquences aux enfants. Comment faire comprendre aux enfants qu’il n’est pas acceptable d’enlever un jouet, de le lancer, de crier, etc.? Comment arriver à un dénouement où l’enfant inhibera lui-même son comportement, sachant qu’il ne sera pas accepté? Je réponds souvent que plus une conséquence est en lien direct avec le comportement, plus l’enfant comprendra l’impact de son geste sur autrui ou sur lui-même. On le dit souvent, et cela n’est pas péjoratif du tout, mais l’enfant en bas âge est très égocentrique. Pour lui, seuls ses besoins sont au cœur de ses préoccupations; il se soucie très peu des autres. Les conséquences de ses gestes sur les autres n’ont pas d’impact sur lui… C’est exactement sur quoi nous voulons travailler en établissant des conséquences logiques directement en lien avec ses différents comportements.
Dans beaucoup de lectures sur le sujet, on relate que les méthodes plus punitives ou coercitives ont un impact sur l’estime de soi des enfants. Le retrait dans un coin calme et le retrait d’un privilège sont des méthodes qui, selon moi, peuvent être efficaces pour certains comportements très ciblés. Pour les autres comportements, on applique la conséquence logique selon le comportement. Cela n’est pas toujours facile… Les enfants peuvent nous faire chercher longtemps une conséquence en lien direct avec leur comportement. Toutefois, je vous le confirme, ce type d’intervention fonctionne bien.
Soyez prête et armée pour tout… Préparez une liste de comportements et une liste de conséquences en lien avec ces comportements. Quelques exemples :
Agissez au lieu de réagir… Lorsqu’un comportement survient et vous êtes préparée, vous agissez beaucoup plus efficacement. Une situation peut vous interpeller et susciter certaines émotions. Réagir au lieu d’agir donne parfois des résultats un peu inappropriés, des conséquences qui, somme toute, sont disproportionnées face au comportement.
Et s’il n’y avait pas d’interdits? Cela peut sembler bizarre comme question, je le sais. Toutefois, cela pourrait représenter une piste d’intervention. En gros, il s’agit de trouver une alternative acceptable à tout comportement. Par exemple, si l’enfant veut crier, laissez-le crier dehors. Si l’enfant veut mordre, offrez-lui un jouet de dentition. Si l’enfant veut dire des mots « de toilette » (ces mots qui deviennent soudainement très drôle vers l’âge de 4 ans comme « pipi », « caca », etc.), laissez-le les dire à la salle de bain, seul. Pour ces petits êtres plus bouillonnants pour qui les interdits représentent des aimants, le fait de ne pas imposer d’interdits peut être une belle façon d’intervenir.
Ce qui importe quand on met en application un cadre éducatif et des méthodes d’intervention, c’est que vous vous sentiez à l’aise. Il existe plusieurs méthodes d’intervention, il faut choisir celle qui vous convient, celle en lien avec vos valeurs. Tout le monde peut vous proposer des méthodes diverses, mais la personne qui a le dernier mot, c’est vous! Soyez à l’aise et certaine de ce que vous faites et les enfants vous suivront.
Maude Dubé, éducatrice spécialisée
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